Aux yeux de l’Autorité palestinienne, un acte historique est attribué à toutes les souffrances futures des Palestiniens. Cet acte est la Déclaration Balfour, publiée aujourd’hui, le 2 novembre 1917. La déclaration a été la première expression contemporaine et internationalement reconnue du droit du peuple juif à établir une patrie nationale dans la zone géographique connue sous le nom de « Palestine ».

« Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif , et fera de son mieux pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter préjudice à la vie civile et religieuse. les droits des communautés non juives existantes en Palestine ou les droits et le statut politique dont jouissent les juifs dans tout autre pays ».

Comme l’a révélé l’Observatoire des médias palestiniens , le ministère de l’Information de l’AP a qualifié la déclaration Balfour de « le plus grand crime de l’histoire de l’humanité », et le quotidien officiel de l’AP l’a qualifiée de « crime du siècle ».

Le conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour les affaires religieuses et les relations islamiques, Mahmoud Al-Habbash, qui est également juge suprême de l’AP chargé de la charia, a récemment affirmé que la déclaration Balfour violait le droit international :

« L’existence même d’Israël contredit le droit international. De quel droit amenez-vous des gens qui n’ont aucun lien avec cette terre et les plantez-vous ici et leur dites-vous : C’est votre foyer national ? Qui a donné à la Grande-Bretagne le droit de donner un foyer national ? La Palestine était-elle la terre du père de [l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères Arthur] Balfour ?

[Page Facebook de la Commission de l’information et de la culture du Fatah, 10 octobre 2022]

Alors, comment peut-on répondre à l’affirmation de l’Autorité Palestinienne ?

Alors que la Déclaration Balfour était une déclaration politique importante de la part du gouvernement britannique, elle n’avait certainement pas la capacité de provoquer la création de l’État juif sans un large consensus international.

Historiquement, la déclaration a été publiée dans le cadre d’un nouvel ordre régional né de la Première Guerre mondiale et de la disparition de l’Empire ottoman, qui, entre autres, contrôlait la majeure partie du Moyen-Orient depuis des siècles. Dans le cadre du nouvel ordre, de nouvelles frontières ont été tracées et des pays ont été, pour la première fois, découpés.

Dans l’Empire ottoman, la « Palestine » en tant que pays et identité nationale distincte, comme le prétend l’AP, n’a jamais existé. Au contraire, la région n’était qu’une autre région de l’empire sans définition spécifique.

L’accord britannique pour réorganiser le Moyen-Orient ne s’est pas produit dans le vide, mais plutôt dans le cadre d’un consensus international, voire arabe.

Le consensus arabe a été exprimé en 1919 entre le hachémite Faisal I bin Al-Hussein, au nom des Arabes et le dirigeant sioniste Chaim Weizmann, communément appelé l’accord Faisal-Weizmann.

L’accord arabe a ensuite jeté les bases de la conférence de paix de Paris et de la conférence tenue à San Remo, en Italie, en avril 1920. Lors de la conférence de San Remo, la communauté internationale a ensuite adopté la déclaration Balfour et a fait la désignation préliminaire que la Grande-Bretagne, en tant que titulaire du « Mandat », mettrait en œuvre la décision de créer un foyer national pour le peuple juif en Palestine :

« Le mandataire sera chargé de mettre en œuvre la déclaration initialement faite le [2] novembre 1917 par le gouvernement britannique et adoptée par les autres puissances alliées, en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. ”.

Les décisions prises à San Remo ont ensuite été galvanisées dans le droit international le 24 juillet 1922, lorsque la Société des Nations – le prédécesseur de l’ONU – a adopté le «Mandat pour la Palestine».

Le préambule du Mandat réaffirme la Déclaration Balfour et confirme une fois de plus le lien historique du peuple juif avec la Terre d’Israël en déclarant :

« Considérant que les Principales Puissances alliées sont également convenues qu’il appartiendrait au Mandataire de mettre à exécution la déclaration primitivement faite le 2 novembre 1917 par le Gouvernement de Sa Majesté britannique , et adoptée par lesdites Puissances, en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, étant clairement entendu que rien ne devrait être fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existantes en Palestine, ou aux droits et au statut politique dont jouissent les juifs dans tout autre pays Considérant
que la reconnaissance a ainsi été donnée au lien historique du peuple juif avec la Palestine et aux motifs de reconstituer leur foyer national dans ce pays. »

Il est fondamental de comprendre que lorsque la déclaration Balfour a été publiée, il n’y avait pas d’identité arabe « palestinienne ». Comme l’a expliqué l’historien Abd Al-Ghani Salameh :

 » Avant la Promesse Balfour (c’est-à-dire la Déclaration) à la fin de la domination ottomane (1517 – 1917), les frontières politiques de la Palestine telles que nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas , et il n’y avait rien qui s’appelait un peuple palestinien avec une identité politique telle que nous la connaissons aujourd’hui, puisque les lignes de division administrative de la Palestine s’étendaient d’est en ouest et comprenaient la Jordanie et le sud du Liban, et comme tous les peuples de la région ont été libérés de la domination turque et sont immédiatement passés à la domination coloniale, sans former l’identité politique d’un peuple palestinien.

[Télévision officielle de l’Autorité palestinienne, 1er novembre 2017]

En d’autres termes, en faisant sa demande, l’AP se concentre sur un seul événement, sorti du contexte plus large, et qui présente une réalité qui manque de base factuelle.

La légitimité d’Israël dans le droit international, remise en question par l’Autorité Palestinienne et Al-Habbash, ne découle pas de la Déclaration Balfour. Il est plutôt basé sur les décisions prises par la communauté internationale pendant et après la Première Guerre mondiale. Les décisions prises à cette époque par la communauté internationale sont à la base de l’existence de tous les différents pays du Moyen-Orient.

Malheureusement, l’AP ne permet pas à des faits historiques réels d’obscurcir son jugement. En effet, les attaques et l’obsession de l’AP contre la Déclaration Balfour, telles qu’exposées ici  entre autres, par PMW, sont probablement ce que l’AP a de plus proche d’un « sport national ».

Source : palwatch.org

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6 Commentaires

  1. Pendant des siècles les conquérants arabes et/ou les pays arabes ont agi par la FORCE , conquérant des territoires , tuant ou asservissant ceux qui résistaient, les obligeant à se convertir à l’islam, tolérant parfois les « dhimmis », citoyens de 2e classe dans les sociétés arabes, qu’on pouvait opprimer , pressurer, humilier…sans aucun scrupule.
    Depuis quelques décades , la force militaire, le terrorisme, leurs armes habituelles ne fonctionnent pas sur l’ état d’Israel.
    Alors on a assisté à un changement d’argumentaire, celui de pseudo-victimes geignardes, qui n’ acceptent pas les « leçons de l’histoire », qu’ils ont pourtant jadis administré à tant de personnes ,et à tant de peuples: et d’en appeler subitement aux  » droits de l’homme » , aux « décisions internationales » , à l’ONU (où les pays arabes font passer les décisions les plus invraisemblables, pour pouvoir ensuite en souligner la non-application..),et enfin à la propagande forcément mensongère (pléonasme) pour obtenir la délégitimation d’Israel.

    • Puisque le droit international ne fait que reconnaitre que la force a réussi, les résultats de la conquête arabe sont parfaitement légitimes, comme les conquêtes russes américaines chinoises …. Dénoncer comme  » le plus grand crime de l’ histoire de l’ humanité  » la perte d’ un territoire grand comme les deux tiers de la Normandie, sans qu’il y ait eu disparition de la population dont le nombre a presque décuplé, et alors qu’on s’est rendu soi même coupable d’ une épuration ethnique totale des juifs, dont la majeure partie s’est réfugié dans le territoire en question, c’est un peu exagérer et se donner à soi même des droits qu’on n’accorde pas aux autres, ce qui est tout à fait humain.

  2. En résumé, la déclaration Balfour promettait la création d’un Etat juif sur la Palestine mandataire ( à savoir +- Israël actuel, Judée-Samarie, Golan et Jordanie actuelle) .Mais un peu plus tard, le Traité de San Remo réduisait le futur Etat juif à +- 40% de la Palestine mandataire (à savoir +- Israël actuel + Judée Samarie ) puis l’ONU réduisait encore à +- 20% de la Palestine mandataire et le jour de l’indépendance, plusieurs armées arabes attaquaient le nouvel état.
    Donc l’Etat juif fut spolié de 80% de sa terre et nombreux sont ceux qui estiment que pour rendre la justice , il faudrait aller jusqu’à 100%.

  3. Que répondre à l’AP..?
    Tout d’abord que la légitimité d’Israël a été bafouée depuis des millénaires par les multiples tentatives de génocide des envahisseurs successifs.
    Que la déclaration Balfour n’est que le prémisse d’une reconnaissance de la réparation des crimes commis de tout temps contre notre nation.
    Que la reconstitution, pour l’instant partielle de l’état Juif souffre encore de contestations alors que les accords franco-britanniques Sikes Picot de charcutage des frontières Irak, Syrie, Jordanie, et du moyen orient ne semblent plus générer la moindre contestation, la moindre inquiétude…
    Que l’on nous a contraint de fuir en diaspora pour la majorité, où nous avons vécu tant d’ostracisme, tant de violences !
    Qu’il n’est que justice de retrouver notre nation, qui bien qu’occupée depuis des siècles reste nôtre.
    Que tous n’ont pas fuit en diaspora, que nombre des nôtres sont restés, certes en minorité, pour un temps, un temps aujourd’hui révolu..
    Que les quelques millions que nous sommes sur cette planète ne devraient pas souffrir de la moindre contestation des milliards d’autres…
    Certes, nous sommes différents, déjà entre nous, mais aussi du reste des habitants du monde, une, des différences dans nos modes de vie, de ces éternelles questions qui sont notre sens, notre culture, là où d’autres infligent des certitudes douteuses.
    Que, certes différents, nous n’avons jamais que propagée, proposée une culture, des cultures, toutes pacifiques, sans violence, sans hégémonie, sans prosélytisme, sans jamais imposer..!
    Que tous les habitants de cette planète ont à mon sens, droit de vie, d’existence, chez eux, et pourquoi pas ailleurs dans les limites du respect de chacun dans sa culture à l’intérieur de ses frontières, y compris nous… Oui, même nous ! Chez nous, ou ailleurs.
    Que nous refusons désormais d’être victimes, d’être la cible des imbéciles, des haineux, nous qui sommes si peu..
    Que d’autres peuples, bien plus nombreux, méritent une attention, un soutien dans leurs souffrances, victimes de tant de dictatures…
    Que notre peuple est éternel, lol, pour l’instant.
    Que ceux qui se considèrent comme nos ennemis ont beaucoup de chance, de ne recevoir en réponse à leurs agressions que quelques rappels à la loi dans une bien douce légitime défense…
    Que sont qui se positionnent en ennemis ont bien de la chance de trouver travail et richesses en Israël. Beaucoup de chance de recevoir eau, électricité, soins médicaux, etc…
    Que le mot palestine n’a jamais existé que dans la cervelle délirante d’un occupant romain…
    Que sourires, tolérance nous font fabriquer ocytocine, endorphines, sérotonine, dopamine..
    Que haine et colères peuvent être le lit d’ulcères, cancers, psychose, paranoïa, etc…Sans oublier les 7 plaies de l’Égypte…

  4. Je ne crois pas avoir vu dans les journaux français la déclaration de Cambon de 1915. Il était à l’époque le directeur du Quai d’Orsay, et plus tard ministre de Affaires étrangères, alors qu’avant Balfour il exprimait le désir de la France de voir un foyer juif en Palestine.
    L’auteur de l’article pointe avec justesse l’appui international à cette idée. Le président des États-Unis avait également donné son consentement au projet au début des années 20.

  5. J’ai lu il y a quelques annees un argument qui me parait interessant. Les « frontieres » ou, disons plutot, la zone d’assise a considerer, etaient avant la declaration Balfour celles de l’empire ottoman. Or, il y avait un grand nombre de Juifs dans cet empire:
    outre ceux du Maghreb ou d’autres zones arabes, qui ont fini en grande partie par etre citoyens du present Etat d’Israel, il y avait des Roumains, des Grecs, etc… La necessite de reconnaitre a des Juifs le droit de se deplacer a l’interieur de l’empire est une evidence, que seule l’acceptation d’un veritable racisme pourrait mettre en defaut. Et nous n’avons meme pas parle, ici, des racines antiques d’Israel.

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