Marine Le Pen en meeting à La Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir), le 3 avril 2017 (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

La présidente du Rassemblement national (ex-FN) annonce ce jeudi 20 septembre sur Twitter qu’elle va être soumise à une expertise psychiatrique dans le cadre de l’enquête sur les photos d’exactions de Daech sur Twitter.

« Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non ! Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la justice  me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu’où vont-ils aller ?! », écrit-elle, indignée, sur le réseau social.

https://twitter.com/MLP_officiel/status/1042684362364473349

L’ordonnance, datée du 11 septembre, demande de procéder à un examen psychiatrique de Marine Le Pen « dans les délais les plus brefs ».

Cet examen vise, notamment, à vérifier « si elle est en mesure de comprendre les propos et de répondre aux questions » et si « l’infraction reprochée au sujet est en relation avec des éléments factuels ou biographiques de l’intéressé ».

Interrogée à l’Assemblée par la presse, Marine Le Pen a indiqué, en fin de matinée, qu’elle refusait de se soumettre à cette expertise : « Je n’irai pas, bien entendu, me soumettre à cette expertise psychiatrique. »

Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien à Marine Le Pen jugeant que « tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre ». 

Une procédure tout à fait classique

Comme de nombreux juristes l’ont aussitôt rappelé à leur consœur (Marine Le Pen est avocate de profession) sur les réseaux sociaux, cette expertise est pourtant rendue obligatoire par le code de procédure pénale.

 On peut en effet y lire que « les personnes poursuivies pour l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale ».

 

Parmi les infractions concernées par cet article 706-47, on retrouve des crimes (meurtre, assassinat, tortures, viol…) mais aussi des délits : agression sexuelle, corruption de mineur, ou détention d’images pédopornographiques.

L’infraction pour laquelle Marine Le Pen est poursuivie figure bien dans cette liste : « Délits de fabrication, de transport, de diffusion ou de commerce de message violent ou pornographique susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ».

La disposition sur l’expertise psychiatrique obligatoire pour le délit de diffusion d’images violentes a en effet été votée en 1998, par une loi relative à la protection des mineurs. La présidente du RN est de ce fait traitée comme n’importe quel justiciable.

Le Pen et Collard mis en examen 

Marine Le Pen avait été mise en examen en mars pour des photos d’exactions de l’Etat islamique postées sur son compte Twitter. Poursuivie pour « diffusion d’images violentes », l’élue risque trois ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

En janvier, le député apparenté FN du Gard Gilbert Collard avait été mis en examen pour le même motif.

Le bureau de l’Assemblée nationale avait décidé de lever l’immunité parlementaire de Marine Le Pen en novembre dernier, dans le cadre de l’enquête ouverte pour « diffusion d’images violentes » contre la patronne du RN et le député Gilbert Collard et après les réclamations du tribunal de Nanterre dans les Hauts-de-Seine.

En décembre 2015, les deux élus avaient partagé sur Twitter des photos d’exactions du groupe Etat islamique, entendant protester contre le « parallèle ignoble » entre le groupe terroriste et leur parti, dressé selon eux par le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC.

Le gouvernement avait alors décidé de signaler ces photos à la police.

AFP

 

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alexandra

Encore une décision administrative kafkaïenne et totalement aberrante !
Ce sont les gens qui ont envoyé cette lettre qui devraient plutôt aller voir un psychiatre car on est en droit d’être informé sur les horreurs commises par daesh, comme on l’a été par celles qu’ont commises les nazis !
Cette volonté de censure est clairement politique, et ne fera que donner du grain à moudre à l’extrême droite (pour une fois, je suis d’accord avec Merluche !).

mourad

Marine le pen , tout comme marechal lepen , font peur a certains idiots , et pourtant c est la solution a cette france qui s islamise et qui coule doucement .

salomon

Pourquoi ne pas envoyer le Macron , se faite psychanaliser ? Lui qui delire dans son role de president .

galil308

Le débat ne peut, ne doit que s’élever sur la moralité des lois, certaines, la majorité j’espère, sont bonnes, d’autres sont, furent, le passé le prouve, criminelles, abusives ou parfois dans un angélisme pitoyable..
La loi l’obligeant de se soumettre à une expertise psy pourrait en y ajoutant une expertise ophtalmologique nous démontrer que sa vision, ses analyses de certaines migrations sont loin d’être « délirantes »
La loi interdisant la diffusion des violences, des crimes perpétrés par les ennemis de la France et des démocraties me laisse perplexe et me semble un abus niant le droit à l’information de ce dont sont capables ces ennemis de l’humanité..
Vichy et ses complices nazis ont confisqué aussi l’information, « sa police, sa justice » aussi, devons nous laisser se reproduire ce crime..?
Devons nous laisser dans l’ombre la dangerosité de ces individus, laisser fantasmer certains sur des informations tronquées, orientées.. ?
Ne devrait on pas donner mission aux clairvoyants politiques et médiatiques pour le peu que nous en ayons de porter haut et fort cette réalité violente mensongère et manipulatrice. . ?
Le tout assorti des analyses, des débats publics nécessaires.. !
Je ne partage pas grand chose avec Madame Le Pen, mais sa liberté de s’exprimer est un droit, quelques soient ses questions dont certaines me semblent justes, et ses réponses que je ne partage que rarement..

J’imagine bien volontiers les peurs, les angoisses des législateurs et de la justice .
Je comprends moins la vision à court terme, la résignation à mettre le couvercle sur une marmite explosive potentiellement.. !
L’amalgame en est un résultat, la négation de la réalité un manque de courage.
Se « voiler » la face ne pourra qu’amener des réactions trop violentes..!