Comme tout le monde le sait, les medias modernes donnent une information objective sans porter aucun jugement de valeur, car le téléspectateur doit se forger un avis circonstancié sur qui est le bon et qui est le mauvais.
C’est ainsi que dans le « western » du Proche-Orient, les images et les informations sont délivrées à partir de faits se passant objectivement dans chaque camp israélien et palestinien.

Le caméraman commence à filmer côté palestinien un enfant en guenilles traînant dans les rues de Jérusalem dans le quartier arabe de Silwan. Il pleure, pendant qu’une femme chargée tenant sur son bras gauche un bébé et un sac à provisions du côté droit peine à rentrer chez elle. Tout autour des maisons plutôt délabrées, du linge étendu dehors, des vieillards sur des chaises regardant une maison gardée par un homme en armes avec gilet pare balles.

Coupez.

Le caméraman poursuit son reportage à Jérusalem en filmant des religieux orthodoxes, se cachant de la caméra, et refusant de parler. Une image d’ensemble montre de jeunes juifs presque en transe en train de prier dans une École Talmudique. Puis l’un de ces élèves sort, il est armé et nous le retrouvons entrant chez lui, là où l’homme armé surveille.

Coupez.

Il interroge l’homme qui lui explique qu’il a une arme pour se défendre, car il a été plusieurs fois agressé alors qu’il rentrait chez lui. Il lui montre deux cicatrices qui selon ses dires seraient celles de coups de couteaux. Le journaliste décide de ne pas passer cet extrait, car il n’y a pas de preuves du lien entre les cicatrices et d’éventuelles agressions.

Le journaliste interroge alors le vieil homme arabe assis sur sa chaise, qui demande au journaliste pourquoi il devrait supporter qu’une famille juive soit venue s’installer devant chez lui. Que ces gens sont des provocateurs et que le seul but de sa vie aujourd’hui est de tout faire pour qu’ils partent. Dernière prise de vues sur l’homme en armes.

Coupez.

Le journaliste a demandé au vieil homme pourquoi un juif ne pourrait habiter où il veut, il lui a montré l’acte d’achat de cette maison pour un prix avoisinant le prix du m² sur les champs Elysées, mais il décide de ne pas passer la réponse de l’homme qui traite les juifs de « chiens » « rats » ou « porcs » suppôts de Satan. Ces propos antisémites ne sont pas « dignes » de la télévision française.

Alors que le journaliste vient d’arriver à son bureau côté israélien, une catastrophe naturelle vient de se produire à l’autre bout du monde. Un tremblement de terre puissant suivi d’un raz-de-marée. Les images passent en boucle. La nature s’est déchaînée dans cette partie du monde et l’horreur est palpable. Juste en regardant, on peut sentir le parfum de mort qui inonde les décombres. Dans la soirée la nouvelle tombe qu’un attentat a été perpétré contre une famille d’un village juif. La mère, le père et les enfants ont été égorgés.

Le journaliste se rend sur place avec son caméraman. Il filme le panneau indiquant la localité. « Une colonie en Cisjordanie occupée ». La famille des égorgés est présentée comme une famille de « colons ». Puis la caméra s’attarde sur une maison entourée d’une bande adhésive interdisant le passage et gardé par des hommes armés. Puis d’autres images de militaires avec des explications sur le couvre-feu et de nouveaux barrages subits par les habitants des villages arabes alentour. Les Israéliens recherchent les auteurs du crime et la vie des villageois arabes est perturbée.

Coupez.

Une réunion de la rédaction du journal télévisé évoque le massacre. Des images existent de cette tuerie, du sang sur les murs, de la barbarie, mais elles risqueraient de provoquer la compassion des téléspectateurs français. Il vaut mieux ne pas en parler. Et, à tout bien y réfléchir, la direction d’antenne n’en parlera pas du tout. Ce n’est pas si important, et montrer ces images risquerait de créer des tensions communautaires. Décision est prise : N’en parlons pas, n’importons pas le conflit.

Quelques jours plus tard, sur le téléscripteur, l’information tombe : plusieurs dizaines de roquettes viennent d’être tirées de la bande de Gaza sur les villages juifs du sud d’Israël, bilan : deux blessés et des dégâts matériels. Mais l’armée israélienne vient de riposter par un raid aérien faisant un mort.

Le journaliste et son caméraman se rendent à Gaza pour voir les dégâts du raid aérien. Un tunnel de contrebande a été bombardé tuant un jeune palestinien de 15 ans qui travaillait sous terre. On ne dit pas que ce jeune homme travaillait 16 heures par jour pour dix dollars. Un esclave du Hamas.

On montre le tunnel bombardé, une ambulance, et le corps en sang du jeune homme porté par des hommes hurlant. Autour du corps des hommes armés, des enfants ânonnant des slogans incompréhensibles, des femmes voilées le poing levé.

Coupez.

On poursuit en filmant des « combattants » du groupe de « résistance » Ezzedine El Kassam (lié au Hamas, mais on ne le dira pas) qui a revendiqué les tirs de ces dizaines d’obus.

Dans un champ d’orangers, leur chef en jean et baskets armé d’une Kalachnikov évoque « l’armée d’occupation », il crie qu’il défendra sa Terre jusqu’à la mort. Il évoque le blocus injuste qui met à genoux une population affamée, la caméra se tourne vers une maison en ruine dont on déduit qu’elle fut détruite par l’armée israélienne.

Coupez.

Le journaliste demandera au « résistant » pourquoi il continue de « résister » puisque les israéliens ont tous quitté Gaza. Mais il ne passera pas la réponse : « Je continuerai le combat jusqu’à la libération de toute la Palestine, Tel-Aviv et Jérusalem inclus ».

Aucune question sur le fait que les Israéliens en partant ont laissé des villages agricoles florissant qui sont devenus des champs de ruine. Aucune question sur la légitimité à tirer les milliers de roquettes sur les villages israéliens obligeant des dizaines de milliers de femmes, enfants et vieillards juifs à vivre dans la peur. Ce serait trop compliqué à comprendre. Aucune image des marchés remplis de victuailles à Gaza, ni des constructions d’habitations luxueuses pour les cadres du Hamas, ni des commerçants rackettés.

Synagogue avant le retrait de Gaza

Synagogue après le retrait de Gaza

Pour équilibrer ce reportage, objectivité oblige, le journaliste va interroger des représentants de l’armée israélienne. La prise de vues se fait dans un bureau. Sur la table des cafés, petits gâteaux et boissons diverses. Le colonel, fier gaillard, est interrogé sur la démesure d’un raid aérien par rapport à des envois de roquettes dans le désert. « Je n’ai pas le droit de faire la fine bouche sur les méthodes de riposte, car lorsque les enfants israéliens sont agressés chez eux, dans leurs écoles par des centaines d’obus, l’armée israélienne n’a pas d’autre choix de les protéger. Cette excellente réponse sera coupée au montage car beaucoup trop longue. Il restera : « Je n’ai pas le droit de faire la fine bouche sur les méthodes ». Net et concis.

Coupez.

Les medias occidentaux ont depuis longtemps figé le casting. Les rôles des bons et des méchants dans ce conflit sont distribués. Rien ne doit entraver cette lecture des faits qui présente d’un côté les victimes, des « résistants avec peu de moyens» et de l’autre les bourreaux, des « colons riches et armés jusqu’aux dents». Personne ne doit dire que l’idéologie de ces « résistants » est de liquider l’état des colons, de le voir disparaître de la carte. Personne ne doit dire que les milliards de dollars donnés en aide aux palestiniens sont allés dans l’achat d’armes ou dans les poches de dirigeants corrompus.

Personne ne doit montrer les 20% d’étudiants israéliens qui sont des arabes, obtenant leurs diplômes de médecins, avocats, mathématiciens dans des Universités juives. Personne n’a le droit de dévoiler que le chef de la résistance palestinienne à Gaza, le « Jean Moulin » d’une Gaza qui n’est pas occupée, fait tout pour laisser son peuple dans la misère et sans éducation, parce qu’il veut détruire l’Allemagne.

Coupez.

Il ne faut pas en parler, ni y faire allusion, car ça risquerait de ternir l’image des « bons » désignés et rendre l’attitude « des méchants » légitime.

Je formule ici le vœu que bientôt tous les peuples arabes, jordanien, syrien, libanais et palestinien compris, n’écoutant plus leurs propres télévisions, ni les media occidentaux, se rendront compte des manipulations dont ils furent victimes et placeront à leur tête des dirigeants qui défendront leurs intérêts, pour l’évolution de leur niveau de vie, la défense de leurs libertés, l’accès à une vraie éducation pour leurs enfants. Ce jour-là sera béni, car les israéliens auront face à eux des partenaires pour la Paix.

Bernard Darmon

Le POST.fr

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