Avant même que les Etats-Unis de Trump donnent le coup de grâce à Daesh, Al Qaïda resurgit de ses cendres
et prêt à reprendre le flambeau djihadiste

L’axe principal de la campagne contre l’Etat Islamique en Syrie, ordonnée par l’Administration Trump est encore au stade de la mise au point, mais les forces de Daesh ne sont pas restées attendre dans leur bastion de Raqqa, la chute de leur ligne de front. Elles se déplacent vers le Sud-Est, dans la région de Deir Ez Zor, où elles se battent pour repousser les forces d’élite du Hezbollah, le Bataillon Radwan, qui vient juste d’y être déployé.

Mais, pendant ce temps, une nouvelle-ancienne menace relève la tête : Al Qaïda et ses associés rebelles syriens  viennent de s’emparer de l’étendard de la rébellion en vue de lancer une nouvelle vague de terrorisme, en tirant partie des récents bouleversements en Syrie. Samedi 11 mars, deux fortes explosions à la bombe ont tué environ 74 pèlerins, dont la plupart étaient des Chiites irakiens en visite dans l’ancien cimetière de la vieille ville de Damas. La seconde explosion était retardée afin de frapper de plein fouet la police syrienne et les secouristes se précipitant sur le théâtre de l’horreur.

La même branche d’Al Qaïda a planifié et commis l’attaque terroriste de grande amplitude contre les installations militaires du gouvernement syrien dans la ville de Homs, le 25 février. Deux Généraux faisaient partie des innombrables hommes de troupes exécutés.

Les experts anti-terroristes sont en train d’alerter le Président Trump pour qu’il fasse preuve d’une extrême prudence en se lançant dans l’offensive qu’il se prépare à lancer contre Daesh en Syrie, puisque la défaite de cette organisation pourrait très bien ouvrir toute grande la porte à un retour sur l’avant-scène d’Al Qaïda, lors d’une vague pleine et entière submergeant soudain l’arène syrienne.

C’est ce qui s’est produit à la suite de la victoire syrienne appuyée par les Russes à Alep en janvier, soulignent les sources des renseignements militaires de Debkafile. Après la décomposition des groupes rebelles syriens vaincus, qui ont été contraints de quitter la ville du nord et de prendre le chemin de la ville voisine d’Idlib, des centaines de rebelles sont demeurés sur place et ont refusé de déposer les armes. Au contraire, ils ont rejoint Al Qaïda et ont fait du groupe terroriste la force rebelle indépendante la plus puissante encore combattante dans le Nord de la Syrie,ainsi que dans les faubourgs des villes principales, dont Damas, Homs et Hama.

Le 26 janvier, Al Qaïda a annoncé sa fusion avec quatre factions plus petites sous un nouveau sigle : Hayat Tahir al-Sham (Organisation de la Libération du Levant). Cette nouvelle formule a attiré de nombreuses nouvelles recrues qui n’avaient jamais été reliées à Al Qaïda, jusqu’à présent.

Hashim al-Sheikh alias Abu Jabir, qui a combattu les Américains en Irak, durant la guerre du Golfe II, sous le patronage du même Abu Mussab Al Zarqawi, créateur et ancêtre de l’actuel Daesh, vient d’être nommé chef de cette nouvelle alliance terroriste islamiste, drapée dans les oripeaux de la rébellion. Réputé être un tacticien habile aux arts de la guerre qui ne renonce jamais, sa nomination a attiré une nouvelle vague de combattants djihadistes rebelles syriens.

Le précédent Grand commandant suprême d’Al Nusra, Abu Muhammad al-Joulani (Le Golani) a, pendant le même temps, réapparu à la tête d’un groupe qui se désigne sosit comme Jabhat Fateh al Sham, soit comme Hayat Tahir al Sham. Joulani a tenté de prétendre et de faire croire qu’il opérait indépendamment d’Al Qaïda, bien qu’en fait, il suive à la lettre les ordres d’Ayman Al Zawahiri,a reçu le soutien du fils de Ben Laden, Hamza et que, selon certaines sources, il travaille main dans la main avec Hashim al-Sheikh.

Une source supplémentaire de la force renaissante d’Al Qaïda provient indirectement des succès des forces combinées russo-irano-Hezbollahies qui ont fracassé les groupes rebelles syriens qui, auparavant, combattaient cette organisation terroriste. Leur désintégration a laissé les disciples d’Al Zawahiri sans réels adversaires efficaces pour les combattre. Mais elle trouve aussi son Talon d’Achille dans les guerres intestines qui se multiplient au sein des différentes composantes du groupe de plus en plus hétéroclite – en particulier dans le Nord de la Province d’Idlib.

Selon nos sources militaires, les Commandants russes, syriens, iraniens et du Hezbollah sont en train de soupeser ensemble l’idée d’une opération visant à prendre le contrôle d’Idlib. Mais, là encore, si les rebelles syriens, qui sont les mêmes fugitifs d’autres fronts, sont chassés vers l’Est ou le Sud, il se pourrait bien que ce soit Al Qaïda qui en tire le meilleur profit et en sorte vainqueur.

Par conséquent, si le Président Trump et ses généraux sont déterminés à se focaliser sur une opération militaire visant à s’emparer du Bastion de Daesh à Raqqa – qui, dans le même s’est déjà plus ou moins vidée de nombre de ses combattants – il est essentiel de détacher suffisamment de forces combattantes afin de s’occuper du problème posé par la résurgence d’Al Qaïda. Ne pas parvenir à mener ce combat sur les deux fronts laisserait les forces américaines vulnérables, sur le front de Raqqa, à une offensive par l’arrière, menée par Al Qaïda, de la même façon que les Russes et les Iraniens s’en sont aperçus depuis qu’ils ont conquis Alep.

DEBKAfile  Reportage Exclusif 13 mars 2017, 11:29 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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