Plusieurs centaines d’Algériens dans la rue contre un 5e mandat de Bouteflika

"Pas de 5e mandat", peut-on lire sur cette pancarte brandie par un Algérien lors d'une manifestation contre le 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika, vendredi 22 février 2019 dans le centre d'Alger. AFP / RYAD KRAMDI « Pas de 5e mandat », peut-on lire sur cette pancarte brandie par un Algérien lors d’une manifestation contre le 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika, vendredi 22 février 2019 dans le centre d’Alger. AFP / RYAD KRAMDI

Les protestataires ont défilé dans le centre d’Alger où toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001 et où la police intervient généralement immédiatement pour empêcher la moindre tentative de rassemblement.

OLJ/AFP
22/02/2019
Plusieurs centaines de manifestants ont défilé vendredi dans le centre d’Alger et dans  plusieurs localités du pays contre le 5e mandat que brigue le président algérien Abdelaziz Bouteflika, après des appels en ce sens lancés sur les réseaux sociaux.

Des centaines de personnes ont défilé dans le centre d’Alger où toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001 et où la police intervient généralement immédiatement pour empêcher la moindre tentative de rassemblement, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Pas de 5e mandat », « Ni Bouteflika, ni Saïd » (frère du chef de l’Etat, souvent perçu comme son successeur potentiel), ont scandé les manifestants, jeunes pour la plupart, défilant dans les rues autour de la place de la Grande Poste, en plein centre de la capitale algérienne.

Survolé par un hélicoptère des forces de l’ordre, le cortège, dans lequel plusieurs drapeaux algériens étaient visibles, s’est formé à la mi-journée à partir de différents points de la ville, à l’issue de la grande prière hebdomadaire musulmane.

« Pouvoir assassin! », « Ouyahia, dégage! », ont également scandé les protestataires, en référence au Premier ministre Ahmed Ouyahia, un fidèle de M. Bouteflika dont il dirige le gouvernement pour la troisième fois.

La police, déployée en nombre, n’est pas intervenue immédiatement, se contentant de bloquer l’accès à la place de la Grande Poste. Un cortège s’est dirigé vers la présidence, à environ 4km de la place, mais s’est retrouvé bloqué à mi-chemin, la police en interdisant tous les accès, a constaté l’AFP.

La dernière manifestation dans le centre d’Alger, où elles sont rares, a eu lieu en février 2018 lorsqu’un millier de médecins en formation avaient réussi à braver l’interdit en se rassemblant devant la Grande Poste, bâtiment emblématique d’Alger. Ils avaient été rapidement encerclés et bloqués par la police.

Plusieurs appels à manifester ce vendredi contre la candidature de M. Bouteflika à 5e mandat à la présidentielle -qu’il apparaît assuré de remporter- ont éclos ces derniers jours sur les réseaux sociaux, sans que le mouvement n’apparaisse pour l’heure très structuré.


Rares apparitions 

Plusieurs autres rassemblements ont été signalés dans la journée notamment à Tizi Ouzou et à Béjaïa (nord), à Annaba (nord-est) ou Ouargla (est), selon des sites d’information algériens.

« Un imposant rassemblement a eu lieu devant le Palais de la culture de Béjaia », rapporte le quotidien francophone el-Watan sur son site internet. A Ouargla, « des milliers de manifestants ont scandé +le peuple veut la chute du régime+ », selon le journal.

La presse algérienne fait également état de protestations d’ampleur variable dans la matinée à Oran, deuxième ville du pays à environ 400 km à l’ouest d’Alger, à Tiaret, Relizane et Sétif (nord).

Au pouvoir depuis 1999, M. Bouteflika, 81 ans, a annoncé le 10 février dans une lettre-programme à la Nation qu’il briguerait un 5e mandat lors de la prochaine présidentielle, mettant fin à des mois d’interrogations sur ses intentions.

Elu pour la première fois en 1999 sans opposition, la totalité de ses adversaires s’étant retirés en dénonçant à l’avance des fraudes, M. Bouteflika a été constamment réélu depuis 2004 avec plus de 80% des voix au 1er tour. Victime en 2013 d’un accident vasculaire cérébral (AVC) qui l’a depuis cloué dans un fauteuil roulant, il ne fait que de rares apparitions et ne s’exprime plus en public.

Dans son message, il a devancé les critiques sur son état de santé, qui selon certains de ses opposants le rend inapte à gouverner. « Bien sûr, je n’ai plus les mêmes forces physiques qu’avant (…) mais la volonté inébranlable de servir la Patrie ne m’a jamais quittée et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé », a-t-il écrit.

lorientlejour.com

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Bonaparte

Un Président plus  » vivant  » que lui tu meurs .