Le Ministère des Affaires étrangères israélien  redoute que des armes chimiques puissent faire l’objet de fuites jusqu’en Israël, si le régime Assad les utilisent contre les rebelles près des hauteurs du Golan, et a,  en conséquence, diffusé un avertissement sur les représailles redoutables que déclencherait une telle situation.

Le ministère a envoyé un câble classifié à 15 ambassadeurs israéliens à travers le Globe, fournissant à ses représentants les lignes directrices devant guider l’envoi de messages forts contre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah à leurs pays-hôtes, à la suite de l’infiltration d’un drone iranien la semaine dernière et de l’écrasement consécutif d’un F-16, après 12 frappes sur des cibles irano-syriennes, a rapporté la Chaîne 10 israélienne.

En reconnaissant que Jérusalem redoute des débordements résultant de la propagation d’armes chimiques sur les Hauteurs du Golan, le câble demande aux envoyés de l’Etat hébreu de transmettre « qu’il doit être tout-à-fait clair qu’un tel incident, s’il survenait, conduirait Israël à répliquer dans les termes les plus forts ».

Le ministère des affaires étrangères demande à ses ambassadeurs de mettre l’accent auprès des dirigeants du pays où ils sont stationnés, que l’installation ce l’Iran en Syrie pourrait élever la volonté de la République Islamique de mener des attaques supplémentaires contre Israël, ce qui déboucherait sur une escalade des hostilités dans la région toute entière.

« Nous devons transmettre ce message qu’Israël ne le permettra pas et se défendra,ses citoyens et sa souveraineté », déclare le câble.

En juillet 2012, une inquiétude identique se reflétait en Israël, que des groupes terroristes puissent prendre le contrôle des vastes entrepôts d’armes chimiques du régime Assad. Les responsables à l’époque disaient qu’Assad pourrait transférer ses armes chimiques et les mettre à la disposition du Hezbollah, certaines étant entreposées dans la Beqa’a. Le nombre de masques à gaz distribués aux civils avait alors fortement augmenté.

Le gouvernement syrien, mercredi, a démenti posséder des armes chimiques et a même eu le culot de qualifier l’usage de telles armes « d’immoral et inacceptable ».

Une équipe d’une commission d’enquête conjointe, comprenant des experts de l’ONU et de l’Organisation pour la Prohibition des Armes Chimiques, a conclu que le régime syrien a utilisé des gaz au chlore, au moins, dans deux attaques en 2014 et 2015 et utilisé du gaz sarin, agent innervant dans l’attaque aérienne contre Khan Sheikhoun, le 4 avril 2017, uant environ 100 personnes et en affectant au moins 200 autres.

Le 1er février, Washington a déclaré que le régime Assad est en mesure de fabriquer de nouvelles armes chimiques et a averti que l’armée américaine envisage de nouvelles frappes contre le régime, s’il lui en prenait l’envie.

D’autres messages qu’on a demandé aux représentants de l’Etat d’Israël de transmettre comportent des appels à la communauté internationale de faire pression sur l’Iran afin qu’il arrête son soutien au groupe terroriste du Hezbollah et qu’elle empêche l’organisation d’acheter et de fabriquer des missiles de précision qui puissent être utilisés en prenant Israël pour cible, selon la Chaîne 10.

Un responsable israélien important a déclaré à la chaîne 10 qu’on a demandé aux Ambassadeurs de transmettre, en même temps que ces alertes, le « sentiment » de Jérusalem que la communauté internationale ne semble pas prendre très au sérieux la détermination d’Israël d’agir contre l’installation de l’Iran en Syrie.

Un responsable du régime criminel syrien a averti, mardi, qu’Israël pourrait être confronté « à de nouvelles surprises », s’il lance de nouvelles attaques contre son territoire, en prétendant que l’Etat Juif croit, de manière erronée, que les forces syriennes sont incapables de défendre le pays.

Avant l’aube, samedi, un drone iranien a traversé l’espace aérien israélien durant 1mn 30, près de la frontière jordanienne, avant d’être abattu par un hélicoptère d’attaque Apache israélien. Israël a alors mené une série de 12 frappes aériennes contre des positions en Syrie, dont le centre de commandement et de contrôle mobile de cet appareil sans pilote, selon les forces de défense israéliennes.

Avigdor Lieberman a, depuis, fait allusion au fait qu’Israël continuerait à mener des frappes aériennes dès que nécessaire, en appelant l’Iran et la Syrie à ne pas se montrer « stupides et provocateurs ».

Au cours des raids de représailles, un avion de combat F-16 israélien qui prenait part aux opérations a été touché par les shrapnels d’un missile sol-air syrien et s’est écrasé au sol. Les forces aériennes israéliennes ont alors mené un deuxième raid aérien contre les défenses anti-aériennes syriennes et en détruisant entre un tiers et la moitié de ces défenses anti-aériennes en Syrie, selon le porte-parole de Tsahal le lieutenant colonel Jonathan Conricus.

© JForum et Agences, dont la dixième chaîne israélienne, ont contribué à ce reportage.