La propriété de la synagogue Touro à Rhode Island sera jugée par la Cour suprême. (Autorisation de Touro Synagogue via JTA)

BOSTON – La bataille juridique pour la propriété de la plus ancienne synagogue du pays en voie d’être jugée à la Cour suprême des États-Unis.

La Cour d’appel américaine a rejeté la requête déposée par la congrégation Jeshuat Israel d’une demande de nouvelle audition, concernant la synagogue historique de Newport (Rhode Island). Il avait été établi précédemment que la congrégation était locataire du bâtiment.

Un panel de trois juges, a de son côté conclu que la congrégation Shearith Israel de New York, fondée en 1654, est propriétaire légitime de la synagogue Touro, construite en 1763. Jeshuat Israel fera appel, selon son avocat, Gary Naftalis.

C’est le dernier rebondissement d’un différend qui dure depuis des années entre Jeshuat Israel et Shearith Israel, la plus ancienne congrégation du pays.

La décision de la cour d’appel par le juge David Souter, un ancien juge de la Cour suprême des États-Unis, accorde également à la congrégation de Manhattan la propriété de certaines des possessions de Touro.

« Nous demanderons à la Cour Suprême des Etats-Unis d’examiner la question afin de poursuivre notre lutte pour préserver la synagogue Touro », écrit Naftalis dans un courrier électronique adressé à JTA. Selon lui, Jeshuat Israël est l’unique congrégation ayant prié à Touro depuis plus d’un siècle.

Une vue à l’intérieur de la synagogue Touro à Newport, Rhode Island. (Wikimedia Commons via JTA)

Mais Louis Solomon, le président et avocat du conseil de Shearith Israel dans le cadre de ce procès a déclaré que « la décision de la Cour réaffirme la nécessité, pour le bien des juifs américains et des croyants partout dans le monde, de mettre fin à cette affaire ».

Les deux congrégations entretiennent des liens étroits et séculaires. Pendant la guerre de la Révolution, lorsque les juifs de Newport ont fui la ville, Shearith Israël est devenu l’administrateur de Touro et s’est occupé pendant un certain temps de ses possessions. Plus tard, avec une vague de nouveaux immigrants juifs, la congrégation a été reconduite.

Le différend juridique actuel remonte à 2012, lorsque Jeshuat Israël, cherchant à assurer son assise financière et à maintenir à son poste un rabbin, a voulu vendre des objets anciens valant des millions de dollars. Shearith Israel a bloqué la vente, arguant en partie qu’il était le propriétaire légitime de la synagogue Touro et de ses possessions.

Il y a deux ans, un juge de la Cour des États-Unis à Providence a statué en faveur de Jeshuat Israël. Shearith Israel a interjeté appel et a remporté la décision en août, Souter arguant que Jeshuat Israel était locataire.

Le rimonim Myers au centre du conflit de la synagogue Touro. (Autorisation: Musée des Beaux-Arts de Boston)

La vente prévue ayant déclenché le conflit portait sur des rouleaux de la Torah en argent, de l’ère coloniale, fabriqués à la main par l’orfèvre Myer Myers et évalués à plus de 7 millions de dollars.

La décision de la juge Ojetta Rogeriee Thompson, la semaine dernière, exprimait une inquiétude concernant la décision de ne pas tenir compte d’une loi de longue date de Rhode Island sur les fiducies de bienfaisance qui « pourrait mener à des conclusions juridiques différentes ».

Désignée site historique national en 1946, la synagogue Touro attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, notamment pour sa lecture annuelle d’une lettre historique de George Washington, qui visita la synagogue en 1790. Le premier président de la nation écrivit que le gouvernement « n’approuve ni sectarisme, ni persécution. »

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