Immigration : les premiers chiffres pour 2021.

Visas, titres de séjour, éloignements, asile, naturalisations… Le 20 janvier 2022, le ministère de l’intérieur a publié les premières statistiques provisoires sur l’immigration en 2021. Les données définitives seront disponibles en juin 2022.

Chaque année, la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère de l’intérieur publie les statistiques de l’immigration, de l’asile et de l’accès à la nationalité française(nouvelle fenêtre).

Les données publiées le 20 janvier 2022 en matière d’immigration sont les chiffres provisoires pour l’année 2021.

Les flux migratoires

En 2021, la France a délivré 733 069 visas contre 712 317 en 2020, soit une hausse de 2,3%. Ce nombre reste très inférieur au total des visas délivrés avant la crise sanitaire. En 2019, la France avait délivré 3 534 999 visas. La Chine, traditionnellement premier pays d’origine des titulaires de visas, est à la huitième place. Les quatre premiers pays d’origine des titulaires des visas sont, en 2021, le Maroc, l’Algérie, l’Arabie Saoudite et la Tunisie. Tout cela étant lié au covid et à la réduction drastique du tourisme, mais non de l’immigration.

Selon les données du ministère, 271 675 premiers titres de séjour ont été délivrés, 368 307 en comptant les Britanniques. Depuis le Brexit, les Britanniques sont des ressortissants de pays tiers. Ils sont cependant comptabilisés à part pour ne pas fausser les comparaisons avec les statistiques des années précédentes.

Les primo-délivrances de titres augmentent de 21,9% par rapport à 2020, année marquée par une baisse de 20,9% par rapport à 2019. Les chiffres de l’année 2021 sont légèrement inférieurs à ceux de 2019 si on en exclut les Britanniques. Le motif familial reste le premier motif d’attribution d’un titre de séjour (88 225 titres contre 90 502 en 2019). Le motif d’admission au titre d’étudiant représente 85 080 titres.

La primo-délivrance de titres de séjour en hausse de 21,9% en 2021 par rapport à 2020

Titres de séjour par motif d’admission

Concernant les immigrés en situation irrégulière, 16 819 étrangers en situation irrégulière ont quitté le territoire français. Le total des éloignements d’étrangers en situation irrégulière est en légère hausse par rapport à 2020 (13 403 éloignements, soit +8,2% par rapport à 2020). Le chiffre reste très en deçà de celui de 2019 à cause de la crise sanitaire (difficultés pour organiser les déplacements, fermeture des frontières, fermeture de nombreux consulats des pays étrangers…).

L’asile et les naturalisations

Le nombre de demandes d’asile est établi à partir du système d’information (SI-Asile) déployé en guichets uniques de demandes d’asile (Guda) et complété par les données l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

En 2021, 121 554 demandes (mineurs compris) ont été formulées en Guda. Cela représente une hausse de 30,3% par rapport à 2019 mais sans atteindre le nombre de demandes déposées en 2019 (151 283). L’Afghanistan, la Côte d’Ivoire, le Bangladesh, la Guinée et la Turquie sont les premiers pays de provenance des premières demandes d’asile.

L’Ofpra et la CNDA ont prononcé 54 094 décisions accordant un statut de protection (réfugié ou protection subsidiaire, hors mineurs accompagnants), soit une hausse de 62,9% par rapport à 2020. Le taux synthétique de protection (décisions de protection par rapport au nombre de demandes) s’établit à 39%.

S’agissant des naturalisations, le nombre des acquisitions de la nationalité française par décret et par déclarations (mariage, ascendants de français…) augmente de 53,3% en 2021 par rapport à 2020. En 2020, le nombre de naturalisations avait baissé de 22,7% en raison de la fermeture des guichets pendant le premier confinement.

Au total, 94 092 personnes ont acquis la nationalité française en 2021 (84 864 en 2020).

Immigration : ces chiffres qui cachent un échec de Macron

La pandémie rend difficile l’interprétation des flux migratoires en 2021. Mais sur plusieurs points, l’exécutif peine à atteindre ses objectifs.

La pandémie de Covid 19 a parfois du bon, en rendant difficile, à la veille de l’élection présidentielle, l’évaluation des politiques publiques et la mise en oeuvre des promesses faites en 2017. Le bilan 2021 de l’immigration et de l’asile, présenté ce jeudi par le ministère de l’Intérieur, en est un exemple parfait alors que le sujet est au coeur de bien des débats électoraux. Compliqué, pour les adversaires d’Emmanuel Macron, d’attaquer le président sortant sur son incapacité à maîtriser les flux migratoires quand ces derniers sont fortement réduits en raison de la crise sanitaire. Complexe de lui reprocher de ne pas éloigner davantage les personnes en situation irrégulière quand l’absence de vols internationaux empêche la mise en oeuvre des reconduites à la frontière. Pourtant, quelques éléments montrent que le gouvernement est loin d’avoir atteint son but sur plusieurs points dont il avait pourtant fait la pierre angulaire de son action.

Globalement, le bilan statistique réalisé par la direction générale des étrangers en France montre une année 2021 encore fortement bouleversée par les effets de la pandémie. L’élément le plus visible est la baisse encore très importante des demandes de visas de court séjour par rapport à 2020, qui était déjà une année morose (-10,6%). Ni les touristes, ni les visiteurs n’ont fait leur retour au cours des derniers mois. Résultat, la France ne délivre plus qu’un peu plus de 500 000 visas de ce type contre plus de 3,5 millions avant la crise. Même impression de maîtrise de la demande d’asile qui recommence à progresser mais reste à un niveau très inférieur à celui de 2019, avec 104 577 premières demandes, contre 138 420 à l’époque.

Les capacités d’hébergement engorgées

L’examen plus détaillé des chiffres montre cependant que le bilan d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur, est moins glorieux qu’il n’y paraît. Et que la pandémie n’explique pas tout. Ainsi, en matière de demandes d’asile, les chiffres restent à des niveaux suffisamment élevés pour engorger les capacités d’hébergement et contribuer à l’apparition de campements informels dans la plupart des grandes villes de France, conduisant à un cycle sans fin de démantèlements et de reconstitutions. Et si l’Ofpra a amélioré ses délais de traitement, ceux-ci sont, lorsqu’on les combine avec l’examen de l’appel par la Cour nationale du droit d’asile, encore très loin du fameux objectif de six mois pour une décision, déjà fixé sous la présidence de François Hollande et repris par Emmanuel Macron mais jamais atteint.

Autre point sur lequel la tendance ne change pas : la part des demandes « secondaires » Dublin qui reste très importante. 30% des personnes qui déposent une demande en France l’ont déjà fait dans un autre pays européen dont elles ont été déboutées. Un « tourisme » de l’asile, selon l’expression en vogue à Beauvau, qui se poursuit en dépit des appels répétés du chef de l’Etat à réformer le règlement de Dublin. Mercredi encore, lors de sa prise de parole devant le Parlement européen, il a présenté cette réforme comme l’une des ambitions-clés de la présidence française de l’Union européenne.

Autre exemple d’échec, la question des éloignements des personnes en situation irrégulière. Depuis 2017, le chef de l’Etat et ses ministres de l’Intérieur successifs, n’ont cessé de promettre une hausse des reconduites à la frontière, via une accentuation de la pression sur les pays d’origine réticents à délivrer des laissez-passer consulaires. La nomination d’un ambassadeur spécial chargé de cette question au début du quinquennat n’a pas eu d’effets visibles. Plus récemment, la France a annoncé qu’elle réduisait de moitié la délivrance de visas des ressortissants algériens et marocains et d’un tiers ceux des Tunisiens tant que ces pays ne coopéraient pas davantage sur les laissez-passer. Une menace qui a porté ses fruits à l’égard de la Tunisie, beaucoup moins avec les deux autres pays. Le Maroc a, en outre, fermé ses frontières pour cause de Covid de manière quasi-permanente. « Il y a eu un effet qualitatif plus que quantitatif », indique-t-on pudiquement place Beauvau. Et d’ajouter : « La pression se poursuit ». Il ne faudrait pas exclure de nouvelles mesures dans les prochaines semaines.

Tous pays confondus, le nombre d’éloignements vers des pays tiers (hors de l’Union européenne) s’élève à 7878, certes en hausse par rapport à 2020, mais plus de moitié moindre par rapport à 2019 (15 748). La fermeture des frontières et le refus de certains expulsés à se soumettre à un test Covid qui empêche leur reconduction dissimulent un vrai échec diplomatique. D’où la volonté, également affichée mercredi par Emmanuel Macron, de réformer le règlement Schengen pour limiter les entrées irrégulières sur le territoire européen et in fine français.

Une remontée quasi inéluctable des flux migratoires.

Pour le chef de l’Etat, il y a d’autant plus d’enjeu qu’un ralentissement de l’épidémie et une reprise des échanges internationaux conduiront quasi inévitablement à une remontée des flux migratoires. Déjà, en 2021, un frémissement a été observé en matière d’immigration légale à travers les visas de long séjour, qu’ils s’agissent des étudiants ou des professionnels, qui ont quasiment retrouvé leur niveau de 2019. En outre, apparaissent des phénomènes nouveaux, comme celui des small boats à la frontière maritime franco-britannique, où 52 000 tentatives de traversées, dont 28 000 réussies, ont été enregistrées au cours des douze derniers mois. Des phénomènes qui ont une très forte visibilité et un impact très fort sur l’opinion publique.

Nul doute que, dans les prochaines semaines, les adversaires d’Emmanuel Macron à la magistrature suprême tenteront d’utiliser ces éléments pour montrer son incapacité à traiter cet enjeu. Avec le risque qu’une nouvelle fois, la question migratoire soit abordée à coups de déclarations péremptoires et de fausses bonnes idées. Le chef de l’Etat aura lui beau jeu de rétorquer que la pandémie l’a freiné dans ses ambitions et qu’il ne pourra avancer que dans un contexte européen.

JForum – L’Express

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Bonaparte

Un peu d’humour ( presque )

L’Algérie est dans un tel état de déconfiture…..
Qu’un jour ils offriront la nationalité algérienne à tous les anciens  » pieds noirs  » qui souhaitent revenir .

Bonaparte

Ils sont tous prêts à mourir pour atteindre nos rivages et nos aéroports .
Tout cela pour bénéficier de tous les avantages pour lesquels les français se sont battus et travailler dur pour les obtenir .
Et une fois qu’ils ont un logement payé par les allocations et le ventre plein ils iront cracher sur notre drapeau et assassiner ceus qui leur ont donné l’hospitalité .
Et à la finale ils auront le droit de rapatrier toute leur smala qui attend leur feu vert au bled .