La révolution pro-européenne de l’Ukraine et la chute du président Victor Ianoucovitch sont un coup dur pour la Russie.

Paralysé par les jeux Olympiques qui se tenaient dans son pays, Poutine a encaissé cette défaite dans le silence.Mais le maitre du Kremlin n’est pas homme à subir une telle humiliation sans y répondre et il réagira sûrement.

Sous quelle forme, nul ne peut encore le dire et il ne se contentera certainement pas du rappel de son ambassadeur à Kiev.
N’oublions pas qu’avant de faire partie de l’URSS, l’Ukraine était une province de l’empire Russe.

Aujourd’hui, si sa partie occidentale, catholique et ukrainophone a été le moteur du changement de régime, sa partie orientale et le sud sont en majorité orthodoxes et russophones et n’acceptent pas les évènements qui viennent de se produire à Kiev, même si certains d’entre eux déplorent la corruption et la gestion désastreuse du président déchu.

Il faut savoir que la Crimée, dont la capitale, Sebastopol abrite la flotte russe de la mer noire, a toujours été russe, avant que Khroutchev,lui-même ukrainien ne l’attribue en 1953 à l’Ukraine dans le cadre de l’URSS, sans imaginer que cette URSS allait imploser une quarantaine d’années plus tard .

Il est difficilement acceptable pour les Russes de voir cette province et ce port tomber entre des mains hostiles. Il y va de leurs intérêts majeurs.

C’est-à-dire que les Européens, dans cette affaire marchent sur des œufs. S’ils ne veulent pas revenir à la guerre froide, s’ils ne veulent pas de la partition de ce pays, ils doivent prendre langue avec Poutine parce que l’intérêt de tous est que l’Ukraine devienne un pont entre l’Union Européenne et la Russie et non une zone de confrontation.
Avant de s’engager davantage avec ses nouveaux gouvernants, ils devraient s’assurer que leur objectif est bien d’instaurer une démocratie et non de remplacer un régime autoritaire par un autre aussi autoritaire.

Il n’y a pas que des angelots dans les mouvements qui ont renversé Ianoukovitch et certains éléments seraient les héritiers des SS Ukrainiens qui pendant la dernière guerre ont été les soldats les plus antijuifs et les plus féroces de l’armée allemande.


Commémoration néo-nazie à Lviv en 2012

Et même si l’Ukraine entretient de bonnes relations avec l’Etat d’Israél, n’oublions pas que l’antisémitisme y est une maladie chronique dans un pays dont la population juive après le génocide nazi se monte aujourd’hui à 200.000 âmes.

Ainsi,si l’on en croit le site « JForum », des cocktails Molotov auraient frappé la synagogue Giymat Rosa à Zaporizhia, situé à 400 kilomètres au sud-est de Kiev, dans la nuit du 23 février .


Tcherkassy

Lors d’un rassemblement à Tcherkassy le week-end dernier, plusieurs ultra-nationalistes ont arboré des T-shirts sur lesquels on pouvait lire : « Tabassons les Zhids ».

Le terme « Zhids » etant une insulte souvent entendue en Europe de l’Est et pouvant être traduit par « sale Juif » ou encore « youpin ».

La communauté juive inquiète aurait fait appel au ministre des Affaires étrangères d’Israël, Avigdor Lieberman en le priant de bien vouloir l’aider à se protéger.

Tout ceci pour dire que tout en nous réjouissant de la chute d’un régime corrompu et totalitaire, il faut savoir que le chemin est encore long et espérer que les gouvernants américains et européens ne commettront pas de faute majeure dans la partie difficile qui s’annonce entre eux et les Russes, car elle est loin d’être jouée.

André Nahum

TAGS : Ukraine UE Guerre Froide Yalta Tcherkassy Antisémitisme

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