BBC: des journalistes invités à « porter le keffieh au travail »

La BBC reste silencieuse alors que les journalistes sont invités à « porter le keffieh au travail » pour la Journée de « solidarité » palestinienne

Rachel O’Donoghue

« Portez quelque chose de rouge, de vert, de noir ou un keffieh palestinien pour montrer visiblement votre solidarité. »

C’est la directive sur les tenues de travail du Trades Union Congress (TUC) , le plus grand groupe de coordination du Royaume-Uni représentant 48 syndicats et plus de 5,5 millions de travailleurs, pour la soi-disant « journée d’action » du 28 novembre.

Parmi les syndicats qui soutiennent cet appel – décrit par un journaliste de la BBC comme une « attaque choquante contre les Juifs » – figure le National Union of Journalists (NUJ) . Il s’agit du même NUJ qui prétend être la « voix du journalisme et des journalistes au Royaume-Uni et en Irlande » et qui représente des dizaines de milliers de journalistes, dont de nombreux cadres de la BBC.

Dans son communiqué, le NUJ a annoncé sa participation à l’action, citant « des documents [qui] montrent qu’au moins 135 journalistes palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre 2023 ». Le syndicat a en outre accusé le gouvernement israélien d’« attaques et de meurtres de journalistes ».

L’omission flagrante des événements du 7 octobre est à la fois frappante et délibérée. C’est le jour où le Hamas a lancé une attaque meurtrière en Israël, tuant plus de 1 000 civils, dont des journalistes. Pourtant, le récit du NUJ efface le contexte du massacre qui a déclenché le conflit actuel et ne reconnaît pas les journalistes israéliens tués par les terroristes du Hamas.

Cette sélection des informations soulève une autre question cruciale : combien des « 135 journalistes palestiniens » cités par le NUJ ont été directement impliqués dans les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre ? Combien étaient des propagandistes travaillant pour des médias soutenus par le Hamas, comme la chaîne Al-Aqsa ou le porte-parole pro-terroriste Al Jazeera , plutôt que des journalistes légitimes ?

La décision du NUJ de soutenir cette campagne dite de « solidarité » viole également de manière flagrante son propre code de conduite, en particulier en ce qui concerne les contenus « susceptibles de conduire à la haine ou à la discrimination en raison de l’âge, du sexe, de la race, de la couleur, des croyances, du statut juridique, du handicap, de l’état matrimonial ou de l’orientation sexuelle d’une personne ».

Apparemment, ces règles ne s’étendent pas à la protection des Juifs ou des Israéliens.

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est la liste des membres du NUJ, qui compte des centaines de journalistes de la BBC. Ces personnes sont désormais encouragées à afficher ouvertement leur soutien aux Palestiniens, ce qui constitue une violation flagrante des règles d’impartialité de la BBC.

Un journaliste de la BBC, s’exprimant sous couvert d’anonymat auprès du Times , a décrit les actions du NUJ comme étant « hypocrites et antisémites » et une « attaque choquante contre les Juifs ». Il a fait remarquer que cette décision les inciterait à reconsidérer leur adhésion au syndicat.

« Les journalistes de la BBC, qui se targuent de leur impartialité et qui se sont battus pour que leur NUJ reste à l’écart de la politique, sont encouragés à enfreindre les directives éditoriales de la BBC en soutenant une cause politique », ont-ils déclaré. « Où est la journée d’action en soutien aux journalistes assassinés par leurs propres gouvernements à travers le Moyen-Orient, y compris par le Hamas ? »

Un autre membre du personnel de la BBC a fait part de son malaise, affirmant qu’il « redoutait l’idée de croiser quelqu’un qui proteste au travail ».

Fidèle à ses habitudes, la BBC a refusé de condamner la tentative du NUJ de politiser sa rédaction. Au lieu de cela, elle a opté pour le silence veule qui l’a rendue tristement célèbre.

En ne disant rien, la BBC abandonne effectivement sa prétention à l’impartialité, permet à ses employés juifs de se sentir intimidés et continue sa descente aux enfers pour devenir un champ de bataille des idéologies politiques.

Financée par les contribuables britanniques, la BBC porte une grande responsabilité. Elle n’est pas financée exclusivement par des militants pro-palestiniens ou des idéologues de gauche, mais par tous les citoyens du Royaume-Uni : hommes et femmes, blancs et noirs, chrétiens, juifs, musulmans et tous les autres. Les sondages reflètent systématiquement cette diversité d’opinions, montrant que le public britannique ne soutient pas massivement la cause palestinienne ; en fait, c’est souvent le contraire qui est vrai.

La BBC a dû faire face à ses critiques les plus virulentes depuis le début de la guerre, lorsqu’elle a été accusée d’avoir enfreint ses propres règles en matière de couverture du conflit entre Israël et le Hamas plus de 1 500 fois depuis le début de la guerre. Ce scandale, qui a éclaté en septembre, aurait dû être le signal d’alarme dont la BBC avait désespérément besoin.

Au lieu de cela, l’organisation semble décidée à signer son propre arrêt de mort. Si la BBC continue à s’aliéner ceux-là mêmes qui financent son existence, elle ne survivra pas.

Dans le même temps, le plaidoyer pro-palestinien flagrant du NUJ remet en question la manière dont ses membres peuvent concilier la nécessité d’un journalisme professionnel et objectif avec les actions de leur syndicat.

JForum.fr avec honestreporting.com

Crédits : Main avec clé – AlliesTroop via Shutterstock ; La pastèque – Muslimobserver ; Ruban du drapeau palestinien avec main – ARTDOWN via Shutterstock

Rachel O’Donoghue
Née à Londres, en Angleterre, Rachel O’Donoghue s’est installée en Israël en avril 2021 après avoir travaillé pendant cinq ans pour divers journaux nationaux au Royaume-Uni. Elle a étudié le droit à l’Université de droit de Londres et a obtenu un master en journalisme multimédia à l’Université du Kent.