La détente est-elle en marche dans la péninsule coréenne? Après deux années de dégradation du climat entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, les deux voisins ennemis ont convenu de tenir des discussions ce mardi 9 janvier. Celles-ci ont débuté à 10h (heure locale).

La rencontre, la première entre le Nord et le Sud depuis décembre 2015, se tient dans la « maison de la paix » de Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée en 1953. Si « l’amélioration des relations intercoréennes » sera au menu des discussions, selon le porte-parole du ministère de l’Unification, les deux délégations devraient aussi en profiter pour mettre d’autres sujets sur la table.

La participation de la Corée du Nord aux JO d’hiver

Les Jeux d’hiver du mois prochain faciliteront-ils le dialogue entre les deux Corées? Le Comité international olympique (CIO), qui veut voir dans l’événement des « Jeux olympiques de la paix », l’espère. La Corée du Nord, qui avait boycotté les JO d’hiver en 1988 à Séoul, pourrait profiter de l’événement sportif pour baisser la tension créée dans la péninsule coréenne par les programmes nucléaire et balistique poursuivis par Pyongyang en violation des résolutions de l’ONU.

Pyongyang a d’ailleurs fait savoir, par la voix de son représentant au CIO, qu’elle participerait « vraisemblablement » aux JO qui se dérouleront du 9 au 25 février en Corée du Sud. De son côté, le président sud-coréen Moon Jae-in a toujours souhaité la participation du Nord à la compétition. En signe d’apaisement, il a même annoncé le report des exercices militaires conjoints avec les États-Unis, qui alimentent chaque année les tensions dans la péninsule, et qui devaient avoir lieu pendant les Jeux.

La participation de sportifs du Nord à la compétition devrait être au coeur des discussions de ce mardi.

« L’amélioration des relations intercoréennes »

Au-delà de cet événement, la rencontre portera sur « la question de l’amélioration des relations intercoréennes », d’après le porte-parole du ministère sud-coréen de l’Unification, Baek Tae-Hyun. Car, officiellement, le Nord et le Sud sont toujours en guerre.

Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle marquant la division de la péninsule entre le Nord communiste et le Sud capitaliste et s’empare de Séoul en trois jours. La guerre, qui s’est internationalisée avec le soutien des États-Unis au Sud et de la Chine au Nord, fera entre deux et quatre millions de morts.

Un armistice fragile est signé le 27 juillet 1953 mais n’est pas suivi d’un traité de paix. Si cette date marque la fin de la guerre, de nombreux attentats, infiltrations de troupes et affrontements divers, la plupart provoqués par Pyongyang, ont menacé le cessez-le-feu pendant des décennies. Pyongyang a placé à plusieurs reprises ses troupes en état de guerre. Et, depuis 1953, les deux Corées sont séparées par la Zone démilitarisée (DMZ), l’une des frontières les plus fortement armées du monde.

Les derniers pourparlers bilatéraux de décembre 2015 s’étaient soldés par un échec. L’actuel président sud-coréen a prévenu que l’amélioration des relations devait s’accompagner de mesures prévoyant la dénucléarisation du Nord.

La reprise des réunions entre les familles séparées par la guerre

Lundi, le ministre sud-coréen de l’Unification a laissé entendre que Séoul entendait profiter de sa rencontre exceptionnelle avec le Nord pour poser la question d’une reprise des réunions entre les familles séparées par la guerre. Des millions de personnes avaient été séparées pendant la Guerre de Corée, qui a entraîné la partition de la péninsule.

La majorité sont mortes sans avoir eu la possibilité de se revoir. Aujourd’hui, les communications transfrontalières, lettres ou appels téléphoniques, sont interdites entre les deux pays.

Les réunions des familles, qui doivent être organisées conjointement par le Nord et le Sud, avaient véritablement commencé après un sommet historique Nord/Sud en 2000. À l’origine, il y avait une rencontre par an, mais les tensions qui surgissent régulièrement dans la péninsule avaient eu raison de ce rythme.

Claire Digiacomi avec AFP

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