Hanoucca 2018

De la soirée du dimanche 2 décembre
À la soirée du lundi 10 décembre

Dans une semaine nous commencerons à célébrer Hanoucca, la fête la plus populaire dans la tradition juive. Quelles sont les raisons du succès de Hanoucca ?


Les raisons qui font que Hanoucca est  l’une des fêtes les plus  célébrées  en Israël et à travers  le monde dans toutes les communautés juives quel que soit leur degré d’observance, sont sans doute nombreuses :  peut-être est-ce à cause du fait qu’entre la dernière fête de pèlerinage (Souccoth et Shemini-Atsereth/Simhat Torah) se sont écoulés deux mois et de Hanoucca à la prochaine demi-fête (Tou bishvath ou nouvel an des arbres) s’écouleront encore presque deux mois !

 

Peut-être est-ce à cause du grand nombre de lumières allumées, de la signification et illustration et perpétuation du miracle de la fiole d’huile et de l’honneur d’avoir battu nos oppresseurs grecs, ou peut-être encore à cause du grand nombre de cadeaux et de soufganioth ou des chants d’allégresse, de l’argent de poche distribué aux enfants ?

Toujours est-il que pendant les 8 jours de Hanoucca,  l’humeur générale est au beau fixe et le miracle de la fiole d’huile se remarque  par la profusion de mets frits et sucrés.

Résumé de l’histoire

Les Séleucides (Grecs) envahirent la Judée et se firent des alliés parmi les Syriens de manière à soumettre les Juifs et leur interdire d’observer les pratiques juives édictées par la Torah comme : interdire aux Juifs de circoncision des nouveaux nés mâles, l’interdiction d’observer le shabbat et d’étudier la Torah.

C’est ainsi qu’est née la coutume de lire la haftara le shabbat car, les rabbins de l’époque sélectionnèrent parmi les livres des prophètes et des hagiographes des textes rappelant le sujet des parashioth hebdomadaires et de cette manière ils ne « contrevenaient pas aux ordres imposés par les Hellènes occupant les lieux. »

Un vent d’insurrection passa à travers la population juive de Judée et surtout parmi les Hasmonéens (ou Maccabées). Qui étaient-ils ?

La première résistance juive

Les Grecs – Séleucides – cherchaient à helléniser toute la population juive de manière à détruire cette civilisation et d’éradiquer toute l’éducation traditionnelle.

Les Hasmonéens furent surnommés  Macchabées nom en relation avec  le verset « qui est comme Toi entre les dieux  Ô Toi Eternel »

Le héros de Hanoucca est Judas le Macchabée ou, en hébreu, Yéhouda Hamakabi car lorsqu’il se battait, sa frappe pouvait être comparée à celle d’un marteau.

Le père de cette famille illustre était le prêtre au Temple Matityahou Ha Cohen.  Lui et sa femme Hanna avaient donné le jour à 7 fils dont le troisième était Judas.[1]

Le siège de la révolte des Macchabées contre l’occupant grec  se situa à Modiin en -167 et dura 7 années.

Le gouverneur grec de la région était Antiochus Epiphane. Il usait de tout son  pouvoir pour persécuter la nation juive et faire appliquer les décrets des grecs.

Jérusalem était bloquée et le Temple fut profané. Les Hellènes avaient élevés des autels et des statues de toute part.

Le joug était trop dur à supporter les Macchabées organisèrent leur révolte et de nombreux hommes s’enrôlèrent dans cette résistance et se débarrasser de cet occupant intolérant et animé du souci d’anéantir l’identité et l’entité juive.

Les Grecs mettent la pression sur les Juifs en leur promettant des relations privilégiées avec les autorités grecques. Matityahou refuse,  tue un Juif qui accepte de faire un sacrifice devant une idole, un shabbat qui plus est. Matityahou et ses fils s’enfuient sur les hauteurs de Modiin.

Les Grecs poussent le sadisme à exiger de Juifs pieux de faire des sacrifices aux idoles et ceux-ci se font massacrer le shabbat par des Grecs en colère de ne pas être obéis.

Les Macchabées défont le gouverneur de Syrie campant dans cette région à Beith Horon. Ces faits se déroulent en -167 et -166.

Les Séleucides (Grecs) battent en retraite et Judas Macchabée en profite pour s’acheminer vers Jérusalem et reprendre le Temple en -164 et, c’est le 25 kislèv de l’année -164 que le miracle de hanoucca se produit :  après avoir remis de l’ordre dans le Temple, le Cohen devant rallumer la menora, ne trouva dans tout ce désordre qu’une seule fiole d’huile d’olives pure scellée par le seau du Cohen[2] surveillant la production de cette huile et certifiant la pureté du produit.

Il fallait plus de huit jours pour aller jusqu’au moulin à huile et produire de l’huile à nouveau pour les besoins du Temple et rapporter de l’huile pour allumer la menora chaque jour.

Le miracle résida en ceci : la fiole d’huile trouvée dans le désordre du Temple profané par les Grecs, ne devait brûler qu’une journée et pourtant, la menora éclaira le Temple huit jours durant !

Un an plus tard, en -163, les décrets persécutant les Juifs sont abolis et la liberté de culte est reconnue pour tous les Juifs.

Célébrations de Hanoucca

Huit jours durant, chaque jour, à la nuit tombée, on procèdera joyeusement à l’allumage des bougies[3] de la manière suivante :

  • Dans la mesure du possible, la hanoukia[4] sera disposée près d’une fenêtre donnant sur la rue de manière à « publier » le miracle de hanoucca.
  • S’il n’y a pas de fenêtre donnant sur la rue, on pourra disposer la hanoukia dehors ou dans le couloir de l’immeuble et si cela est encore impossible, il faudra installer la hanoukia (éventuellement sur un tabouret) sur le côté droit de l’entrée de l’appartement (dans le prolongement de l’endroit où se trouve la mezouza).
  • Les bougies ou veilleuses seront installées de cette manière : le premier soir on fixe la première bougie à l’extrémité droite du chandelier puis on fixe la bougie qui s’appelle « shamash »[5]. Les soirs suivants, on continue à fixer les bougies en partant de la droite vers la gauche mais, au moment de l’allumage, après avoir fait les bénédictions d’usage, on commencera à allumer de la gauche vers la droite.
  • Il est d’usage de chanter et, dans certaines familles on allume autant de chandeliers qu’il y a d’enfants/garçons présents.

Il est recommandé de faire en sorte que les bougies restent allumées au moins 30 minutes et le vendredi de les allumer bien avant l’allumage des bougies de shabbat la durée d’allumage des bougies le vendredi est de 1 h 40 minutes.

Le samedi soir, on procèdera tout d’abord à la havdala puis à l’allumage des bougies de Hanoucca.

On a l’habitude de donner de l’argent aux enfants (demé hanoucca en hébreu et hanoucca gelt en yiddish) et l’usage s’est répandu de faire des cadeaux à toute la famille.

On a aussi coutume de manger des mets frits tels que des soufganiyoth (beignets) ou des levivoth (croquettes) latkés (beignets de pommes de terre râpées) et aussi des mets lactés : pashtidoth, couscous au beurre etc….

Tout le temps où les bougies sont allumées (au moins une demi-heure) il est interdit de travailler, on en profite pour manger et boire et /ou jouer à la toupie (sevivon) il existe des toupies à 4 faces sir chacune d’elles est inscrite une lettre hébraïque qui seront en Israël : NOUN (initiale de ness ou miracle) GUIMEL   (initiale de gadol grand) ‘HE (initiale de haya ou il y a eu) PE (initiale de po ou ici) soit ness gadol haya po = un grand miracle a eu lieu ici

A l’étranger :

NOUN (initiale de ness ou miracle)          GUIMEL   (initiale de gadol grand)       ‘HE (initiale de haya ou il y a eu)         SHINE(initiale de shamoulà-bas) soit ness gadol haya sham = un grand miracle a eu lieu là-bas.

PRIERES :

Dans les trois « amida » de chaque jour et shabbat et rosh hodesh, on ajoute un paragraphe sur la fête de Hanoucca où D a accordé la victoire des tsadikim sur les impies qui étaient en petit nombre face aux innombrables ennemis d’Israël. « alhanissim »

Les hommes mettent leur tefiline chaque jour comme à l’ordinaire.

On ne prie pas moussaf durant hanoucca sauf pour shabbat et pour rosh hodesh tevet qui tombe obligatoirement pendant la semaine de hanoucca.

Caroline Elishéva REBOUH

[1] La fratrie était composée entre autres de Yonathan, Shimon, Yohanan et Eléazar. Le livre des Macchabées est un livre apocryphe qui est contenu dans le canon biblique chrétien.  Les noms de tous les fils et de la mère n’est inscrit avec certitude nulle part. Hannah et ses fils furent mis au défi de se prosterner devant des statues ce qu’ils n’acceptèrent en aucune façon et furent mis à mort pour cette raison.

[2] Le sceau du Cohen sur les fioles d’huile portait l’inscription : « Cohen lé kElElyon » .

[3] On peut allumer des bougies ou de l’huile : aujourd’hui, il existe de petits contenants d’huile pour chaque jour de la fête.

[4] Chandelier de hanoucca comportant 9 branches.

[5] Ce qui signifie « serviteur » car c’est avec cette bougie que l’on va allumer la/les bougie/s quotidienne/s.  De plus, ce shamash va servir à rester allumé tant que les autres bougies seront allumées pour qu’en cas de panne les autres bougies ne servent pas d’éclairage.

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Clement levy

AMEN VE AMEN HAG HA HANOUKA SAMEACH LE KOL AM YSREAL AMEN