Voilà une bien curieuse affaire que viennent de relater les quotidiens Le Monde et Le Temps. Alain Duménil, homme d’affaire franco-suisse, à la réputation sulfureuse, a porté plainte, le 17 janvier, auprès de parquet de Bobigny, contre la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour « détention et séquestration » et « tentative d’extorsion en bande organisée. »

L’affaire a commencé le 12 mars 2016, au terminal 2F de l’aéroport de Roissy. Au moment de prendre l’avion pour se rendre à Genève, Alain Duménil est intercepté par deux membres de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) qui lui demandent de le suivre. Une fois installé dans une pièce, il voit entrer deux autres hommes en civil, armés, qui l’accusent d’avoir volé 13 millions d’euros à l’État en 2013. Et lui demander de rembourser cette somme, avec les intérêts (soit 15 millions), menaçant de s’en prendre à lui ainsi qu’à son entourage.

D’après l’homme d’affaire, les deux hommes l’auraient « libéré » après qu’il les ait menacés de saisir le procureur de la République. Suite à cet incident, il dépose une première plainte, qui sera classée sans suite. Car, du côté de la DGSE, si l’on reconnaît avoir « approché » Alain Duménil, c’était « dans le cadre des missions relevant du secret de la défense nationale. »

Mais, d’après le Monde, l’enquête a permis d’établir que, pour financer ses activités clandestines, la DGSE aurait fait un placement via une société acquise par Alain Duménil à la fin de l’année 2002. Or les sommes investies ont été perdues. Et cela a valu à M. Duménil d’être mis en examen pour « banqueroute » fin 2016, dans le cadre d’une enquête pénale menée par une juge parisienne.

La DGSE aurait-elle eu recours à l’intimidation pour récupérer son argent? Selon Le Monde, c’est l’hypothèse privilégiée par la justice, dont les investigations confirment le scénario décrit par Alain Duménil.

« J’ai été approché par des sous-officiers de la DGSE […]. La DGSE m’a présenté le cas de ce passager, M. Alain Duménil, comme étant d’une importance capitale pour eux. On m’a précisé que cette affaire était suivie au plus haut niveau de l’Etat, notamment des services du premier ministre » [Manuel Valls à l’époque, ndlr], a confirmé Patrice Bonhaume, le directeur de la PAF de Roissy. Qui plus est, les enregistrements de vidéo surveillance, qui auraient sans doute permis d’avoir le signalement des deux hommes qui ont intimidé l’homme d’affaire franco-suisse, ont été effacés.

Laurent <Lagneau – Zone militaire

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