This picture taken on September 22, 2018 in the southwestern Iranian city of Ahvaz shows a man and a boy running off a street onto the curb as an Iranian soldier stands by at the scene of an attack on a military parade that was marking the anniversary of the outbreak of its devastating 1980-1988 war with Saddam Hussein's Iraq. Dozens of people were killed with dozens others wounded in an attack in the southwestern Khuzestan province on September 22 targeting on an army parade commemorating the anniversary of the 1980-1988 Iran Iraq war, state media reported. / AFP PHOTO / ISNA / MORTEZA JABERIAN
AFP Panique pendant le défilé militaire à Ahvaz , samedi 22 septembre 2018

Qui est à l’origine de l’attentat terroriste perpétré ce samedi 22 septembre à Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran? Le groupe terroriste Daech a revendiqué l’attaque mais les autorités religieuses et politiques de Téhéran ont pointé du doigt d’autres responsables.

L’Iran entretient des relations délicates avec ses voisins. Le pays, à majorité chiite, est en conflit ouvert avec l’Arabie Saoudite, majoritairement sunnite.

L’Iran est également impliqué en Syrie aux côtés de la Turquie et de Bachar al-Assad, ce qui lui vaut d’être pris pour cible par Daech.

Enfin, les relations entre Téhéran et Washington se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, avec le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et les sanctions économiques qui ont suivi.

De quoi se créer une multitude d’ennemis susceptibles d’être derrière les attentats qui ciblent directement la représentation du pouvoir iranien, comme ce fut le cas ce samedi.

Rapidement après l’attaque, les Gardiens de la Révolution, bras armé idéologique de la République islamique, ont accusé les assaillants d’être liés à un groupe séparatiste arabe soutenu par l’Arabie saoudite.

Le gouvernement iranien a lui désigné « des terroristes payés par un régime étranger », soutenu par « les maîtres américains ». Ce n’est que plusieurs heures après que Daech a revendiqué l’attaque, via son agence de propagande.

Les rebelles kurdes

Ce n’est pas la première fois que la date du 22 septembre est prétexte à une attaque contre le pouvoir iranien. Le 22 septembre 2010, 12 personnes sont tuées et 81 blessées par l’explosion d’une bombe lors d’un défilé militaire à Mahabad, une ville à forte population kurde frontalière de l’Irak et de la Turquie.

La plupart des victimes étaient des femmes et des enfants qui assistaient à ce défilé organisé à l’occasion du 30e anniversaire du déclenchement de la guerre Iran-Irak (1980-1988). L’Iran impute l’attentat à des « éléments contre-révolutionnaires ».

Les autorités iraniennes imputent plusieurs attentats similaires à ces « groupes contre-révolutionnaires » basés dans le nord-est de l’Irak, notamment le PDKI (Parti démocrate du Kurdistan d’Iran, le plus ancien parti autonomiste kurde du pays) et le PJAK (Parti pour une vie libre du Kurdistan, lié au PKK turc). Téhéran accuse régulièrement les Etats-Unis de soutenir ces organisations armées.

Le groupe Joundallah, les « soldats de Dieu »

Ce groupe sunnite extrémiste mène depuis 2000 une rébellion sanglante contre la République islamique, qui est à 90% d’obédience musulmane chiite. Il appartient à l’ethnie baloutche qui représente une importante part de la population de la province du Sistan-Balouchistan dans le sud-est, frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan. Le groupe dispose d’ailleurs de bases arrière sur ces deux pays.

Téhéran a toujours accusé Joundallah d’être entraîné et équipé par les services de renseignement américains, israéliens, britanniques mais aussi pakistanais dans le but de déstabiliser le pouvoir central iranien.

Ces dernières années, plusieurs attentats ont été revendiqués ou attribués au groupe sunnite. En 2009, ils ont ainsi revendiqué un attentat à la bombe qui a fait 25 morts et une cinquantaine de blessés dans une mosquée chiite, ainsi qu’un attentat suicide visant les commandants de l’armée iranienne, et où 42 personnes ont été tuées. En décembre 2010, le groupe revendique un attentat suicide (34 morts et plus de 80 blessés) contre des fidèles chiites réunis pour la plus grande fête religieuse chiite.

Un attentat contre une mosquée chiite en juillet 2010 leur est également attribué, après la mort par pendaison de leur chef de Joundallah, Abdolmalek Righ un mois plus tôt.

Daech

Dans une vidéo publiée en mars 2017, l’organisation terroriste sunnite avait menacé d’agir en Iran en représailles au soutien militaire et logistique apporté par Téhéran aux autorités de Damas et de Bagdad. Le groupe affirmait vouloir conquérir l’Iran pour « le rendre à la nation musulmane sunnite » et provoquer un bain de sang chez les chiites.

Quelques mois plus tard, le 7 juin 2017, Daech a revendiqué sa première attaque en Iran. Des hommes armés et des kamikazes ont attaqué le Parlement et le mausolée du fondateur de la République islamique, l’imam Khomeiny, à Téhéran, faisant 17 morts et des dizaines de blessés.

Après ces spectaculaires attentats, Téhéran a multiplié les opérations antiterroristes dans tout le pays et visé particulièrement les régions du nord-ouest et du Kurdistan frontalières de l’Irak, et la minorité kurde.

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