La candidature de l’ONG israélienne d’extrême gauche Betselem à un prix néerlandais a entraîné une véritable course entre partisans et opposants de cette organisation.
Betselem avait lancé un appel sur Facebook pour obtenir un maximum de votes en vue de l’obtention du Prix Tulipe des droits de l’Homme accordé chaque année par le ministère néerlandais des droits des Affaires étrangères. Ce prix est assorti d’une récompense de cent-mille euros et l’ONG lauréate est choisie en fonction du nombre de votes d’internautes parmi toute une liste d’organisations agissant dans le domaine de la défense des droits de l’homme. Dans son appel aux internautes, Betselem annonçait qu’en cas de succès, elle consacrera la somme remportée « à révéler au monde les préjudices causés par l’occupation israélienne et à la lutte contre les violations des droits de l’homme qui en découlent ».
Durant les premières heures, le tableau du classement semblait donner rapidement l’avantage à l’ONG israélienne face à ses concurrentes. Mais les appels sur Facebook peuvent s’avérer être une arme à double tranchant. Betselem est une ONG controversée en Israël et possède bien plus de détracteurs que de partisans. Il lui est notamment reproché de se servir de la défense des droits de l’homme comme couverture pour noircir l’image de l’Etat d’Israël. Cette ONG a notamment collaboré avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la rédaction de son rapport sur l’Opération Bordure protectrice.
Ainsi, l’appel de Betselem a eu un véritable effet-boomerang. L’ONG sioniste « My Israel », qui lutte contre la délégitimation de l’Etat d’Israël a lancé une campagne sur Facebook appelant les internautes à voter en masse en faveur des organisations concurrentes, notamment celles qui se trouvent en haut de tableau. Le titre donné à cette campagne a été : « Financer l’extrême gauche ? Vraiment pas ! » Cet appel, relayé par d’autres organisations de droite a fait mouche et très rapidement Betselem s’est vue reléguée à la seconde place derrière Phyoe Phyoe Aung, ONG birmane luttant pour le droit des étudiants à se réunir en associations.
Mais les organisateurs de la campagne de droite ne s’arrêtent pas là. Une fois le délai du vote atteint mercredi prochain, les trois premières ONG au classement seront qualifiées pour une « finale ». Lev Solodkine, membre de l’organisation estudiantine Im Tirtsou, qui coordonne la campagne contre Betselem, appelle désormais les internautes à voter en faveur de deux autres ONG, l’une iranienne l’autre pakistanaise afin de reléguer Betselem à la 4e place et l’éliminer du concours.
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