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Ex-militant du PCF : qui était l’homme abattu par des policiers à Avignon ?

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Amateur de livres néonazis, ex-militant du PCF : qui était l'homme abattu par des policiers à Avignon ?
Le centre-ville d’Avignon (Illustration
Christophe SIMON / AFP

Amateur de livres néonazis, ex-militant du PCF : qui était l’homme abattu par des policiers à Avignon ?

Enquête

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Fabien Badaroux, 33 ans, a été abattu par des policiers à Avignon, alors qu’il les menaçait avec un pistolet. Vêtu d’un blouson aux couleurs de Génération identitaire, il a longtemps été membre du Parti communiste (PCF) du Vaucluse.

Un homme de 33 ans a été tué par la police, jeudi 29 octobre, dans une zone résidentielle d’Avignon (Vaucluse), alors qu’il tendait une arme de poing en leur direction.

Quelques minutes plus tôt, les policiers, avertis par téléphone qu’un homme déambule dans cette zone résidentielle d’Avignon, en menaçant les badauds et les automobilistes avec un pistolet, procèdent à plusieurs sommations. Mais il s’avance vers eux. Après les premiers tirs de lanceur de balle de défense (LBD), il n’obtempère toujours pas. Ils ouvrent le feu à balles réelles. L’une d’elles transperce le crâne du forcené, Fabien Badaroux. Avignonnais, ancien membre de longue date du Parti communiste (PCF), selon les informations de Marianne, il était porteur d’une doudoune bleu fluo du groupe d’extrême droite Génération identitaire, floquée du sigle « Defend Europe ».

« DÉRIVE « TRUMPISTE »

« Pourquoi il se trouvait là ce jour-là, l’enquête ne l’a pas encore établi », confie laconiquement le parquet à Marianne. La piste terroriste a été écartée. Son lien avec l’extrême droite demeure incertain. Une responsable de Génération identitaire, Thaïs d’Escufon, a assuré sur Twitter et Telegram que l’assaillant « n’a jamais milité chez et personne ne le connaît », ce que doit vérifier l’enquête. Ces blousons bleus sont en vente libre sur leur boutique Internet.

Selon Le Dauphiné, de la littérature néonazie et identitaire a été saisie à son domicile, ainsi que de nombreux médicaments. L’individu était suivi depuis très longtemps pour ses troubles psychotiques, ainsi que le confirme le parquet à Marianne. Et le chargeur de son pistolet, ce jour-là, était vide.

Démarche suicidaire ? Selon des hypothèses soulevées par son entourage, c’est l’attentat islamiste à Nice, le matin même, qui a pu enclencher son passage à l’acte. « Je suis abasourdi », réagit un ancien proche qui est au fait de son pedigree. « Son effondrement psychologique a été utilisé par des intentions malfaisantes, extrémistes. » Et d’évoquer de la part de ce « garçon » une dérive « trumpiste ».

COLLEUR D’AFFICHES POUR LE PCF

Plus surprenant : par le passé, Fabien Badaroux était un militant communiste, comme a pu le vérifier Marianne. En décembre 2006, alors âgé de 19 ans, il rejoint les Jeunesses communistes (MJCF), après avoir été séduit lors d’un meeting par le discours de Marie-Georges Buffet, ancienne candidate à l’élection présidentielle, comme il le raconte au Dauphiné à l’époque. À cette période, il participe aux campagnes d’affichages du parti et distribue des tracts sur les marchés. Fabien Badaroux émarge ensuite au PCF du Vaucluse qu’il quitte en 2015 sans donner de raison. Dix ans dans le communisme.

« Est-il parti en raison des attentats ? C’est une hypothèse », phosphore Vivian Point, trésorier départemental du PCF. Il s’étrangle : « Qu’est-ce qui l’a fait déraper ? Une aggravation de la maladie ? Pour nous, c’est un acte de folie. » Ses troubles mentaux étaient connus de ses camarades mais il ne leur a jamais posé de problèmes et n’était pas agressif, selon nos informations.

DE LOURDS ANTÉCÉDENTS PSYCHIATRIQUES

Pendant toutes ces années, « il n’a jamais été reconnu comme pouvant être un militant futur, étant mentalement déjà en grande difficulté », se souvient André Castelli, conseiller départemental du Vaucluse, qui a bien connu « Fabien » et sa mère. « Fabien, depuis un certain nombre de mois, voire d’années, a été envahi par cette idée qu’il y avait des stratégies oppressantes autour de lui, notamment [en provenance des] Arabes, et tout ce qui s’ensuit », poursuit l’ancien adjoint à la mairie d’Avignon.

Mais son appétence pour les thèses néonazies interloque ses camarades d’hier. « Malheureusement, dans l’Histoire, il y a eu des Doriot… », soupire le trésorier, dans une référence à Jacques Doriot, figure éminente de la Collaboration, exclu du Parti communiste en 1936 et fondateur du Parti populaire français, parti d’inspiration fasciste.

Selon nos informations, Fabien Badaroux a notamment fréquenté un Établissement et service d’aide par le travail (ESAT), une institution médico-sociale pour personnes handicapées. Il a également été suivi par un Centre d’Aide par le Travail qui accueille là aussi des travailleurs handicapés.

L’enquête, confiée à la police judiciaire de Montpellier, suit son cours.

 

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Habibi

Beaucoup de collabos des Nazis pendant l’occupation allemande en France étaient d’anciens militants du PCF .