ABU DHABI —Dans ce qui pourrait marquer un geste sans précédent, l’Arabie Saoudite a autorisé la publication d’une critique cinglante de la politique économique.

Les cercles dirigeants saoudiens ont supervise la publication d’un rapport qui alerte de la probabilité d’une crise économique au sein du Conseil de Coopération du Golfe du Royaume.


Ligne d’horizon à Riyad

Abdul Aziz Al Dekhayel a formellement démenti les pretentions au progrès de l’Arabie Saoudite, dans des domaines comme la responsabilité fiscale, la diversification et l’emploi.

“Les officiels, dans le Royaume pensent que nous assistons à l’âge d’or de l’économie que la plupart des gens devraient nous envier », déclare Al Dekhayel. « Lorsque j’observe cet « âge d’or » dans une perspective de viabilité, le tableau tend à devenir très gris et sombre ».

Dans le cadre d’une analyse publiée par le quotidien saoudien Al Sharq, au début avril, Al Dekhayel a mis l’accent sur « la production très faible », la corruption, les dépenses exagérées et la surpopulation. Cet économiste alerte que la seule source de revenus pour Riyad réside dans le pétrole brut.

“Quand je regarde autour de moi, tout ce que je constate, c’est l’extravagance, le gaspillage, la paresse, une maigre production et un consumérisme sans limite », affirme Al Dekhayel, qui s’’est formé aux Etats-Unis. « Nous n’avons absolument aucun projet d’avenir. Tout se passe comme si le gouvernement et le peuple saoudien avaient supprimé le mot « avenir » de leur vocabulaire ». Des sources diplomatiques que cette critique sévère inhabituelle est la marque d’une politique d’ouverture ordonnée par le Roi Abdallah. Elles affirment qu’Abdallah, qui a limogé son Ministre de la Santé Abdullah Al Rabeea, le 21 avril, en pleine pandémie d’un dangereux virus, a, ainsi, voulu signifier son soutien à l’effort de modernisation, qui fait appel aux classes moyennes montantes du Royaume.

Al Dekhayel, qui ne cite ni le roi ni sa famille, a exhorté à des réformes drastiques en Arabie Saoudite, particulièrement dans les domaines de l’éducation et le combat contre la pauvreté. Il a déclaré que le Royaume doit insister sur les sciences et encourager la créativité.

« Il est essentiel que nous démarrions sans délai un vaste programme de réformes à tous les niveaux de notre économie », a prévenu Al Dekhayel. « Cela requiert une volonté politique ferme qui envisage les risques futurs et développe une stratégie pour les éviter ».

worldtribune.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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