A la frontière turque, quelque 130.000 Kurdes de Syrie viennent de fuir les djihadistes de Daesh, l’autoproclamé « Etat islamique ». Ils racontent.
130.000. Le nombre de réfugiés kurdes de Syrie arrivés en Turquie en quatre jours donne le vertige. Des hommes, des femmes et des enfants qui fuient l’horreur de la mort, les attaques du groupe djihadiste « Daesh », autoproclamé « Etat islamique » (EI) et ont profité d’une courte ouverture partielle de la frontière turque. Les agences AFP et Reuters étaient sur place ces deux derniers jours et ont donné la parole à ces réfugiés.

« Du bord de la petite route qui mène jusqu’à la frontière, ils ne sont que des ombres sous les arbres. Puis lorsque la poussière ocre s’est dissipée, ils apparaissent. Chassés par la crainte des djihadistes, des centaines de Kurdes attendent côté turc l’improbable trêve qui leur permettrait de revenir chez eux. Assis à même le sol d’une plantation de Mursitpinar (sud de la Turquie), Sahab Basravi raconte son exode avec détachement. Comme une histoire à faire peur qu’il pourrait raconter à l’un des enfants avec qui il partage l’ombre de son pistachier », décrit l’AFP avant de laisser parler le réfugié :

Quand ceux de Daesh ont attaqué la ville d’Aïn al-Arab (Kobané en kurde), nous avons eu peur. Dans les mosquées, ils ont dit qu’ils avaient le droit de tuer tous les Kurdes de 7 à 77 ans », dit-il, « alors nous avons ramassé des affaires et nous avons quitté la ville, immédiatement ».

« Nous n’avons reçu aucune aide officielle », déplore de son côté auprès du journaliste de l’AFP Hanna Memed Ali. « Les Kurdes de Turquie nous amènent de l’eau, des fruits et du pain, mais c’est tout », ajoute cette femme. « Vous avez vu dans quel état nous sommes ? Nous voulons rentrer chez nous, au plus vite ».

Arrivé deux jours auparavant, Ismaïl Emer Ziravek, attend l’arrivée de sa famille : « Depuis des mois, ces gens assassinent nos frères et violent nos sœurs. Tout ça se passe sous les yeux du monde et la communauté internationale ne réagit pas », s’emporte-t-il. « Si au moins on nous donnait des armes, on pourrait se défendre… »

« Ils tuent, blessent et kidnappent »

Protégé du soleil par un chapeau bleu, Muhammet Abbas, un enseignant de 40 ans coordonne un groupe d’une vingtaine de personnes dont sa femme et ses six enfants. « Tout le monde est effrayé », explique-t-il à Reuters. « Où est l’humanité ? Où est le monde ? Ils nous assassinent et tout le monde s’en fiche ».

D’autres réfugiés ont eu plus de chance, décrit l’AFP. « Dès qu’ils ont franchi la frontière, ils sont conduits en bus jusqu’à un centre de santé du Croissant rouge, protégé par des soldats en armes. Mais impossible de les approcher. ‘Yasak !’, (interdit !), aboie un militaire ».

Lundi, les autorités turques ont finalement décidé de refermer la frontière, abandonnant les milliers de Syriens, notamment Kurdes, à leur terrible sort. Joint par Reuters au téléphone, Welat Avar, un médecin de Kobané raconte : « L’EI continue son avance. Par tous les lieux où ils passent ils tuent, blessent et kidnappent les gens. Beaucoup de personnes ont disparu et nous pensons qu’ils les ont enlevées. Nous avons un besoin urgent de médicaments et de matériel pour des opérations. Nous avons tellement de blessés, l’EI tue beaucoup de monde dans les villages. Ils ont décapités deux personnes. Je l’ai vu de mes propres yeux. »

[Le Nouvel Observateur C. L. (avec agences)

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Armand Maruani

{{Les turques ont refermé la nasse où sont tombés ces pauvres gens .}}

{{A se demander si le diable n’est pas descendu sur terre et pénétré le corps de cette pourriture de muzz extrémistes}} .

{{Oui le diable est parmi nous et devons le détruire en dressant devant son visage hideux la Croix Chrétienne et l’Etoile de David unies pour une fois .}}