« Peut-être — effrayante hypothèse — les juges-pénitents sont-ils incapables de condamner la croyance scientiste dans la lutte des races et la survie du plus apte autrement qu’en actualisant ou qu’en recyclant saint Paul, c’est-à-dire le grief fait à la postérité d’Abraham de se crisper sur ses prérogatives dynastiques et de s’en tenir aux liens du sang quand on lui propose l’union des cœurs. » Alain FinkielkrautLa haine du Juif s’est élaborée à partir de paradigmes inhérents à certaines sociétés qui opposaient l’universalité (leur prétention à l’universalité) au particularisme juif .

Elle a commencé à se structurer au cours de la période hellénistique, dans l’aire conquise par Alexandre le Grand. La grécité (Greekness) y était exaltée comme mode de vie et de pensée.

L’opposition entre l’hellénisme et le judaïsme était inévitable ; il promettait d’être lourd de conséquences.

Des affrontements eurent lieu sur la terre d’Israël et dans des villes comme Alexandrie.

Des écrits ouvertement anti-juifs virent le jour.

Ce sont les premiers dans le genre, les premiers d’une très longue série. Leurs auteurs, des lettrés hellénistiques : Manetho, Diodorus Siculus, Lysimachus et Apion, le plus connu de tous.

Manetho affirmait que les Juifs ne s’étaient pas enfuis d’Égypte à l’occasion d’une révolte contre Pharaon, mais qu’ils en avaient été chassés parce que considérés comme néfastes pour la société égyptienne.

Il affirmait même que les Juifs constituaient une menace pour toutes les autres civilisations.

L’Égypte des Ptolémées considérait les Hittites (une menace pourtant directe) comme moins dangereux que les Juifs, une menace jugée fondamentale et à nulle autre pareille.

Bref, selon Manetho, les sociétés devaient se protéger des Juifs, en commençant par les envoyer dans le désert ou en les exterminant si cette mesure s’avérait insuffisante.

Plus j’étudie ces anti-juifs (je n’ose dire antisémites) des époques hellénistiques plus je me dis que la hargne et la haine de Simone Weil à l’égard des Juifs et du judaïsme boit à cette source, à la source grecque.

Il faut lire et relire ce texte central, ‟Israël et les Gentils” dans ‟Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu” (Éditions Gallimard, Collection ‟Espoir”).

C’est un texte atroce, atroce parce qu’injuste, qui reprend tous les poncifs anti-juifs hellénistiques.


Antiochus VII, tétradrachme, Antioche, 138-129 av. J.-C.

L’historien Diodorus Siculus jugeait que les Juifs étaient condescendants et qu’ils s’adonnaient à l’usure à des taux excessifs, d’où la triste condition des Gentils durant des siècles, etc., etc.

Je n’insisterai pas.

Nombre de poncifs anti-juifs ont été élaborés bien avant le christianisme par des intellectuels de l’époque hellénistique.

Selon cet historien, l’attitude détestable des Juifs envers les autres est à l’origine du siège de Jérusalem (en 135-134 avant J.-C.) conduit par le souverain séleucide Antiochus VII.

Ses conseillers l’avait incité à en chasser les Juifs accusés de vouloir se couper du reste de l’humanité.

Ils lui avaient assuré que ces derniers avaient été expulsés d’Égypte, détestés de tous parce que détestant tout le monde…

Bref, les Juifs étaient responsables de leurs propres malheurs et n’avaient qu’à s’en prendre à eux-mêmes.

Lysimachus est l’un des propagateurs d’une version anti-juive de l’Exode, version probablement élaborée à partir d’autres sources que celles de Manetho.

Et Apion ?

En lien un article de la Jewish Encyclopedia :

http://www.jewishencyclopedia.com/articles/1641-apion

L’Exode (la sortie d’Égypte) et ses réécritures au cours de la période hellénistique me semblent un point névralgique dans l’étude de la formation de l’antisémitisme.

Le christianisme n’aurait-il pas été contaminé par cette ambiance ?

Un autre paradigme en compétition avec le judaïsme est personnifié par le Juif hellénisé Saul de Tarse, Paul.

La théologie paulienne s’est employée à faire glisser l’élection divine, Israël selon la chair vers Israël selon l’esprit (voir l’Épître de Saint Paul apôtre aux Galates 3 : 26-29), soit tous ceux qui reconnaissaient en Jésus le Messie :

‟Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.

Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.

Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.”

Sans vouloir dénoncer la foi chrétienne, je me demande une fois encore si le Juif Paul de Tarse — Saint Paul, l’un des piliers de l’Église — n’a pas été l’auteur de l’un des plus formidables coups de force de l’histoire, un coup de force conduit par un Juif contre le judaïsme.

Saul de Tarse était-il pleinement conscient de la gigantesque dynamique qu’il mettait ainsi en marche ?

Une dynamique qui fit que les Juifs — sa famille — se retrouvèrent peu à peu relégués par une bonne partie de l’humanité au rôle de témoins de la véracité du ‟Nouveau Testament” ; une fois encore, je fais usage d’une désignation qui me dérange : je lui préfère celle de ‟Second Testament”.

Les Juifs n’allaient pas tarder à être considérés comme d’intéressantes pièces archéologiques mais aussi comme des entêtés à convertir, tantôt par la force tantôt par la persuasion.

Ce n’est pas tout.

Selon certains, parmi lesquels saint Augustin, leurs malheurs étaient la preuve de leur erreur à ne pas reconnaître le Messie en la personne de Jésus.

Plus je lis saint Augustin, plus je comprends la pensée distordue de George Steiner concernant les Juifs.

Saint Augustin est un penseur admirable (voir ses réflexions sur la mémoire et le temps), sauf lorsqu’il pérore sur les Juifs.

Il est vrai qu’il faut replacer l’homme dans son époque, celle qui vit les débuts du christianisme, à cheval entre le IVeet le Ve siècle, une époque qui suivait de peu la naissance de l’Église de l’Empire romain — en 324-325, avec l’empereur Constantin 1er.

Les Romains avaient massacré et dispersé les Juifs.

Les chrétiens (à l’exemple de saint Augustin) verront dans leurs malheurs la preuve vivante de la véracité du message chrétien.

Et le serpent commencera à se mordre la queue…

(à suivre)

Olivier Ypsilantis/ Zakhor On line Article original

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olivier

Un lecteur me signale cette hypothèse selon laquelle le monothéisme juif aurait à voir avec l’Égypte. J’y ai souvent pensé, sans pour autant apporter une réponse précise. L’Égypte aurait-elle élaboré un proto-monothéisme ? Que cette hypothèse soit vraie ou fausse ne change rien à la splendeur de la Révélation au Mont Sinaï. Et, après tout, pourquoi la refuser ? Aucun peuple ne procède exclusivement de lui-même, le peuple juif pas plus que les autres, ce qui ne retire rien, je le redis, à singularité de son apport à l’humanité. J’ai toujours regardé l’Égypte comme la grande matrice, avec l’Inde. La Grèce elle aussi doit probablement beaucoup à l’Égypte.

Cette hypothèse fait dire de bien étranges choses à Simone Weil. Jugez-en. Brièvement, elle affirme que les Juifs — les Hébreux — avant Moïse ‟ne connaissaient de Dieu que l’attribut de puissance, et non le bien qui est Dieu même” et que ‟connaître la divinité seulement comme puissance et non comme bien, c’est l’idolâtrie, et peu importe alors qu’on ait un Dieu ou plusieurs”. Moïse a imposé des commandements d’ordre moral parce qu’il aurait été instruit dans la sagesse égyptienne. Platon l’aurait également été, ou, sinon Platon, en tout cas Pythagore et bien d’autres sans doute. Pourquoi pas ? Les Hébreux — comme les Grecs et les autres peuples — ont une hérédité spirituelle ; ils ne procèdent pas d’eux-mêmes. Il n’y a pas d’hermaphrodite dans le monde de l’esprit.

Simone Weil poursuit : ‟Le silence si mystérieux d’Hérodote concernant Israël s’explique peut-être, si Israël était un objet de scandale pour les anciens à cause de ce refus des connaissances égyptiennes concernant la médiation et la passion divines”. Je soupçonne cette grande dame (l’admiration que j’éprouve pour elle n’a d’égale que l’irritation qu’elle sait provoquer en moi) d’avoir succombé aux ragots colportés par les propagandistes dont il est question dans mon article ‟Archéologie de l’antisémitisme”, à commencer par Manetho et autres Gréco-égyptiens d’Alexandrie. Mais pourquoi ? Je ne vais pas resservir au lecteur Der jüdische Selbsthaß, trop simple et lassant à la fin ! Simone Weil aimait la Grèce et l’Inde, elle n’aimait pas Israël et Rome.

Bernard-Marie Dupont note très justement dans un article intitulé ‟Simone Weil, une mystique laïque” : ‟Cette quête acharnée de la vérité repose sur l’idée qu’il y a un ordre du monde qu’il convient de découvrir. Cet ordre du monde, elle en trouve l’image parfaite dans la symbolique de la géométrie et du nombre grecs : amour des mathématiques qu’il conviendrait sans doute d’analyser comme une autre manière de dialoguer avec son frère André, aîné de trois ans et mathématicien mondialement connu (il sera l’un des fondateurs du groupe Bourbaki). Son amour de la Grèce, elle veut le faire passer dans tous les champs de sa réflexion, allant même jusqu’à « jouer » sa culture d’origine, la culture juive, contre le monde idéal qui serait le monde grec. C’est sans doute le point faible de sa pensée, comme aveuglée par un modèle, le modèle grec, supérieur selon elle à tout ce que nous aurions connu depuis : « L’origine de notre civilisation est grecque. Nous n’avons reçu des Latins que la notion d’État, et l’usage que nous en faisons donne à penser que c’est un mauvais héritage. »” Cette femme est admirable. Son intelligence, sa puissance de travail et son courage font que je me sens tout petit en face d’elle. Mais il y a un point faible dans sa pensée, et il m’est vite apparu : elle a ‟joué” sa culture d’origine, la culture juive ; et, de fait, je perçois bien des manques et bien des légèretés dans son texte ‟Israël et les Gentils”, un texte retrouvé dans ses papiers et probablement écrit à Marseille, entre octobre 1940 et mai 1942.

Dans ‟Israël et les Gentils”, Simone Weil écrit : ‟La notion même de peuple élu est incompatible avec la connaissance du vrai Dieu. C’est de l’idolâtrie sociale, la pire idolâtrie”. Mais à ce qu’il me semble, les Juifs ne se considèrent comme choisis, élus, que pour augmenter les exigences envers eux-mêmes et montrer l’exemple. Que des Juifs ne soient pas à la hauteur est une autre affaire. Le peuple juif ne s’est jamais auto-déifié. Il n’a fait exiger de lui-même en espérant répondre à Ses exigences. Les commandements noachiques, avec leur moindre degré d’exigence, ont été offerts aux non-Juifs pour les élever sans pour autant les charger d’un fardeau aussi lourd que celui des Juifs.

‟Israël a été élu seulement en un sens, c’est que le Christ y est né. Mais aussi il y a été tué. Les Juifs ont eu plus de part dans cette mort que dans cette naissance”, poursuit-elle. Ah bon ?! Tout d’abord, élargissons le champ de vision. Israël a été élu parce que le Christ y est né, admettons-le, mais aussi pour d’autres raisons si l’on admet que Moïse a bien reçu une Révélation sur le Mont Sinaï. Et, je le redis, qu’il ait subi l’influence de la sagesse égyptienne ne change rien à ce fait. Rien ne procède de rien. Mais surtout, permettez-moi d’inverser la deuxième proposition : Les Juifs ont eu plus de part dans la naissance (du Christ) que dans la mort (du Christ). Par exemple, le Christ est incompréhensible sans l’enseignement des Pharisiens sur lesquels l’Église n’a cessé de jeter l’opprobre jusqu’à en faire des créatures résolument négatives. La mauvaise foi de Simone Weil l’anti-judaïque est en l’occurrence profonde et peut-être même meurtrière. Elle me fait penser à ces radicaux de la gauche israélienne qui vitupèrent Israël avec une violence (verbale tout au moins) qui ravit les Palestiniens les plus déterminés, ceux qui ont des armes à la main voire des explosifs à la ceinture. La sévérité contre la famille (contre sa propre culture) est féconde aussi longtemps qu’elle ne s’enferme pas en elle-même dans un crescendo désespéré. Simone Weil ranime cette croyance ignoble selon laquelle le peuple juif est un peuple déicide, un préjugé indigne de son intelligence et qui confine à l’hystérie.

A mesure qu’on avance dans la lecture d’‟Israël et les Gentils”, les Hébreux sont traînés dans la boue tandis que les Grecs sont portés aux nues. C’est un penchant irrépressible chez Simone Weil qui connaît autrement mieux la pensée des Grecs que celle des Hébreux. Dans son crescendo pro-grec, Simone Weil fait l’éloge de l’‟Iliade” qu’elle place à une hauteur vertigineuse, bien au-dessus des livres historiques de l’Ancien Testament. Selon elle, les Grecs préfigurent le Christ tandis que les Hébreux et leur Ancien Testament sont assimilés aux forces du mal. Simone Weil a le goût de la provocation ; elle ne peut laisser indifférent, ce qui n’est pas un moindre talent. Mais tout de même !

Les Grecs annoncent le Christ nous dit-elle, avec notamment Prométhée. Et les profondeurs dans lesquelles œuvrent les mystiques chrétiens sont en contact avec les textes taoïstes de Chine (antérieurs à l’ère chrétienne) et plus encore avec des textes hindous (eux aussi antérieurs à l’ère chrétienne). Mais les Grecs dominent tandis que les Hébreux sont mis au coin avec le bonnet d’âne.

Afin d’appuyer les affirmations de Bernard-Marie Dupont (voir ci-dessus), je vais citer un passage extraordinaire et révélateur de toute une pensée faite de puissants paradoxes, de déclarations qui tantôt enivrent tantôt irritent mais qui, dans tous les cas, ne laissent jamais indifférent. Lisez ce qui suit attentivement : ‟La géométrie grecque est une prophétie. Plusieurs textes prouvent qu’à l’origine elle constituait un langage symbolique concernant les vérités religieuses. C’est probablement pour cette raison que les Grecs y ont introduit une rigueur démonstrative qui n’aurait pas été nécessaire pour les applications techniques. L’‟Epinomis” montre que la notion centrale de cette géométrie était la notion de médiation ‟rendant semblables des nombres non naturellement semblables entre eux”. La construction d’une moyenne proportionnelle entre l’unité et un nombre non carré par l’inscription du triangle rectangle dans le cercle était l’image d’une médiation surnaturelle entre Dieu et l’homme. Cela apparaît dans plusieurs textes de Platon. Le Christ a montré qu’il s’est reconnu dans cette image aussi bien que dans les prophéties d’Isaïe. Il l’a montré par une série de paroles où la proportion algébrique est indiquée d’une manière insistante, le rapport entre Dieu et lui étant identique au rapport entre lui et les disciples. Ainsi ‟Comme mon Père m’a envoyé, de la même manière je vous envoie”. On pourrait citer peut-être une douzaine de paroles de ce modèle.” C’est beau, c’est somptueux. On ne sait qu’en penser mais quoi qu’il en soit ces considérations sont capiteuses, elles coulent dans la gorge comme un muscat. Ce passage n’aurait-il pas été inspiré par des conversations avec son frère, le mathématicien André Weil ?

Je laisse le mot de la fin à une femme bien moins connue que Simone Weil, et dont l’œuvre est modeste en comparaison, Rachel Bespaloff (1895-1949), avec ce passage qui ferme ‟De l’Iliade”, son chef-d’oeuvre assurément. Rachel Bespaloff me guérit des blessures infligées par Simone Weil qui s’évertue à célébrer les Grecs pour mieux précipiter les Hébreux dans la géhenne : ‟Le christianisme a opéré une prodigieuse synthèse entre la religion messianique et les philosophies mystiques de la Grèce au moment où l’écart entre le judaïsme et l’hellénisme était le plus considérable. Mais il faut remonter plus haut, jusqu’aux grands lyriques de Judée, jusqu’aux Tragiques et à Homère, pour découvrir le fondement commun de la pensée grecque et de la pensée juive. Il y a plus d’affinités réelles entre le pessimisme robuste d’un Hésiode et la stimulante amertume d’un Osée, entre la révolte de Théognis et les apostrophes d’Habakuk, entre les lamentations de Job et les thrènes d’Eschyle, qu’entre Aristote et l’Évangile. Une synthèse entre ces éléments purs n’eût pas été possible, ni désirable, d’ailleurs. Mais il y a, il y aura eu, une certaine façon de dire le vrai, de proclamer le juste, de chercher Dieu, d’honorer l’homme, qui nous a été enseignée d’abord et ne cesse de nous être enseignée à nouveau, par la Bible et par Homère.”

Ci-joint, un lien intitulé ‟Le maître et son disciple : Chouchani et Lévinas” et signé Shmuel Wygoda. On peut notamment y lire : ‟Lévinas souligne également que si, dans sa vie intellectuelle, Simone Weil avait de grandes exigences, elle s’est pourtant contentée d’une lecture superficielle des sources juives. On peut donc lire entre les lignes que si Simone Weil avait cherché dans le judaïsme ce qu’elle a cherché dans la pensée en général, elle aurait abouti à un résultat différent” :
http://www.levinas.fr/textes/pager.asp?a=2&p=7

Khris

Je me demande si on ne sert pas l’antisémitisme à toutes les sauces! ne soyez pas d’accord avec Israël et vous êtes antisémite!
Paul n’était pas antisémite car lui-même Juif élevé comme un pharisien, très (trop?) proche de la loi de Moïse jusqu’à ce qu’il rencontre Celui qui est la gloire d’Israël: Jésus-Christ. Mais il lui faut cette rencontre pour rendre d’Israël un témoignage « qui donne envie ».
Paul m’a appris aussi à mieux comprendre Israël. Non pas à travers ce que j’en vois aujourd’hui, mais à travers le plan de Dieu pour Israël ET les nations par le moyen de la promesse faite à Abraham.
Car pour Dieu, Israël n’est pas QUE le peuple que nous connaissons aujourd’hui, mais aussi l’ensemble de ceux qui auront cru en Jésus-Christ. Abraham, père d’un grand nombre de nations, telle est la promesse!

Bohémond

à « Vicky »,
vous qui ne faites que rapporter les « paroles » de la Torah et du Querim judéo-nazaréne transformé par les Califes et conçu sous le règne de Melik, Abd Al Malik, à partir de 685… nous avons lu « Une lecture juive du coran » de Haï Bar Zeev dont vous trouverez un rapide aperçu à l’adresse suivante : http://www.hai-bar-zeev.com/Files/une_lecture_juive_du_coran_juillet_2009___publication_internet_1._partie__fin_chap._3.pdf
Nous connaissons depuis longtemps l’inspiration judéo-nazaréenne des rédacteurs du coran. Je pense que vous saurez également lire les deux ouvrages d’Edouard Marie Gallez « Le Messie et son prohpète » ainsi que l’ouvrage de Michael Allan Cook (érudit de l’histoire islamique) et Patricia Crone : « Hagarisme : la Fabrication du Monde Islamique ». Certes c’est un peu différent de l’apologétique islamique mais c’est aussi beaucoup plus scientifique. Entre croire et savoir, il y a un fossé plus ou moins difficile à franchir mais qui commence toujours par la courageuse acceptation de se remettre profondément en cause. Bon courage !

Bohémond

Article intéressant qui constate l’antagonisme des autres civilisations du proche orient ancien à l’encontre des Juifs. Cependant l’origine de cet antagonisme que vous nommez antisémitisme (improprement) et qu’il faudrait nommer antijudaïsme voire antimonothéïsme, relève d’une étude bien plus complexe qui fait notamment appel à la philologie et l’étude des cultures et langues anciennes du proche orient ancien. Vous « simplifiez » ou « vulgarisez » ce qui vous conduit à des conclusions autant approximatives que hâtives. Il faut d’abord considérer que le monothéïsme a bouleversé politiquement les prérogatives, privilèges et le pouvoir des élites des sociétés qu’il a rencontré. Quant à l’antagonisme de la pensées grecque avec la pensée juive, elle tient essentiellement à l’absence de conceptualisation des langues sémito-araméenne contrairement à la conceptualisation de la langue grec. Cette divergence conduit à une opposition radicale dans le système de pensée et une grande incompréhension toujours présente de nos jours puisqu’elle fonde la différence eschatologique entre le salut individuel proné par le pagano-christianisme et le salut collectif des juifs, des judéo-chrétiens comme des musulmans. C’est d’ailleurs de nos jours une des principales découvertes des théologiens pagano-chrétiens dans leurs échanges avec les églises syro-chaldéennes et les judéo-chrétiens émigrés notamment d’Irak… Voici un exemple simple d’incompréhension entre le terme araméen et sa traduction en grec par les auteurs anciens qui a conduit à une distrosion de sens :  » la foi qui vivifie » a été mal traduit en « la foi qui sauve » et extrapolé en « le Christ sauveur… du Monde » par les pagano-chrétiens de Rome comme de Byzance conduisant évidemment à leur fausse théorie du Verus Israel (remise en cause depuis). Au sujet de l’Exode (mythe fondateur de la seconde alliance et donc du peuple juif et selon cet article de « l’antisémitisme ») ou plus précisément de savoir si les Hébreux ont été « expulsés » ou s’ils ont fuit l’Egypte, il est intéressant de lire l’étude de Messod et Roger Sabbah « Les secrets de l’Exode » qui donne une autre version que celle de la Torah. La seule et unique preuve qu’Abraham ait été l’auteur du monothéïsme repose précisément sur la Torah. Or cette étude notamment linguistique et philologique a le mérite de proposer une autre approche pour fonder l’hypothèse de la naissance en Egypte 14 siècles avant l’ère chrétienne du monothéïsme avec le Pharaon Akhénaton, fils Aménophis III. Cette hypothèse intéressante ne remet pas en cause le judaïsme mais que la Genèse puise en partie ses racines aux sources de la Cosmologie égyptienne et que l’hébreu ne serait qu’une écriture dérivée des hiéroglyphes. Un autre livre sacré est lui aussi mis à mal dans plusieurs ouvrages récents par d’autres « affreux chercheurs révisionnistes » qui osent remettre en cause l’existence même de Mahomet notamment l’ouvrage de Tom Holland « A l’ombre de l’épée » (Doubleday) et celui de Robert Spencer, « Mahomet a-t-il existé ? ». Ainsi les deux grandes religion monothéïste tout comme le pagano-christianisme doivent accepter les « blasphèmes » du révisionisme sans lesquels l’histoire écrite par les vainqueurs ne serait que propagande apologétique. la force du judaïsme ne réside-t-il pas précisément dans le fait d’avoir toujours accepté la controverse notamment dans la pratique du pilpoul et du drash ?

Patrice

Quel dommage de sortir de leur contexte les écrits de Paul.
Depuis que je suis chrétien, jamais les écrits de Paul n’ont suscité d’antisémitisme en moi, bien au contraire, j’aime Israël et je prie pour cette nation.
Mais je croix de tout mon coeur que Jésus est le Messie d’Israël, Il est l’accomplissement de centaines de prophéties issues de l’ancien testament et je recommande particulièrement la lecture d’Esaïe 53.
Paul avait un amour profond pour son peuple, son objectif était de lui ouvrir les yeux comme les siens avaient été ouverts.

Jepté

Oui comme le dit DanielFillit les paroles de Paul ont été sorties de leurs contextes et le sont toujours par TOUTES la chrétienté à d’extrêmement rares exeptions.

{« Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée.
C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine ». }
Deuxième épitre de Pierre chapitre 3 verset 15 à 16.

Shalom

Denis

Finkielkraut distille un jus de cervelle frelaté. Il macère dans sa bulle…

Danielfillit

Shalom,
Excellente analyse sur l’antisemitisme de la periode grecque pre-chretienne. Cependant je trouve que vous faite un raccourci un peu rapide avec les ecrits pauliniens qui contrairement a votre hypothese magnifient l’election d’Israel tout en mettant l’accent sur la reconciliation entre Israel et les nations.
Il suffit de lire les chapitres 9, 10 et 11 de la lettre aux Romains, ainsi que le chapitre 2 d’Ephesien pour en saisir l’evidence.
Le Nouveau Testament n’a jamais servi les arguments des anti-semites, si ce n’est des passages sortis de leurs contextes a qui l’on a fait dire ce qu’il ne veulent pas dire.
Plus je lis Paul, plus j’aime Israel!