BECHALAH 5785 – CHABBAT CHIRA (2)
A propos du Cantique qui caractérise le shabbat BESHALLAH, en sachant que le verbe au futur indique une action passée (dans la littérature biblique), certains commentaires expliquent qu’en cet endroit il est vraiment question de futur: l’une des raisons pour lesquelles Moïse n’a pas été enseveli en Canaan c’est parce qu’au moment de la résurrection des morts, Moïse conduira tous les Juifs qui ont péri en dehors de Canaan/Israël, vers la Terre que D. a offerte à Son Peuple. A ce moment-là, répétant le moment où le peuple sortit d’Egypte pour se diriger vers la Terre des Patriarches, Moïse conduira tout ce peuple de la Gola (Diaspora) vers la Terre ancestrale au moment de la Guéoula (Rédemption).
D’autre part, Moïse commencera à chanter et les Enfants d’Israël reprendront en cœur.
Malheureusement, dès que le sol fut regagné, les problèmes se firent jour une fontaine se trouva mais ses eaux furent amères. D. montra à Moïse un bois très amer lui aussi et IL ordonna à Moïse de jeter ce bois dans la source d’eau qui se transforma en eau douce instantanément.
Dès ce moment, D. fit pleuvoir la manne, quotidiennement et en double portion le vendredi en prévision du shabbat. Les conditions d’utilisation étaient très précises : ne ramasser quotidiennement seulement ce dont on aurait besoin pour ce même jour et toute « provision » se transformerait en vers. Le vendredi, deux portions étaient offertes à chacun des bené Israël. Cette manne offrait la particularité d’avoir le goût de tout ce dont on pourrait avoir envie.
Cependant, ils se plaignirent et se trouvèrent malheureux de ne pas avoir de viande à consommer tant et si bien que le Créateur accéda à leur requête et il fit arriver des nuages de cailles. D’après Rashi, D. leur donna des cailles tous les soirs pendant 40 ans mais IL fut irrité par cette demande car ils possédaient du bétail en grande quantité et ces cailles étaient superflues ; de plus, ils n’avaient pas réellement besoin de viande en possédant la manne.
Mais le peuple à la nuque roide n’a pas eu le bon ton d’arrêter de se plaindre. Une nouvelle fois ils se plaignirent de ne pas avoir d’eau à boire et ceci se déroula en un lieu qui prit le nom de Mériba (querelle en hébreu).
Le peuple continua à marcher et, voici que l’ennemi d’Israël désigné jusqu’à aujourd’hui sous l’appellation d’Amalek attend le peuple pour lui dresser une embuscade. La valeur numérique d’Amalek est de 240 qui est aussi celle du mot safek (doute en hébreu).
L’histoire nous a forcés de constater que dès que le peuple juif flanche et perd de sa foi en l’Eternel, se profile un Amalek quelconque (un persécuteur) pour « refroidir » nos élans (la Torah précise qu’Amalek nous a surpris sur la route : אשר קרך בדרך.) Ceci signifie qu’il nous a surpris sur nos arrières/ par derrière et de manière déloyale.
Les enseignements de cette péricope sont denses et, nous nous acheminons vers le point culminant du livre de l’Exode avec, pour la semaine prochaine le don de la Torah !!!
Cette péricope narre les dernières hésitations de Pharaon à libérer ce peuple qui a aidé, par son dur labeur, à ériger des constructions encore visibles de nos jours……
Les semaines précédentes ont été denses en évènements surnaturels et pleins d’enseignements. Aujourd’hui, le peuple juif (ce qu’il en reste car les 600,000 hommes de 20 à 60 ans auxquels il faut ajouter les femmes les enfants et les vieillards soit un total de plus de 2 millions ne représentent qu’un cinquième du peuple tel qu’il était à la veille de la plaie des ténèbres), s’apprête à franchir à pied sec la mer Rouge (ou mer des joncs en hébreu : yam souf).
Et, ce prodige qu’HaShem opéra devant tout ce peuple, ainsi que la noyade de Pharaon et de son armée provoquèrent une volonté de rendre grâce à HaShem par ce cantique célébrant la splendeur de ce qui se produisit alors.
Le « camp » des enfants de Jacob, tel un joyau dans son écrin, était entouré des colonnes de nuées le jour et de colonnes de feu la nuit. Tout le temps de la traversée de la mer et plus tard, tout le temps de la traversée du désert, le peuple marcha sans être incommodés par la chaleur, les pierres ou des insectes : le sol était agréable, des vapeurs aux senteurs d’hysope (lavande), de myrrhe, et d’encens, se dégageaient tout au long de leur parcours, ces prodiges s’ajoutèrent au fait que leurs vêtements ne s’usaient pas, ne se salissaient pas, que ces habits s’adaptaient aux mesures des usagers au fur et à mesure…..
Le peuple, entonna, en suivant les paroles de Moïse, un chant, un cantique, un hymne, plein d’exaltation pour célébrer la Gloire divine…. Az Yashir Moshé ou bené Israël Alors, Moïse et les enfants d’Israël entonnera ce chant…..
Les commentateurs expliquent ce verbe au futur (sans la présence d’un vav conversif) pour signifier qu’au temps de la Rédemption, Moïse, qui n’a pas été enseveli en Israël, se trouvera à la tête de tous les Juifs qui sont morts à l’extérieur d’Israël, pour les ramener en Terre d’Israël….
Certains évènements survenus juste avant la sortie d’Egypte, pourraient être qualifiés de « dramatiques » tels le fait que Moïse se mit en quête des ossements de Joseph, présageant de l’entrée dans le pays des ancêtres, et permettre ainsi au fils bien aimé de Jacob et Rachel de trouver un repos éternel. De plus, en partant d’Egypte, les esclaves devenus hommes libres se sont pourvus d’armes. La question est de savoir s’ils avaient l’intention de livrer la guerre à quelqu’un…. Ils n’avaient pas la moindre idée du fait qu’ils allaient être attaqués par surprise par Amalek………. Ils s’armèrent pour pouvoir faire face tout en s’en remettant au Roi Suprême qui règlerait les batailles et gèrerait les victoires en les accordant à qui de droit.
Dans cet hymne chanté par le peuple entier, les Sages ont mis en exergue le fait que parmi les poursuivants d’Israël, chacun trouva la punition qui lui convenait : certains sont morts et furent emportés comme fétus de paille, certains furent absorbés par les flots et coulèrent comme du plomb…..
Les hommes délivrés de l’esclavage égyptien étaient encore ébranlés par ce qu’ils avaient vécu cependant, la « tourbe nombreuse » (‘erev rav ou mélange de personnes qui se mêlèrent aux Juifs à la sortie d’Egypte) influait lourdement sur les sentiments des Juifs qui se laissèrent troubler et furent saisis de frayeur…
Au moment où les plaies furent infligées aux Egyptiens, l’expression retenue fut « le doigt de D. ». HaShem infligea de nombreuses punitions de Son Doigt ! En revanche, c’est avec beaucoup plus d’ampleur que La Main de D. propulsa Israël hors d’Egypte et c’est de Sa Main tendue qu’IL leur accorda Ses bienfaits (Puissance 5 ! ).
A l’analyse des faits, nous pouvons percevoir combien le mérite de nos Patriarches fut GRAND …. En effet, Le peuple sans autre qualificatif comme il est mentionné dans la Torah fut le témoin de toutes sortes de prodiges et de miracles et de bienfaits tout en se conduisant de manière inqualifiable alors qu’Abraham a fait l’objet d’épreuves mais a continué à prouver son attachement à D. sans jamais rien demander et sans jamais regarder en arrière !!!!
De manière à permettre le passage de tout ce peuple en un temps record (les égyptiens les poursuivant), l’Eternel divisa la mer en 12 couloirs (un par tribu) et le vent qui souffla si fort qu’il assécha le sable pour permettre au peuple de passer facilement et sans s’embourber.
Le peuple grandit le Nom divin en clamant « mi kamokha baelim HaShem » (מי כמוך באלים ה’) Qui est comme Toi parmi les plus grands ? et les initiales de cet hémistiche forment un nom sacré : מכב »י qui peut se lire aussi comme un sigle quelconque mais ici avec une portée symbolique beaucoup plus forte………… MAKABI !!!
Au son des tambourins le peuple progressa dans sa marche vers la liberté.
La découverte des sources d’eau, et du moyen de rendre l’eau potable, ne fait pas taire ces esprits négatifs et agitateurs sur les esprits desquels rien n’a de prise.
Les esprits des uns excitant l’esprit des autres, une fois de plus, ils eurent des requêtes : en Egypte dirent-ils ils avaient du pain et de la viande à manger … mais,…… ils avaient oublié le fait qu’ils ne recevaient des Egyptiens qu’une quantité moyenne de pain sans levain pour qu’ils soient rassasiés et puissent travailler à moindre coût !
La Miséricorde divine permit à ce peuple dur et ingrat et prompt à lâcher prise et à s’enflammer de boire et de manger de ce pain céleste, nourriture des Anges, dont il sera conservé une quantité en témoignage et en souvenir. Cette manne fut d’une valeur spirituelle élevée et inestimable.
Les cailles elles aussi s’abattirent sur le camp d’Israël a un tel point que ce n’était plus de la nourriture qui tombait du ciel mais tout simplement de quoi se goinfrer.
Amalek se profila dans cette sidra riche en rebondissements. Amalek est un descendant de Timna qui a tenté à plusieurs reprises de s’infiltrer dans le peuple juif mais, de par leur esprit sain, aucun des patriarches ne la sentit apte à rejoindre ce peuple. Ceci l’entraîna à infuser un « poison » tel que la haine gratuite qu’elle éprouvait contre le peuple juif à ses descendants nés de son union avec Elifaz, fils d’Esaü. Le prénom de Timna signifie entrave, gêne. Timna était d’origine noble puisqu’elle était fille de Pharaon.
Le peuple parmi lesquels s’étaient infiltrés des « esprits forts » était en proie aux doutes sur son avenir bien qu’ils aient été les témoins de tous les miracles produits par HaShem pour eux.
Caroline Elishéva REBOUH
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