Les Champs-Elysées sont encore investis par les gilets jaunes samedi en fin d’après-midi de l’acte 4 de la mobilisation (Lucas BARIOULET / AFP)
Au total, plus de 2000 personnes ont été interpellées dans toute la France samedi, à l’occasion de l’acte IV de la mobilisation des « gilets jaunes », et 1.220 ont été placées en garde à vue, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur dimanche.
Quelque 136.000 personnes ont participé à cette nouvelle journée de mobilisation, soit le même nombre que le 1er décembre, a précisé la place Beauvau.
Le président français Emmanuel Macron doit annoncer de nouvelles mesures en réponse à cette crise sociale qui met son quinquennat à l’épreuve.
Selon le Premier ministre Edouard Philippe, « le temps du dialogue est là » et « il faut désormais retisser l’unité nationale », mise à mal par cette fronde populaire inédite née sur les réseaux sociaux.
Le président Macron « s’exprimera » – peut-être lundi – et « il lui appartiendra de proposer les mesures » pour permettre « à l’ensemble de la Nation française de se retrouver », a déclaré M. Philippe en fin de journée.

Cible récurrente des manifestants, avec un omniprésent slogan « Macron démission », le chef de l’Etat, qui n’a pas pris la parole publiquement cette semaine, est resté pour cette nouvelle journée de mobilisation dans le palais présidentiel, entouré d’un imposant dispositif de protection.
Il a laissé jusqu’alors Edouard Philippe monter au front, devant le Parlement et dans les médias.
Tirs de gaz lacrymogène aux abords de l’avenue des Champs-Elysées, vitrines brisées sous les lumières de Noël et voitures brûlées à Paris, mais aussi heurts et dégradations dans de grandes villes de province comme Bordeaux, Toulouse, Marseille ou Nantes, et toujours des blocages et barrages filtrants sur les routes: les images de samedi ont une nouvelle fois marqué les esprits.
Mais elles sont sans commune mesure avec les scènes de guérilla urbaine à l’Arc de Triomphe – l’un des monuments emblématiques de la France – et dans plusieurs quartiers aisés de la capitale survenues une semaine auparavant et qui avaient stupéfié le monde.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a cependant déploré dans la soirée « des scènes de chaos » et des « dégâts incommensurables » pour l’économie et l’image de la ville.
« De nombreux Français, notamment commerçants, ont connu un nouveau samedi noir », a déclaré Laurent Wauquiez, chef du parti de droite Les Républicains (LR, opposition).

ABDUL ABEISSA (AFP)
Il y a eu sur l’ensemble du territoire 11.000 manifestants de moins que le 1er décembre, selon le ministère de l’Intérieur.
Un dispositif de sécurité « exceptionnel » avait été prévu, avec 89.000 membres des forces de l’ordre déployés, dont 8.000 à Paris appuyés par 14 véhicules blindés à roues de la gendarmerie, utilisés pour la première fois dans la capitale. Tour Eiffel, musée du Louvre et nombre de commerces et de grands magasins sont restés fermés.
Les contrôles avaient été multipliés en amont des rassemblements. Au total, 1.385 personnes ont été interpellées et 975 placées en garde à vue.
Selon un bilan national provisoire de la direction générale de la santé, « 179 personnes blessées ont été prises en charge sur tout le territoire par les équipes médicales des hôpitaux ».
– Nouvelle phase? –
Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est félicité qu' »un point d’arrêt » ait été mis à « l’escalade de la violence » et que la « dynamique des casseurs » ait été « brisée ».
Un millier de « gilets jaunes » ont aussi défilé à Bruxelles, où 400 personnes ont été arrêtées et un policier blessé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les autorités françaises d’avoir utilisé une « violence disporportionnée », et le président américain Donald Trump a estimé que Paris avait encore connu « un jour très triste ».
En parallèle et très majoritairement dans le calme, des milliers de personnes ont participé à des marches pour le climat dans plusieurs villes de France. Une partie portaient des gilets jaunes, avec des slogans appelant à réagir à la fois à « l’urgence climatique » et à l’urgence sociale.
Les concessions déjà faites par l’exécutif, notamment l’annulation de l’augmentation de la taxe sur les carburants, semblent avoir eu pour principal effet de fragiliser le Premier ministre, qui défendait une simple suspension de cette hausse avant d’être brutalement désavoué par la présidence. La question se pose à présent: annoncer un tournant social ou « garder le cap » des réformes comme jusqu’alors?
Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI, gauche radicale), a de nouveau évoqué samedi une « dissolution » de l’Assemblée nationale, qui serait selon lui une issue « raisonnable » à la crise.

Députés LFI, communistes et socialistes doivent déposer lundi une motion de censure contre le gouvernement, qui devrait être débattue mercredi ou jeudi mais n’a aucune chance d’être adoptée.
Depuis la Belgique, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN, extrême droite), qui souhaite elle aussi une dissolution, a demandé à Emmanuel Macron des « réponses fortes » à la « souffrance » des « gilets jaunes ».
Trois mois et demi de concertation doivent démarrer samedi prochain dans toute la France, avec syndicats, élus locaux et « gilets jaunes ». Le gouvernement s’y est engagé afin de dégager des « mesures d’accompagnement justes et efficaces ».
C’est « l’acte 4 ». Les « gilets jaunes » manifestent ce samedi 8 décembre, pour le quatrième samedi de suite.
De nombreux quartiers de Paris sont à l’arrêt ce samedi : magasins fermés, événements annulés. Un dispositif policier « exceptionnel » est déployé sur tout le territoire avec 89.000 membres des forces de l’ordre, dont 8.000 à Paris.
La résidence secondaire du ministre de l’Ecologie François de Rugy sur l’île d’Ouessant a été taguée la nuit dernière de slogans anti-gouvernementaux, révèle « Ouest-France ».
La façade et les fenêtres de la maison du ministre de la Transition écologique ont été dégradées, a précisé de son côté le maire d’Ouessant Denis Palluel, citant parmi les inscriptions lisibles « Gilet jaune », « Vendu ».
Des échauffourées ont éclaté samedi à la tombée de la nuit sur la Canebière à Marseille entre les forces de l’ordre et des centaines de manifestants encagoulés, à l’issue d’une marche pour le climat et d’une manifestation de « gilets jaunes » qui s’étaient déroulées auparavant dans le calme.
Des centaines de jeunes gens, pour la plupart masqués ou encagoulés, qui descendaient vers la Canebière par une avenue perpendiculaire, ont été dispersés vers 17h00 par des jets de gaz lacrymogènes lancés par les policiers, a constaté l’AFP.
Dans les rues avoisinantes, de petits groupes de manifestants se confrontaient aux policiers, au milieu d’épaisses fumées provoquées par les lacrymogènes et par des incendies de poubelles.
Un blindé bleu de la gendarmerie est intervenu en renfort, suivi de plusieurs mini-cars des forces de l’ordre, tandis qu’un hélicoptère survolait la zone.
La manifestation de plusieurs milliers de « gilets jaunes » à Lyon a été marquée par de violentes échauffourées entre groupes armés de bouteilles et fumigènes lancés contre les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.
Aux cris de « Macron démission », « Macron rends le pognon », le cortège avait défilé dans un calme relatif dans la Presqu’île, au centre de la ville, entre Rhône et Saône, en début d’après-midi. Arrêtés quelques minutes devant l’Hôtel de Ville, les manifestants ont entonné: « On n’entend plus chanter Gérard Collomb », maire de la ville et ancien ministre de l’Intérieur.
Puis la tension est rapidement montée quand la manifestation a voulu se diriger vers la préfecture sur la rive opposée du fleuve.
Neuf interpellations avaient eu lieu vers 16H00, « un nombre appelé à évoluer », selon la préfecture.
Deuxième point de situation @Place_Beauvau. #8Décembre pic.twitter.com/C3UhhbZ3No
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) December 8, 2018
Steve #Bannon , l’ex conseiller de Trump, à une conférence de l’extrême-droite à Bruxelles : « Pour diriger un pays je préfère 100 gilets jaunes que 100 responsables de Goldman Sachs » #giletsjaunes pic.twitter.com/eoZSNlaKLA
— Sarah Halifa-Legrand (@saritahal) December 8, 2018
Porsche en feu à Saint-Augustin. pic.twitter.com/nOONMymh2E
— Nicolas Delesalle (@KoliaDelesalle) December 8, 2018
Autoroutes coupées, échangeurs bloqués, déviations, sorties obligatoires: le réseau routier et autoroutier français connaissait de nombreux points de perturbations.
Dans un tweet, la gendarmerie nationale signalait en milieu de journée que plus de 5.000 personnes avaient été contrôlées sur les axes et péages avec de « nombreuses interpellations d’individus violents, porteurs d’objets dangereux ».
#8décembre Depuis ce matin, nombreuses interpellations d'individus violents porteurs d'objets dangereux. Plus de 5 000 personnes contrôlées sur les axes et péages #ControleDesFlux pic.twitter.com/eIhsefzcNm
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) December 8, 2018
La France se radicalise :
Tous les magasins ferment le Shabbat . ah ah
Des voyous et des extrémistes de tous bords ont pris en otage la France .
Est ce normal qu’un pays tremble à la veille d’une simple manif. ?
Pourquoi ne pas essayer une fois , une seule fois l’armée et la légion ?
Cette pourriture serait balayée en quelques minutes et leurs familles silencieuses et irresponsables pourront aller pleurnicher sur leurs tombes et accuser la France de » criminelle » .