Nouveau coup du futur roi : au nom de la lutte contre un ennemi commun, l’Iran, Riyad cherche à se rapprocher d’Israël, quitte à froisser les Palestiniens.

D’une capitale à l’autre. L’information est passée relativement inaperçue, mais le New York Times s’en est fait l’écho au début de la semaine. Le mois dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS), a rencontré le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et lui a fait une proposition pour le moins inattendue : renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale du futur État palestinien au profit d’Abu Dis, localité située au sud-est de la ville sainte.

Hors contexte, la suggestion est proprement incompréhensible : comment MBS, futur roi d’Arabie saoudite, peut-il suggérer à l’allié palestinien d’abandonner ce principe fondateur et faire ainsi le jeu de leur ennemi commun, Israël ? L’explication se trouve dans la redistribution des cartes au niveau régional.

Contrer les offensives iraniennes

L’Arabie saoudite est aujourd’hui engagée dans un bras de fer contre l’Iran pour des raisons de prééminence à la fois religieuse (sunnites contre chiites) et géopolitique. En l’espace de quelques années, Téhéran a avancé ses pions en Irak, en Syrie, au Liban, plus récemment au Yémen, et Riyad voit dans ce voisin aux ambitions nucléaires affichées une menace bien plus préoccupante que celle théoriquement représentée par l’État hébreu.

De leur côté, les autorités israéliennes sont arrivées aux mêmes conclusions. D’autant que les forces iraniennes sont présentes massivement en Syrie et qu’elles continuent à armer le Hezbollah libanais. Il a suffi de ce commun dénominateur pour rapprocher l’Arabie saoudite d’Israël sans toutefois qu’une reconnaissance soit envisagée à ce stade.

La proposition ébouriffante de MBS s’inscrit dans ce contexte inédit. Lever l’obstacle représenté par Jérusalem-Est, c’est s’assurer une certaine reconnaissance de la part d’Israël mais aussi de Donald Trump, qui a décidé de faire de Jérusalem la capitale du seul État hébreu. Bref, c’est se ménager des alliés dans le grand jeu qui l’oppose à cette autre théocratie qu’est l’Iran.

Écarter Mahmoud Abbas

Il est peu probable que Mahmoud Abbas ait son mot à dire dans cette partie de billard alors qu’il est concerné au premier chef. MBS ne fait pas mystère de vouloir mettre à la retraite l’octogénaire président de l’autorité palestinienne pour lui substituer Mohammed Dahlan, autre compagnon de route de Yasser Arafat.

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