Meyer Habib a crée la surprise en parvenant dimanche soir à se hisser au second tour des legislatives partielles pour la huitième circonscription des Français de l’Etranger. 1744 voix sur l’ensemble de la circonscription ont suffi au vice président du CRIF pour venir coiffer sur le poteau la candidate PS, Marie Rose Koro qui n’a comptabilisé que 1659 suffrages.

Alors qu’il avait été l’un des derniers à annoncer sa candidature sous l’étiquette de l’UDI centriste, Meyer Habib a donc réussi une campagne-éclair qui lui a permis d’obtenir plus de 1500 voix sur le territoire israélien soit 55% des suffrages alors que les 19 autres « prétendants »de a « huitième » n’obtenaient, tous ensemble, que 45% :

« C’est incroyable, c’ est un véritable miracle » a t-il déclaré Meyer Habib lorsqu’il a compris qu’il était au second tour !

Cette performance en Israël a compensé un score modeste en Italie, où son suppléant, Eric Véron n’a pas réussi à rassembler plus de deux cents voix.

Selon les observateurs israéliens , Meyer Habib serait désormais en position favorable pour se faire élire, dimanche 9 juin, à l’Assemblée nationale.

En effet : plusieurs candidats indépendants dont certains ont animé la campagne, comme le journaliste Jonathan Simon Sellem(755 voix), le franco-italien Alexandre Bezardin(884 voix), ou encore Nathalie Mimoun (599 voix) et Albert Fratty(383 voix) de Natanya envisageraient de reporter au second tour, leurs suffrages sur Meyer Habib plutôt que sur Valérie Hoffenberg, la candidate de l’UMP arrivée en tête dans la circonscription avec un total de 2479 voix.

Si les votes de ces candidats indépendants se reportaient sur Meyer Habib, celui-ci l’emporterait.

Mais il ne faut pas mésestimer Valérie Hoffenberg et son sens politique inné.

A force de parcourir, depuis près de deux ans, cette huitième circonscription, la candidate UMP en connait tous les dédales.

Et elle n’a pas l’intention de rester passive.

Ce qui laisse présager deux semaines particulièrement mouvementées au sein des deux états-majors.

Mais en attendant, et au lieu de se livrer à diverses suppositions , tirons plutôt, à chaud, les premières conclusions qui s’imposent après ce premier tour indécis :

1. Un scrutin désavoué.

C’est un fait.

Les Français de l’étranger en général, et les franco-israéliens en particulier, ne se passionnent guère pour cette consultation électorale.

Cette tendance très nette en juin 2012, s’est confirmée, dimanche dernier, avec un taux de participation de 10% environ pour l’ensemble de la huitième circonscription !

Et cet abstentionnisme est plus accentué encore en Israël ou le taux de participation avoisine les 8% !!

Pourtant, ce qui ressemble bien à un cuisant échec civique, s’apparente en fait à une volonté délibérée des Français d’Israël, ou d’une majorité d’entre eux , de couper le cordon ombilical avec la France, pas tant avec sa culture, qu’avec sa tradition politique.

Elle est la preuve de l’intégration de ces Français d’Israël devenus des Israéliens francophones dans la société israélienne.

Elle confirme que l’alya en Israël n’a pas été pour eux une simple
démarche circonstanciée mais bien un acte purement idéologique visant à les projeter dans l’avenir sans qu’ils aient besoin de se retourner sur leur identité passée.

2. Les candidats indépendants n’ont aucune chance de l’emporter. Les deux scrutins, en juin 2012 et cette année, l’on confirmé.

Sur les 20 candidats qui ont brigué le siège de député à la « huitième », 13 ou 14 étaient indépendants et 10 d’entre eux étaient résidents en Israël !

Ceux-là n’ont pas compris qu’ils partaient d’emblée avec un lourd handicap : l’absence d’une base politique et électorale dans chacun des pays de la circonscription.

Certains d’entre eux ont fait, il faut l’avouer, une belle campagne en Israël (Sellem, Shapira).

Mais ils ont commis l’erreur de croire que le morcellement à outrance des suffrages leur serait bénéfique.

Les résultats du 26 mai, comme ceux du premier tour de l’élection de l’an dernier avec des candidats tels que Karsenty et Taïeb, ont prouvé qu’il n’en n’était rien et que seule l’étiquette politique offrait un sésame vers le second tour.

Meyer Habib savait pourquoi il a tout fait pour obtenir celle de l’UDI dans cette compétition.

Sans les 124 voix qu’il a obtenues de son suppléant Eric Véron en Italie, il ne serait jamais passé au second tour…

3. Question de choix :Et puisque nous parlons d’Habib, on comprend mieux maintenant pourquoi celui-ci a préféré délaisser la course à la présidence du CRIF, pour briguer un fauteuil de député à l’Assemblée Nationale.

Il semble en effet évident que Roger Cukierman et l’ensemble de l’establishment du CRIF auraient tout mis en œuvre pour empêcher Meyer Habib, trop identifié à Byniamine Netanyaou, de devenir président du CRIF.

Meyer Habib a sagement fait l’estimation de ses chances.

Il a laissé à d’autres le soin d’affronter le grand et puissant notable qu’est Roger Cukierman….

Et il a opté pour une autre compétition toute aussi ardue, mais dans laquelle il pensait avoir de sérieuses chances de l’emporter.

La réalité semble pour l’instant lui avoir donné raison.

Gérard Hadass /JForum (correspondant Spécial)

TAGS : Elections Politique 8ème circonscription Meyer Habib CRIF

Hoffenberg UDI UMP Abstentionisme

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DANIELLE

Je suis fort surprise d’apprendre le refus de Meyer Habib de soutenir Philippe Karsenty dans son combat pour la vérité sur les mensonges médiatiques concernant l’affaire Al Dura.

Alors vous me direz quel rapport avec l’élection d’un représentant à l’assemblée nationale ?

Tout simplement, lorsqu’on pense défendre Israël, il faut soutenir ceux qui se battent contre’ la désinformation journalistique et en l’occurence française, ce qui a amené bien des désastres ensuite. et je ne reviendrai pas la-dessus..

Par un tour de passe-passe médiatique, Charles Enderlin, a su ramener à lui une politique anti-israélienne, et persiste et signe sur des accusations mensongères, mais par qui est-il couvert ?

Alors Meyer Habib, que répondez-vous, vous qui êtes un proche de Bibi Nathanyahou et qui aujourd’hui présente un rapport explicite sur cette diffamation ?

Ratfucker

8% de votants en Israël! Et les 92% restants ne sont pourtant pas les derniers à se lamenter ou à écumer lorsque l’Assemblée Nationale ou le Quai d’Orsay agissent contre Israël. S’ils votaient en masse, cela ferait peut-être réfléchir le pouvoir – et pas seulement le pouvoir français: les francophones sont considérés comme quantité négligeable au regard des russophones, arabophones, amharinophones, etc… en Israël, lesquels sont organisés.

choasef

Ce qui prouve, que ce n’est pas le representation des francais de l’etranger qu’il l’interesse, car n’ayant pas de chance au CRIF, il a cherche un autre creneau.

Et apres l’on dira que ce n’est pas leur ego, que ces gens la cherche a montrer.

La vice presidence du CRIF ne lui suffit pas

JOEL

Bonne chance à Meyer HABIB !! Nous avons besoin d’un soutien à Israël à l’Assemblée Nationale…Ils sont tellement rares !!!