Israël intervient-il dans les combats au Baloutchistan iranien?
Ces dernières semaines, les commandants des « Gardiens de la révolution » se sont alarmés du fait que le Mossad israélien ait ouvert un nouveau front de guerre et ont travaillé récemment, en mars, à accroître l’ampleur des attaques des rebelles dans la région située à l’extrémité sud-est d’Iran, à la frontière avec le Pakistan. En Israël on ne réagit pas.
Ehud Yaari
Les forces iraniennes combattant les séparatistes sunnites, membres du peuple baloutche luttant pour l’indépendance, ont subi de nombreuses pertes le mois dernier lors des raids des combattants de « l’Armée de la Justice », l’organisation militaire la plus puissante mouvements rebelles de l’arc-en-ciel coloré de l’Iran.
Pour elles, Israël soutient l’organisation et a activé ses hommes à un moment précis, en même temps que le dernier bombardement par Tsahal de 20 installations dans le pays.
Ils font état ces derniers jours d’une longue série de rencontres et d’embuscades dans toute la province du Sistan-Baloutchistan , sur « les assassinats des commandants de la rébellion et les arrestations d’agents israéliens » par dizaines.
L’un des dirigeants de la rébellion a récemment écrit, pour le public israélien, un article pour l’Institut Mamri, dans lequel il expliquait clairement qu’un Baloutchistan indépendant ferait la paix avec Israël. À Téhéran, ses paroles ont été utilisées comme preuve de la coopération entre les deux parties.
Sans préciser les détails, rappelons : le Baloutchistan était autrefois, aux XVIIe et XVIIIe siècles, un sultanat indépendant et il est aujourd’hui divisé entre l’Iran et ses deux voisins, le Pakistan et l’Afghanistan. Au Pakistan également, les attaques continues des organisations rebelles ont récemment frappé la capitale de la province, Quetta, et nuisent particulièrement à l’énorme investissement chinois dans le « corridor commercial Chine-Pakistan » qui s’étend sur des milliers de kilomètres de Kashgar en nord-ouest de la Chine et se termine au port de Gwadar, sur la côte de la mer d’Oman. Les Chinois ont même été contraints d’envoyer des soldats pour protéger les réalisations qu’ils y investissent, mais le projet avance lentement.
Il y a peu de temps, il y a eu un échange de bombes entre le Pakistan et l’Iran, chacun combattant les Baloutches et accusant son voisin d’inciter les rebelles sur son territoire. Environ sept millions de Baloutches vivent en Iran, où le soulèvement a commencé en 2012, et au Pakistan, leur nombre est le double.
Les Iraniens n’ont jusqu’à présent pas réussi à imposer la paix entre les Baloutches. Ils se tiennent là non seulement devant les guerriers tribaux, mais aussi devant les religieux vénérés, notamment à Zahadan, la capitale, qui refusent obstinément de baisser la tête.
Il est probable que les rebelles ont reçu – au moins jusqu’à l’année dernière – une aide financière des États perses et que certains de leurs dirigeants y ont obtenu l’asile.
Il n’est pas clair si les Américains ont participé à cette guerre interne, mais ce qui est déjà clair: l’Iran choisit de blâmer uniquement Israël.
Entre autres choses, pour signaler : vous utilisez les Baloutches contre nous – nous utilisons le Hezbollah et le Hamas.
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