Les membres de l’équipe de TF1 arrêtés jeudi matin au Caire avant d’être libérés « au milieu de la nuit » de jeudi à vendredi « vont bien physiquement » après avoir vécu « quinze heures d’interrogatoires », a indiqué Catherine Nayl, directrice de l’information de la chaîne.

« Ils ont été relâchés au milieu de la nuit dans un hôtel où se trouvaient d’autres journalistes », a-t-elle indiqué à l’AFP.

L’équipe de TF1 avait été arrêtée jeudi matin par des hommes en civil armés et conduite vers un lieu indéterminé, selon la chaîne.

« On circulait en voiture. Des hommes en civils, armés de longs couteaux et de bombes de gaz lacrymogènes, nous ont arrêtés sans aucune raison particulière. Ils avaient manifestement l’ordre d’arrêter des journalistes », a raconté à l’AFP Pierre Grange, un des trois reporters, joint au téléphone au Caire.

« On a d’abord été interrogés pendant une heure par un militaire dans un hôtel désaffecté. Ca ne s’est pas trop mal passé. Mais ensuite, on a été conduits dans un camp militaire et, là, c’est parti pour 15 heures de pression psychologique », a-t-il poursuivi.

« On avait les yeux bandés. Ils nous faisaient sans cesse asseoir ou marcher en nous posant tout un tas de questions pour savoir si on était des espions. On n’a pas eu le droit de boire, de manger, d’aller aux toilettes ou de parler entre nous », a continué Pierre Grange, tout en précisant que plusieurs dizaines d’autres personnes, journalistes étrangers ou manifestants anti-Moubarak, étaient présentes au camp.

« C’est en général le genre de lieu qu’on découvre après la chute d’un régime. Là, des journalistes ont pu voir à quoi ressemblait un lieu de torture psychologique. J’ai visité le musée de la Stasi, c’était vraiment ça ».

« Notre arrestation, ce n’est pas une bavure. C’est délibéré pour faire craquer et fuir les journalistes », a insisté Pierre Grange, soulignant que si son équipe allait bien, le chauffeur et le traducteur égyptien qui les accompagnaient avaient été très choqués: « Nous on s’en ira, eux ils restent ».

TF1, dont huit journalistes sont actuellement en Egypte, n’a « pas l’intention pour le moment de rapatrier » ses équipes, mais « il est sûr qu’on ne peut plus avoir la même couverture qu’au début, parce qu’il y a ces arrestations et la dangerosité de la rue », a précisé Catherine Nayl.

PARIS, 4 fév 2011 (AFP) –

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