Rabat – Les juifs de Sijilmâsa ont constitué une communauté de première importance dans le Sud-Est du Maroc et ont joué un rôle de premier plan dans le commerce caravanier, a déclaré, jeudi à Rabat, le professeur émérite à l’université Mohammed V, Mohamed Kenbib, lors d’une conférence organisée par l’Académie du Royaume du Maroc.

Intervenant lors du panel “Les juifs de Sijilmâsa et le commerce à longue distance”, dans le cadre de cette conférence placée sous le thème “Sijilmâsa, porte de l’Afrique, patrimoine en partage, site en péril”, M. Kenbib a relevé que les juifs de Sijilmâsa ont joué un rôle de premier plan dans le commerce caravanier transsaharien, notamment en direction du Soudan (ancien nom de la région s’étendant d’est en ouest en Afrique centrale, au sud du Sahel).

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Composante essentielle du patrimoine national et premier “port” avant la traversée du Sahara, cette cité, siège des maisons de commerce de marchands musulmans et juifs du 8-ème au 14-ème siècle, fut, selon M. Kenbib, le principal marché de l’or soudanais durant toute cette période.

Il a fait savoir à ce propos que les écrits de voyageurs, de géographes et de marchands et les monnaies frappées à Sijilmâsa constituent autant d’éléments d’une documentation qui permet de mesurer l’importance des fonctions plurielles de cette cité médiévale à différentes échelles.

M. Kenbib a, en outre, relevé que le Maroc a été “l’intermédiaire obligé” pour le passage de l’or en direction de l’Europe et que les négociants juifs de Sijilmâsa se sont également tournés vers le Moyen-Orient et au-delà, jusqu’au sous-continent indien, pour l’échange de toutes sortes de produits.

“Les réseaux commerciaux juifs supposaient une coopération étroite avec les réseaux commerciaux musulmans”, a-t-il poursuivi, faisant observer que “les uns et les autres n’avaient pas la même extension, ni les mêmes débouchés et que la solidité des réseaux juifs était basée, avant tout, sur des liens de famille”.

Selon un document publié à cette occasion, les plus anciennes sources documentaires concernant les juifs de Sijilmâsa proviennent de la “Genizah” du Caire.

Dans le judaïsme, la “Genizah” est un lieu où l’on dépose des livres et des documents sortis d’usage. Le fait que ces écrits contiennent le nom de Dieu leur confère un statut de sacralité qui interdit leur destruction délibérée.

Même s’ils sont présents comme d’excellents maçons, les juifs de Sijilmâsa, selon la même source, furent surtout des marchands qui participèrent pleinement au commerce à longue distance, dont Sijilmâsa fut l’un des principaux carrefours.

A travers l’organisation de cette conférence, l’Académie du Royaume du Maroc initie un espace de rencontre et de débat dédié à la sauvegarde et à la préservation de ce site, qui fut un carrefour majeur de l’histoire du Maroc, du monde africain et musulman et des relations transsahariennes.

Se trouvant non loin de l’oued Ziz, à proximité de Rissani, où repose le fondateur de la Dynastie Alaouite, Moulay Ali Chérif, le site archéologique de Sijilmâsa, composante essentielle du patrimoine national, est en péril et doit être sauvegardé.

A ce propos, l’Académie lance l’alerte afin que les acteurs, à tous les échelons, soient davantage sensibilisés aux enjeux majeurs, en termes de symbolique patrimoniale, de développement local et d’aménagement du territoire, à l’impérieuse réussite d’une exploration rigoureuse et méthodique de ce site archéologique de première importance, que le Maroc a en partage avec l’Afrique, le monde méditerranéen et d’autres pays.

www.mapexpress.ma

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