Turkish President Recep Tayyip Erdogan gestures as he delivers a speech during the mukhtars (local town government heads) meeting at the Presidential Complex in Ankara on March 16, 2016. / AFP / ADEM ALTAN

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours adressé aux mukhtars (dirigeants des gouvernements locaux) au complexe présidentiel d’Ankara, le 16 mars 2016. (Crédit : AFP/Adem Altan)

Des milliers d’internautes turcs ont manifesté avec humour mardi leur ras-le-bol du président Recep Tayyip Erdogan, qui brigue un nouveau mandat après 15 ans au pouvoir, en propulsant le message « ça suffit » en tête des expressions les plus partagées sur Twitter.

« Tamam », un terme polysémique qui peut signifier « d’accord », « prêt » ou encore « ça suffit », avait été partagé dans plus de 450 000 tweets en fin d’après-midi, caracolant en tête des termes les plus utilisés sur le réseau social.

Tout est parti d’un discours que M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a prononcé mardi matin à Ankara devant les députés de sa formation politique, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).

« C’est ma nation qui m’a porté à la tête de la mairie d’Istanbul, de l’AKP, du gouvernement et de la présidence. Si un jour ma nation me disait ‘ça suffit’ (« tamam »), alors je me mettrais sur le côté », a déclaré M. Erdogan.

Le prenant au mot, des milliers d’internautes ont saisi leur clavier pour dire leur exaspération. Etalant leur humour et leur créativité, des internautes ont dit « tamam » en calligrammes, quand d’autres postaient des extraits de films cultes comportant le mot-clé.

Cet élan numérique survient alors que des élections présidentielle et législatives anticipées sont prévues le 24 juin. Ce scrutin est crucial, car il marquera l’entrée de la plupart des mesures renforçant les pouvoirs du chef de l’Etat, aux termes d’une révision constitutionnelle approuvée par référendum l’an dernier.

Les opposants de M. Erdogan à la présidentielle ont eux aussi rejoint le mouvement sur Twitter: « Vakit tamam » (« C’est l’heure »), pour Muharrem Ince, candidat du principal parti d’opposition CHP; « Tamam Inchallah » (« C’est bon, si Dieu le veut ») pour l’islamiste Temel Karamollaoglu; ou tout simplement « TAMAM » pour la « Dame de fer turque » Meral Aksener.

M. Erdogan reste l’homme politique le plus populaire en Turquie, mais ses 15 années de pouvoir ont profondément divisé le pays entre ceux qui l’adulent et ceux qui le haïssent.

Alors que la quasi totalité des médias sont acquis au gouvernement, les détracteurs et opposants se tournent volontiers vers les réseaux sociaux pour faire passer leurs messages, même si ceux-ci sont étroitement surveillés.

Dimanche, M. Ince avait dénoncé un « embargo médiatique » contre sa campagne après qu’aucune des principales chaînes de télévision n’eut diffusé son premier meeting, alors que la moindre allocution de M. Erdogan est retransmise dans sa totalité.

AFP

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