Il décapite sa femme et parade avec sa tête dans la rue… Vague d’indignation en Iran.

La diffusion en Iran d’une vidéo virale d’un homme exhibant dans la rue la tête de sa jeune épouse qu’il venait de décapiter suscite mardi choc et indignation dans le pays.

Le « meurtre d’honneur » d’une femme de 17 ans et mère d’un enfant de 3 ans, samedi dans le sud de l’Iran, a suscité un débat parmi les Iraniens sur les lois concernant les femmes.
Les autorités iraniennes ont fermé une agence de presse dimanche après avoir publié une vidéo du mari défilant dans la rue avec la tête coupée de sa femme. L’agence Rokna avait rapporté que l’homme, avec l’aide de son frère, avait tué la femme dans ce qu’elle appelait un « crime d’honneur ».
Abbas Hosseini-Pouya, procureur général d’Ahvaz, capitale provinciale du Khuzestan, a déclaré à la presse que deux tueurs présumés avaient été arrêtés. Rokna avait rapporté que Mona Heydari avait été tuée à Ahvaz par son beau-frère et son mari, prétendument après que son père ait aidé le mari à la ramener de Turquie où elle s’était enfuie, prétendument à cause de la violence de son mari.
Les crimes d’honneur sévissent dans certaines régions du pays, comme le Khuzestan et le Kermanshah, où les structures tribales sont encore très fortes. Heydari avait été mariée à un cousin paternel à l’âge de 12 ans et avait eu un enfant à 14 ans. Hosseini-Pouya a déclaré qu’elle avait envoyé des photos d’elle-même à son mari depuis la Turquie, ce qui avait alimenté les « émotions négatives » du mari.

 

Le procureur général a déclaré que les autorités judiciaires agiraient à la fois sur le meurtre et sur l’affichage de la tête coupée, et que des mesures seraient également prises contre quiconque aurait filmé l’incident, éventuellement pour le publier sur les réseaux sociaux.
Des hashtags tels que le nom de la victime, le mariage des enfants, le « crime d’honneur », Ahvaz et la femme figuraient parmi les dix premiers hashtags Twitter en langue persane lundi. Telegram et Instagram ont été dominés par les discussions sur l’incident.
« Il a statué, avant un procès, que la victime dont la tête a été exhibée dans la rue était responsable de son propre meurtre parce qu’elle avait blessé les émotions de son mari », lit-on dans un tweet, blâmant le procureur et liant le meurtre à la Constitution Watchdog Guardian Council refusant d’approuver la législation interdisant le mariage des enfants.
« Ce n’est pas la première fois que pour attirer plus de lecteurs, des médias privés publient des informations, des photos et des vidéos considérées comme immorales par la société et menacent directement la santé émotionnelle de la société », a écrit Javan, sans mentionner les crimes d’honneur ou les lois que les critiques dire encourager de tels crimes.
Le journaliste réformiste Abbas Abdi a préféré s’opposer aux journaux conservateurs qui n’ont pas rapporté le meurtre. « Les partisans de la ligne dure qui doivent condamner le meurtre de la fille Ahvazi sont silencieux à ce sujet parce qu’ils croient traditionnellement qu’un tel comportement peut empêcher les transgressions sexuelles, donc leur silence signifie une tolérance relative de cet horrible incident », a écrit Abdi dans le journal Etemad, qui a publié plusieurs articles sur le problème.
Etemad a condamné Rokna pour avoir publié les images. Comme de nombreux médias, il a utilisé le terme « crime d’honneur » dans un titre, tout en attaquant le parlement dominé par les conservateurs pour avoir introduit des lois encourageant les femmes à avoir plus d’enfants plutôt que, selon le journal, d’introduire plus de lois pour les protéger de la violence.

Lundi, les deux hommes ont été arrêtés par la police « lors d’un raid dans leur cachette », a annoncé la police locale, citée par l’agence officielle Irna. « Un être humain a été décapité, sa tête a été exhibée dans les rues et le tueur en était fier. Comment peut-on accepter une telle tragédie? Nous devons agir pour que les féminicides ne se reproduisent plus », a lancé le quotidien réformateur Sazandegi.
« Mona a été victime d’une ignorance dévastatrice, nous sommes tous responsables de ce crime », s’est insurgée pour sa part la cinéaste féministe Tahmineh Milani, sur Instagram. Réagissant au drame, plusieurs défenseurs des droits humains ont exhorté les autorités à réformer la loi sur la protection des femmes contre la violence conjugale et à augmenter l’âge minimum du mariage pour les filles, fixé actuellement à 13 ans.
Selon les médias locaux, la victime n’avait que 12 ans lors de son mariage et était mère d’un fils de 3 ans lors de sa mort. Pour l’avocat Ali Mojtahedzadeh, cité par le journal réformateur Shargh, la loi a des « lacunes » concernant la protection des femmes. Elle ne leur octroie pas d’indépendance et échoue à « déterminer rationnellement l’âge légal du mariage afin de mettre fin au mariage d’enfants. » Tout cela « ouvre la voie aux crimes d’honneur », regrette-t-il.
« Il n’y a aucune mesure concrète pour garantir l’application des lois visant à empêcher la violence contre les femmes », a souligné la députée Elham Nadaf, citée par l’agence de presse Ilna. « Les femmes appellent le Parlement à prendre des mesures urgentes pour combler certaines lacunes juridiques et les autorités doivent s’efforcer parallèlement pour élever le niveau de conscience de la population », a déclaré sur Twitter la vice-présidente iranienne chargée des Femmes et des Affaires familiales, Ensieh Khazali.

 

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Parpar

Jeune femme, tu seras vengée par le D.ieu de Justice. Repose en Paix..