© 2009 AFP (European Parliament)
Le président de la Commission européenne José ManuelBarroso a été réélu mercredi pour un second mandat de cinq ans par le Parlement européen avec une confortable majorité absolue, malgré un bilan controversé jusqu’ici. Le président de la Commission européenne José ManuelBarroso a été réélu mercredi pour un second mandat de cinq ans par le Parlement européen avec une confortable majorité absolue, malgré un bilan controversé jusqu’ici.
L’ancien Premier ministre portugais a recueilli 382 voix contre 219. Il y a eu 117 abstentions. Sur les 736 eurodéputés de l’hémicyle, un total de 718 ont participé au scrutin.
Dès son élection acquise, M. Barroso a félicité les parlementaires européens pour « l’énorme confiance » qu’ils lui ont accordée. Il a rappelé que son parti était l’Europe et il s’est engagé à oeuvrer pour « une Europe forte, libre et solidaire ».
Jose Manuel Barroso le 15 septembre 2009 au Parlement européen à Strasbourg
M. Barroso, seul candidat en lice et déjà soutenu par l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’UE, a réussi à obtenir l’aval de plus de 50% des eurodéputés, alors qu’une majorité relative aurait été suffisante.
Son score devrait lui permettre d’éviter un second vote si le traité de Lisbonne entre en vigueur. Avec le traité de Lisbonne, une majorité absolue est nécessaire et certains eurodéputés demandaient en cas de ratification du texte qu’il se soumette à un nouveau scrutin, faute pour lui d’atteindre ce seuil dès mardi.
Le traité de Lisbonne –destiné à faire mieux fonctionner les institutions d’une Union européenne élargie à 27 membres– nécessite encore l’aval des Irlandais (ils se prononceront par référendum le 2 octobre) et la ratification de la Pologne, la République tchèque et l’Allemagne.
Jose Manuel Durao Barroso et Romano Prodi le 30 juin 2004 à Bruxelles
M. Barroso n’a toutefois pas atteint mercredi la majorité qu’il avait recueillie en 2004 (413 voix pour), ni celle obtenue par son prédécesseur, Romano Prodi, en 1999 (392 voix pour).
Avant le vote, certains eurodéputés de sa famille conservatrice confiaient mercredi qu’ils approuveraient sans enthousiasme M. Barroso. Les conservateurs sont la première formation du Parlement, avec 265 élus.
Les socialistes (184 élus) avaient approuvé mardi soir une consigne pour s’abstenir. Leur président Martin Schulz avait expliqué que, selon lui, M. Barroso avait fait « des concessions ». « M. Barroso est un élément parmi d’autres, on veut faire bouger la politique », a-t-il argué mardi soir. Les 32 membres d’un groupe de partis europhobes avaient annoncé qu’ils voteraient contre lui, tout comme les Verts (55 élus) et la gauche radicale (35 élus). En revanche, il a obtenu le soutien des conservateurs eurosceptiques du Parlement, qui constituent un groupe à part.
M. Barroso a fait l’objet de nombreuses critiques à l’issue de son premier mandat.
Ses adversaires lui ont reproché d’être trop sous la coupe des grands Etats, et de ne pas suffisamment défendre l’intérêt général européen. La gauche l’accuse aussi d’avoir, par conviction libérale, tardé à réagir à la crise financière, et d’avoir longtemps refusé de plaider en faveur d’un renforcement de la régulation financière.