Exécution publique du pilote jordanien à Raqqa est projetée sur écrans géants

Sources à I24news: des rumeurs sur la mort du pilote circulent depuis 1 mois, mais personne n’osait y croire

Lorsque le groupe Etat islamique (EI) a annoncé vouloir d’échanger le pilote jordanien Maaz el-Kassasbeh contre Sajida el-Rishawi, il était probablement déjà mort.

Bien que la vidéo ait été rendue publique mardi, des sources à Raqqa avaient mentionné qu’el-Kassasbeh était mort depuis janvier. Le 8 janvier, un groupe de militants, “Raqqa se fait massacre en silence », a publié sur Twitter que le pilote avait été brûlé vif dans la ville. Un des militants a confié à I24news qu’il avait bel et bien entendu les rumeurs, mais qu’il ne pouvait pas confirmer le moment exact de la mort du pilote.

Lorsque nous lui avons demandé comment il avait su qu’el-Kassasbeh avait été brûlé vif, la source a expliqué qu’un ami militant avait entendu des membres de l’EI – y compris un haut commandant – « célébrer » la manière horrible par laquelle le pilote avait été tué.

Le militant, qui a demandé à garder l’anonymat par crainte pour sa sécurité, a déclaré que même lorsqu’il a écrit au sujet d’el-Kassasbeh sur Twitter, « aucun d’entre nous ne le croyait parce que selon notre religion, il est interdit de brûler qui que ce soit. »

Des sources à Raqqa ont confié à I24news que des écrans géants ont été installés à travers la ville et que la vidéo a été diffusée pendant toute la nuit, devant un public d’hommes et de jeunes enfants. Les médias locaux à Mossoul ont rapporté que plus de 4000 copies de la vidéo ont été distribuées dans toute la ville.

Après la publication de la vidéo, le gouvernement jordanien a confirmé qu’el-Kassasbeh avait probablement été tué autour du 3 janvier, un jour après la tentative ratée de sauver le pilote de l’armée de l’air. Des sources à Raqqa ont raconté que des hélicoptères ont encerclé la ville et qu’une fusillade de 20 minutes a ensuite éclaté lors de la tentative de sauvetage infructueuse.

Il y a deux semaines, la Jordanie a exigé la preuve que le pilote, dont l’avion s’est écrasé en Syrie le 24 décembre, était encore en vie avant de libérer la kamikaze Sajida al-Rishawi, qui a été exécutée mercredi matin.

Au cours des négociations entre Amman et l’EI dans les semaines qui ont précédé la publication de la vidéo, il y avait encore de l’espoir que le pilote était en vie. Cependant, la photo d’el-Kassasbeh montrée par l’otage japonais Kenji Goto est remarquablement similaire à la scène dans la vidéo où on le voit être brûlé vif.

Sur la photo, le pilote jordanien a une barbe et semble être debout dans une cage en face d’un mur de briques beiges. Selon les experts, la barbe a probablement été ajoutée à l’image. Il semble donc probable qu’el-Kassasbeh a en effet été assassiné début janvier, ce qui suggère que le groupe islamiste n’a jamais eu l’intention de l’échanger.

La vidéo, qui dure plus de 22 minutes, cherche à justifier l’exécution d’el-Kassasbeh en montrant des images de la campagne de frappes aériennes menées par la coalition sous commandement américain en Syrie lancée en septembre. Dans la vidéo, el-Kassasbeh discute de la mission qu’il menait quand il a été capturé.

La même interview entendue a été publiée le 29 décembre dans le magazine de langue anglaise de l’EI, Dabiq. Dans ce document, le pilote discute de la manière dont les frappes aériennes en Syrie sont coordonnées entre les pays de la coalition. Il explique que son rôle était de détruire les armes anti-aériennes sur le terrain et de fournir une couverture pour l’avion menant les raids. Il ajoute que le groupe islamiste allait le «tuer».

Aymenn Jawad Al-Tamimi, chercheur au Middle East Forum et chercheur à l’IDC Herzliya, a dit à I24news que la vidéo est un « tout nouveau niveau de publicité de la brutalité, conçu pour terroriser le monde extérieur, en particulier les Etats arabes participant à la coalition américaine contre l’EI ».

Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie à l’Université d’Edimbourg, a déclaré que la façon dont el-Kassasbeh a été assassiné était «un moyen d’obtenir un «buzz» maximum. Le fait de brûler vif est une sorte de réponse au “feu venu du ciel » que les F-16 représentent. »

«Raqqa se fait massacre en silence » a également publié sur son compte Twitter avoir réussi à localiser l’endroit exact où el-Kassasbeh a été tué.

L’emplacement, à quelques centaines de mètres de l’Euphrate dans la partie sud de la ville syrienne, est l’endroit où 30 femmes ont été tuées en décembre lors d’une frappe aérienne de la coalition, ce qui laisse croire à la possibilité qu’il ait été choisi spécifiquement pour venger le décès des femmes.

Suite à la diffusion de la vidéo montrant l’assassinat barbare d’el-Kassasbeh, Amman a promis que « le sang de martyr Maaz el-Kassasbeh n’aura pas coulé en vain et la réponse de la Jordanie et de son armée après ce qui est arrivé à notre cher fils sera sévère ».

Annie Ahronheim est journaliste d’I24news. Elle se spécialise dans la radicalisation et le Moyen-Orient. Vous pouvez la suivre sur Twitter à @aahronheim

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Trebor93

Comment fait-on pour éradiquer une invasion de rats, de sauterelles ou de vermines ?
Nous devons tout détruire et ne prendre aucun risque que cela récidive.
Avec ces barbares, les considérer comme semblants humains est l’erreur que commet le monde civilisé.
Il faut « raser » cette racaimle-vermine » pour le salut de la race humaine.