Il y a eu, tout le monde le sait, des émeutes d’une extrême violence à Bobigny. Théoriquement c’était pour protester contre l’interpellation brutale de Théo. Ce dernier, tout le monde le sait également, est un héros national. François Hollande s’est rendu à son chevet et Cazeneuve a rendu hommage à sa dignité et à sa grandeur d’âme. Théo, mais ça on le sait moins, s’était jeté sur les policiers qui cherchaient à interpeller un de ses camarades…
Pour Théo donc la banlieue s’enflamme. Vraiment pour Théo ? Ils crient « justice pour Théo » mais derrière ces mots on devine un énorme « nique la France! ».
Crier « Allah Akbar! » à Bobigny a un sens. Ça veut dire « on vous haït ». Ça veut dire « vous êtes tous des kouffars ». Théo n’est qu’un prétexte. On haït les flics. On hait les pompiers. On hait les urgentistes. On hait les écoles, les bibliothèques, les bureaux de poste. Tous les symboles de l’Etat français vomi et détesté.
Dans les chapelles sociologisantes où s’élabore l’idéologie compassionnelle dominante on analyse doctement nos méfaits et nos crimes afin de comprendre pourquoi tant de jeunes gens, par ailleurs charmants, nous détestent autant. Notre faute est grande, nos errements sont innombrables et nous devons expier.
Quelques voitures cramées, quelques magasins dévastés, quelques flics brûlés… Ce n’est pas bien grave. Car comme dirait Christiane Taubira, qu’il est toujours agréable de citer, nous cassons du « bamboula » et du « bougnoul ».
Les « Allah Akbar ! » de Bobigny devraient donner à réfléchir. Ils résonnent comme une proclamation identitaire. « Voilà ce que nous sommes et ce que vous n’êtes pas, vous autres mécréants ». Ils constituent le point d’orgue d’une déclaration de guerre qui, d’émeutes en émeutes, montre sa rage et sa détermination. Les voyous de Bobigny nous disent : « c’est nous ou vous ! ». Pour que Houellebecq soit mauvais prophète, et que la soumission annoncée par lui ne s’accomplisse pas, il est encore temps que nous répondions aux « Allah Akbar » par un « ce sera nous »!
Jamais depuis l’affaire Léonarda, Hollande et les siens n’étaient tombés aussi bas. Vous vous souvenez bien sûr de Léonarda ? C’était cette collégienne rom qui n’allait pas au collège et qui avait été renvoyée au Kosovo avec ses parents, des escrocs notoires et patentés. Dans certains lycées de France l’émotion fut grande. On manifesta bruyamment. Et Hollande, très sensible à la jeunesse, s’abaissa jusqu’à dialoguer en direct avec Léonarda qui posait des conditions pour son retour en France. Le déshonneur était là.
Cela s’appelle la peur. La peur qui engendre la lâcheté. La lâcheté qui mène au déshonneur.
Pour compléter cette stratégie du renoncement, Bernard Cazeneuve a été mis à contribution. Il a reçu hier à Matignon des associations réputées anti-racistes et anti-discriminations. Voilà une façon parfaitement hypocrite d’indiquer, en creux, que les policiers sont racistes et se livrent à des pratiques discriminatoires.
Parmi ces associations ainsi distinguées et flattées la LICRA : elle s’est définitivement disqualifiée en se portant partie civile contre Georges Bensoussan, l’auteur des Territoires perdus de la République. Le MRAP, une officine du Parti communiste. Le CRAN qui n’en finit pas de nous faire payer pour la traite négrière.
Benoît Rayski, historien.
Source : Atlantico
Imaginez ce que ce sera si Hamon est élu !