La question des caméras dans les bureaux de vote discutée au gouvernement (mise à jour)
14h45: la commission ministérielle législative a adopté à l’unanimité la loi des caméras, malgré l’opposition du conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit. Le texte doit maintenant être adopté par la Knesset.
Le président de l’Etat Reouven Rivlin s’est une nouvelle fois posé en opposant de Binyamin Netanyahou en exprimant son soutien au conseiller juridique du gouvernement ainsi qu’au président de la commission centrale électorale Hanan Meltzer, dénonçant « les attaques irresponsables de nature politique dont ils sont l’objet et qui érodent la confiance de la population envers les institutions judiciaires »…
13h09: la question de la présence de caméras dans certains bureaux de vote est devenue l’objet d’un violent débat politique. Si à gauche on dénonce une « discrimination envers la population arabe israélienne » ou une « atteinte à la démocratie », à droite on affirme qu’il s’agit au contraire d’une mesure destinée à assurer la démocratie en empêchant des fraudes telles qu’il a été démontré lors des dernières élections.
L’enjeu politique est de taille lorsque l’on sait que la plupart des urnes qui sont actuellement confisquées et examinées par la police pour soupçons de larges fraudes proviennent essentiellement du secteur arabe israélien, où de nombreuses voix accordées au parti Balad pourraient être invalidées.
Ainsi, ce parti antisioniste qui a passé de justesse lors des élections et a obtenu les quatre sièges, pourrait redescendre en-dessous du seuil d’éligibilité, et par conséquent, le parti de la Nouvelle Droite, éliminé sur le fil, franchirait le cap.
Mais tout cela reste très théorique puisque de nouvelles élections sont à nos portes et qu’une décision de justice ne changerait rien à ce qui a été fait au mois d’avril. En revanche, pour éviter que se reproduisent de telles entorses à la probité du processus démocratique, le gouvernement propose d’installer scrutateurs munis de caméras dans les bureaux de vote « à risques ».
Cette mesure ayant été déclarée « illégale » par la Cour suprême et la commission centrale électorale, le gouvernement a décidé de l’adopter au moyen d’une loi au processus accéléré.
Ceci ne sera pas facile à faire passer puisque le conseiller juridique du gouvernement a émis des « réserves » quant à cette loi! Un exemple de plus quant au pouvoir hypertrophié des fonctionnaires juridiques – non élus – sur le pouvoir politique censé représenter la volonté populaire.
Le texte de loi souhaité par le gouvernement prévoit notamment que: « Tout membre d’une commission de bureau de vote, tout observateur ou représentant de la commission électorale centrale pourra rendre compte sur tout ce dont il est habilité à superviser afin de remplir la mission qui lui a été confiée ».
En préambule du conseil des ministres, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a déclaré: « La présence d’observateurs munis de caméras sont une mesure qui s’impose afin de préserver l’éthique et la transparence électorale. Il faut impérativement résoudre cette question encore avant les élections. Le secret du vote sera entièrement préservé. C’est simple, c’est honnête et c’est juste. Il faut que les prochaines élections soient ‘propres’ ».
Les ministre des Finances Moshé Cahlon s’est lui-aussi exprimé en faveur d’un telle loi: « Nous voulons la transparence la plus totale lors de ces nouvelles élections au vu de l’expérience des dernières. Ces élections risquent d’être très serrées, et imaginez-vous alors que le gouvernement change de mains suite à des fraudes sur mille voix! Il faut donc adopter cette loi. Et si le conseiller juridique du gouvernement s’y oppose il faudra trouver une solution sur le plan juridique… ».
Le ministre du Tourisme Yariv Levin a quant à lui dénoncé « l’absurdité » de la position de ceux qui s’opposent à cette mesure: « Nous sommes face à un scénario des plus absurdes, dans lequel ceux qui sont censés représenter l’application de la loi, au lieu de combattre les fraudes et de permettre la mise en place d’un système qui va en ce sens, font l’inverse absolu et nous combattent afin d’empêcher la présence de caméras dont le seul objectif est d’assurer des élections propres! Il ne s’agit pas de placer des caméras dans des isoloirs mais de faire comme cela se voit partout aujourd’hui dans l’espace public. Ces caméras ont pour but unique d’empêcher des fraudes, notamment l’introduction de paquets entiers de bulletins de votes dans des urnes comme cela s’est passé dans des bureaux de vote au mois d’avril. Il n’y a donc aucun logique qui puisse expliquer l’opposition du système judiciaire à une telle mesure ».
Et de la même manière, il n’y a aucune explication logique et valable à ce que la gauche s’oppose à une telle loi, elle qui brandit sans cesse l’étendard de la « défense de la démocratie », si ce n’est que ces fraudes pourraient lui être profitables sur le plan électoral.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90