Pour la première fois en Corse, le candélabre à neuf branches de la Hanoukka a été allumé hier, place Foch. Photos JEAN-PIERRE BELZIT.
Un immense chandelier doré à neuf branches (la ménorah) se dresse face à la statue du Premier consul à Ajaccio.
La scène est insolite.
Il s’agit de la toute première célébration publique en Corse de la Hanoukka, la fête juive des lumières.
Au IIe siècle avant l’ère commune, la Terre Sainte était gouvernée par les Séleucides (Gréco-Syriens), qui voulurent forcer le peuple d’Israël à accepter la culture et les croyances grecques en remplacement de l’observance des mitsvot et de la foi en D.ieu.
Contre toute attente, un petit groupe de juifs fidèles, dirigés par Juda Maccabée, vainquit l’une des armées les plus puissantes de la terre, chassa les Grecs du pays, reprit le Saint-Temple à Jérusalem et le consacra de nouveau au service de D.ieu.
Lorsqu’ils voulurent allumer la Ménorah du Temple (le candélabre à sept branches), ils ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile d’olive qui avait échappé à la profanation par les Grecs.
Miraculeusement, ils allumèrent la Ménorah et l’huile à peine suffisante pour un jour dura huit jours, jusqu’à ce qu’une nouvelle huile puisse être préparée dans des conditions de pureté rituelle.
Pour commémorer et faire connaître ces miracles, les sages ont institué la fête de ‘Hanouka.
En raison de son caractère universel, la fête des lumières est publiquement célébrée depuis des décennies à New York, au Canada et en Europe.
En Corse, en revanche, l’allumage de la ménorah était hier une grande première :
« C’est la première fois dans l’histoire de l’île de Beauté que le candélabre d’Hanoukka est allumé en public », se félicite Lévi Pinson pour qui il s’agit « d’un moment historique ».
Laurent Marcangeli fait part de sa fierté « d’être le maire de la première ville de Corse qui permet la célébration de cette fête si importante », dont le principal message est celui de la tolérance.
Muriel Fagni retrace l’arrivée des Juifs en terre corse il y a quelque 800 ans.
Six des neuf bougies du candélabre sont ensuite allumées.
« La lumière ne peut pas arriver d’un coup », précise le rabbin Lévi Pinson (la fête est célébrée sur huit jours ; cette année, elle a débuté le 13 décembre et se termine le 20 décembre, ndlr).
« Ici, en Corse, nous nous sentons en sécurité ».
Rédigé par Augustin Chiodetti et publié depuis Overblog
Source : chabad.org et Corse Matin.
Photo : JEAN-PIERRE BELZIT.