La Crimée vote à l’ombre des canons des tanks russes.
Alors que le référendum controversé se déroule, ce dimanche 16 mars, le gouvernement intérimaire d’Ukraine a affirmé samedi que ses forces avaient repoussé une opération militaire russe, visant à envahir Strikove, dans la province de Kherson, adjacente à la Péninsule. Cette province a une grande valeur stratégique, du fait qu’elle est la source de l’eau et des centrales électriques alimentant la Crimée, que Kiev pourrait donc menacer d’interrompre. Mais ce n’est valable
L’assertion de Kiev concernant un engagement militaire contre les Russes est presque aussi crédible que son compte-rendu sur les 80.000 soldats de troupe russes massés aux frontières de la Crimée et prêts à envahir des zones supplémentaires de l’Est de la Crimée, dès lundi , le jour d’après le référendum. Le Parlement par intérim a, de même, été convoqué à une session d’urgence, lundi à 10 h.
Les sources militaires de
Ces mouvements sont destinés à accentuer la pression psychologique pour dissuader Kiev et l’Occident de concevoir tout plan qu’ils pourraient envisager pour interrompre le referendum ou interférer dans ses résultats.
La seule action militaire flagrante de Moscou, à la veille du vote, s’est déroulée vendredi 14 mars, lorsqu’une unité de cyberguerre russe a
Cette capture a constitué un avertissement du Président Vladimir Poutine à Washington, lui intimant de ne pas s’y impliquer. L’opération a souligné le message que le Ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a transmis au Secrétaire d’Etat américain John Kerry, lorsqu’ils se sont rencontrés à Londres, vendredi, et qui était : « Nous devons respecter la volonté du peuple de Crimée, au cours du référendum à venir » – signifiant que cette volonté est de rejoindre la Russie.
Kerry a répété le message d’Obama, que les Etats-Unis considéreraient ce référendum comme
Après s’être entretenus durant six longues heures, les deux Ministres se sont avérés incapables de combler le fossé qui les sépare. Ils n’ont pu que se mettre d’accord pour reprendre leur dialogue lundi, alors que le vote sera passé, que les intentions de Poutine seront connues, concernant la Crimée et quand les institutions européennes auront voté des sanctions très limitées pour punir la Russie de son ingérence.
Après quoi, les deux grandes puissances pourraient prendre de nouvelles mesures pour tenter de trouver un compromis pour l’Ukraine. Pendant ce temps, aucun des deux ne fait de quartier. Samedi soir, les USA ont posé sur la table du Conseil de Sécurité des Nations-Unies une nouvelle résolution, déclarant ce référendum invalide et exhortant les pays membres à ne pas en reconnaître les résultats. Comme prévu, la Russie a mis son veto et la Chine s’est abstenue. L’Ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power a déclaré, sans doute pour se consoler, que ce vote mettait en lumière l’isolement de la Russie.
Dimanche, les habitants de Crimée se préparaient à voter, sans obstacle discernable pour les dissuader de le faire. Nos sources militaires n’ont constaté aucun indice de préparation militaire inhabituelle, chez les voisins européens de l’Ukraine, dans les bases américaines du continent, ni même au sein de l’armée ukrainienne. Personne n’est certain, en Occident, de la proportion de ses commandants qui obéiront au gouvernement intérimaire, au moment crucial et s’ils transmettront ses ordres à leurs soldats.
Partiellement à cause de cette incertitude qui pèse, le Président Barack Obama a rejeté les demandes du Premier Ministre ukrainien Arseniy P. Yatsenyui, au cours de sa visite à la Maison Blanche, mercredi 12 mars, lorsqu’il a requis des armes américaines et une aide financière au profit de ses forces armées. Il souhaitait aussi un accès à la couverture des mouvements de l’armée russes par les services de renseignements américains. L’aventure du drone Hunter a pu refroidir ces velléités…
Tout ce que le Président américain était prêt à offrir, c’étaient des boîtes en fer de rations pour les troupes ukrainiennes. S’ils n’obtiennent rien de plus, au moins ne mourront-ils pas de faim…
Mais l’une ou l’autre de ces forces actuellement en suspension peut craquer et se lancer dans une action imprévue, au cours du référendum ou juste après sa clôture…
DEBKAfile Reportage spécial 15 mars 2014, 10:41 PM (IST)
debka.com Article original
Adaptation : Marc Brzustowski