Déporté, le 29 juillet 1942, par le convoi n°12, à Auschwitz

Arrivé en 1930 en France, avec 5 enfants, de son shtetl polonais

Arrivé en 1930 en France, avec 5 enfants, de son shtetl polonais avec l’espoir d’une vie meilleure, il sera raflé par la très zélée Police Française à Paris, et déporté, le 29 juillet 1942, par le convoi n°12, à Auschwitz quelques jours après l’un de ses fils, Usher,17 ans.
Le 27 janvier 1945, il est libéré par l’Armée Soviétique.
Il a 45 ans, pèse 27 kilos et porte sur son avant-bras le numéro 54311….
C’était notre grand père …Usher lui ne reviendra pas…#WeRemember

Nathalie Sosna-Ofir 20 h

 

 

Il y a 75 ans, ce jour même, au petit matin du 22 janvier 1945, les derniers bourreaux, les derniers gardiens quittent le camp d’Auschwitz II, dit Birkenau.
Les 17 et 18 janvier ils avaient entraîné avec eux sur les routes enneigées, par des températures polaires de -20°c, plus de 70.000 déportés juifs sans forces, dénutris, blessés qui avaient miraculeusement survécu jusqu’alors.
Ils abandonnèrent sans chauffage et nourriture près de 7.000 malades, trop faibles pour partir. Les soviétiques étaient à 100km, les canons grondaient.
L’écrivain Primo Levi, l’un de ceux restés au camp, écrit dans «Si c’est un homme» à la date du 17 janvier : «Au moment où la grande machine du Lager s’éteignait définitivement, commençaient pour nous dix jours hors du monde et hors du temps».
C’était il y a 75 ans, ce 22 janvier, les derniers SS avaient fui. Auschwitz-Birkenau n’avait plus de gardiens. Les ordres aboyés, les hurlements dans la nuit, les aboiements des chiens, les appels interminables, les crissements des trains, les cris des mères et des enfants qu’on arrache, le crépitement des fours s’étaient tus.
Les bourreaux nazis, dans leur fuite de lâches, laissaient derrière eux la plus grande usine de mise à mort jamais conçue et exploitée par l’Homme. 960.000 Juifs, hommes, femmes, enfants, nourrissons, vieillards venus de toute l’Europe, dont près de 70.000 Juifs venus de France y compris douze membres de ma famille, furent assassinés à Auschwitz-Birkenau. 20.000 Tsiganes y furent aussi gazés par familles entières.
Le 27 janvier 1945, date choisie pour les commémorations de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, les soviétiques découvrirent Birkenau. Ils le découvrirent, ils ne le libérèrent pas.
Voici comment Primo Levi note leur arrivée : «27 janvier. Les Russes arrivèrent alors que Charles et moi étions en train de transporter Somorgyi à quelque distance de là. Il était très léger. Nous renversâmes le brancard sur la neige grise.»
Je lève toujours mon regard vers les nuages d’Auschwitz-Birkenau, comme ce dernier dimanche où avec le Mémorial de la Shoah nous y accompagnions Anne Hidalgo, le Conseil de Paris et certains maires d’arrondissements de Paris. Je pense alors au poème de Paul Celan, « Fugue de mort » écrit en 1945 et à ces vers : «Votre fumée montera vers le ciel. aurez votre tombe dans les nuages»
Ces nuages d’Auschwitz où plus d’un million de nos frères et sœurs juifs et tsiganes reposent depuis 75 ans. C’est ce million de tombes dans les nuages, dans le ciel d’Auschwitz qui nous oblige.
Un autre grand poète, Benjamin Fondane, comme seuls savent être visionnaires les poètes, écrivit dans sa préface en prose en 1942 : «Quand vous foulerez ce bouquet d’orties qui avait été moi, dans un autre siècle, en une histoire qui vous sera périmée, souvenez-vous seulement que j’étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j’avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié et la joie, un visage d’homme, tout simplement !»
Il y a trois jours, nous avons sûrement foulé sous la neige ce bouquet d’orties qui avait été Fondane, gazé à Birkenau en octobre 1944. Souvenez-vous, comme nous y enjoint Fondane, de «ces visages d’homme, tout simplement.» 

Pensez aux six millions de Juifs assassinés dans toute l’Europe par les Allemands et leurs complices de tous les pays.
Pensez à ces six millions de Juifs assassinés dont le seul crime était d’être nés Juifs.
Pensez au million et demi d’Arméniens assassinés par les Turcs.
Pensez aux plus de 200.000 Tsiganes assassinés par les nazis.
Pensez au million de Tutsis assassinés par les Hutus.
Les génocides furent le lot de ce siècle assassin, de ce XXème siècle mortifère.
Et notre XXIème siècle alors ?

Lire la suite  https://laregledujeu.org/2020/01/23/35581/se-souvenir-de-ces-visages-dhomme-tout-simplement/

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