Le président russe Vladimir Poutine (d) recevant au Kremlin en avril 2016 le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. REUTERS/Alexander Nemenov/Pool

De la lune de miel des toutes premières années au refroidissement après la destruction d’un avion russe suite à des frappes israéliennes en Syrie, les relations entre Israël et la Russie ont connu plusieurs épisodes de tensions, dus surtout à leurs désaccords sur plusieurs dossiers au Moyen-Orient.

Un des premiers à reconnaître Israël

Le 29 novembre 1947, le gouvernement d’Union soviétique accepte le plan de partage de la Palestine en deux Etats, un juif et un arabe. Il est un des premiers pays à reconnaître l’Etat d’Israël après sa création en mai 1948. En mai 1949, Moscou vote en faveur de l’admission d’Israël aux Nations unies.

Une rupture de 24 ans

Le 10 mai 1967, l’URSS rompt ses relations avec Israël lors de la guerre israélo-arabe. Moscou va armer et financer des pays arabes durant plusieurs décennies.

En août 1986, les deux pays entament leur rapprochement avec un premier contact officiel à Helsinki entre des délégations consulaires israélienne et soviétique.

En octobre 1991, le président Mikhaïl Gorbatchev rétablit les relations diplomatiques entre les deux pays, deux mois avant la fin de l’URSS, et permet la libre émigration des juifs. En une décennie, plus d’un million d’entre eux émigrent en Israël.

En avril 1994, la visite officielle du Premier ministre Yitzhak Rabin à Moscou, la première d’un chef du gouvernement israélien, consacre la pleine normalisation des relations bilatérales.

(Pour mémoire : Entre Israël et la Russie, un certain esprit de famille)

Séries de rencontres

En septembre 2001, le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le président Vladimir Poutine condamnent à Moscou « le terrorisme » dont leurs pays s’affirment victimes.

Traditionnellement plus proche des pays arabes, la Russie co-parraine avec les Etats-Unis le processus de paix au Proche-Orient.

Les positions du Kremlin et des Israéliens se sont cependant rapprochées depuis l’offensive russe en Tchétchénie, où Moscou affirme combattre le terrorisme.

Ariel Sharon considère de son côté que les violences de l’Intifada (soulèvement palestinien) relèvent d’une « campagne terroriste ».

En avril 2005, Vladimir Poutine effectue une visite historique en Israël, sur fond de désaccord sur la vente par Moscou de missiles anti-aériens à la Syrie.

En octobre 2006, le programme nucléaire de l’Iran, ennemi juré d’Israël, domine la première visite à Moscou du Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Coopération 

En juin 2008, le géant russe Gazprom annonce étudier la livraison de gaz à Israël.

En septembre 2010, les ministres russe et israélien de la Défense signent à Moscou un accord de coopération militaire.

Cette coopération s’était déjà traduite en 2009 par la vente à la Russie de drones israéliens. Israël s’inquiète régulièrement des ventes d’armes russes, en particulier à l’Iran et à la Syrie.

Les contacts n’ont fait que s’intensifier depuis entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu, qui se sont rencontrés trois fois depuis le début de l’année.

Mécanisme de coordination sur la Syrie

Le 21 septembre 2015, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre Vladimir Poutine à Moscou.

Le gouvernement israélien indique que les deux pays se sont entendus sur un mécanisme pour coordonner leur action militaire en Syrie, pays en guerre depuis 2011, afin d’éviter « malentendus » et confrontations.

Le 30 septembre, l’aviation russe entame une campagne de raids aériens en soutien aux troupes d’Assad, en déroute face aux rebelles.

Le 15 octobre, Moscou annonce une « ligne directe » avec l’aviation israélienne pour éviter des incidents.

Israël, qui entend rester à l’écart du conflit syrien tout en défendant ses intérêts, a effectué depuis 2013 de nombreuses frappes en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad ou ses alliés, le Hezbollah et l’Iran.

Destruction d’un avion russe 

Le 17 septembre 2018, la défense anti-aérienne syrienne abat par erreur un Illiouchine-20 russe au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblent des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).

L’armée russe dirige dans un premier temps sa colère contre Israël. Le lendemain, Benjamin Netanyahu exprime sa « tristesse » au président russe lors d’une conversation téléphonique.

Et M. Poutine parle d’un « enchaînement de circonstances accidentelles tragiques », semblant adopter un ton conciliant envers Israël.

Mais le 23, l’armée russe accuse Israël de lui avoir fourni « des informations trompeuses » qui ont conduit au crash. Le 24, la Russie annonce son intention de renforcer la défense antiaérienne de l’armée syrienne avec ses batteries S-300, ainsi que de brouiller certaines communications sur la Méditerranée.

Vladimir Poutine déclare à Benjamin Netanyahu qu’il rejette la version israélienne, mettant en cause « précisément les actions » de l’armée israélienne. M. Netanyahu réaffirme sa confiance dans les conclusions de l’enquête de l’armée israélienne et met en garde contre transfert d’armes sophistiquées en Syrie.

OLJ/AFP

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