L’Amérique favorable à ce que l’Iran enrichisse l’uranium à + de 20%, mais réduise le rythme et le nombre de ses centrifugeuses IR-2. Mais n’est-ce pas dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes? On est très loin des conditions minimales exigibles, pour Bibi Netanyahou…

Les fameuses centrifugeuses R-2 sophistiquées que l’Iran compte bien conserver pour fabriquer l’uranium utile à ses bombes.

Le Secrétaire d’Etat John Kerry a fait le point avec la représentante des affaires étrangères de l’UE, Catherine Ashton, dimanche soir 13 octobre, sur les points d’accord et de désaccord qui se sont instaurés entre les Etats-Unis et l’Iran. Elle a, ensuite, dû être emmenée rapidement vers le lieu de rencontre avec le Ministre des affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif, le jour suivant, juste avant les pourparlers du P5+1 avec l’Iran qu’elle présidera à Genève, le mardi 15 octobre.

Autant Kerry que le négociateur en chef iranien Abbas Araghchi ont rendu publiques les positions officielles de leurs gouvernements respectifs, par des déclarations, dimanche soir. Nul ne peut garantir quelle partie de ces déclarations survivra tout au long du processus diplomatique formel et de coulisse, jusqu’à son terme.

Le Secrétaire d’Etat a parlé d’une fenêtre d’opportunité pour la diplomatie, s’agissant du programme nucléaire iranien et qu’elle était « grande ouverte »… mais, s’est-il empressé d’ajouter, en paraphrasant Binyamin Netanyahou, « Nous pensons que pas d’accord du tout serait mieux qu’un mauvais accord ».

Kerry ne devrait pas oublier à si bon compte comment sa promesse tonitruante d’une frappe militaire américaine contre la Syrie, à cause de l’utilisation d’armes chimiques, est retombée à plat, par la décision du Président Barack Obama de revenir sur sa parole.

Araghchi a écarté toute idée que Téhéran accepte d’envoyer son uranium enrichi à l’étranger, même en vue d’un accord allégeant les sanctions. En disant cela, il a directement contredit un commentaire précédent du porte-parole du Parlement iranien, Ali Larijani, disant que l’Iran a bien plus d’uranium enrichi qu’il n’en a besoin et devrait l’utiliser comme une monnaie d’échange, lors des pourparlers avec l’Occident.

Les sources de Debkafile à Washington et Téhéran révèlent que, 24 heures avant le forum de Genève, aucune décision difficile et rapide n’est envisagée, sur les points d’accord et les propositions qui doivent être posés sur la table – que ce soit au sein du cercle rapproché de Barack Obama, dont les conseillers les plus intimes sont dirigés par son chef d’équipe Denis Mc Donough, ou du bureau de l’Ayatollah Ali Khamenei.

Tous les deux, en effet, sont retenus par des divergences internes de dernière minute et de grandes incertitudes, concernant leurs bases arrière, en politique intérieure. On ne s’attend plus guère à ce que des sujets de première importance puissent avancer, dès la rencontre de Genève, mais qu’ils devraient être traités par des niveaux de décisions plus élevés, ultérieurement. Lundi, Zarif a confirmé l’impression selon laquelle aucun consensus ne devrait être atteint à la Conférence de Genève et que les six ministres des affaires étrangères devraient, à nouveau, être convoqués pour pousser plus loin vers une résolution ultérieure.

Dans l’état actuel des choses, Debkafile est en mesure d’éclairer cinq aspects remarquables :

1. En guise de contribution personnelle veillant à conduire ces négociations au succès, soit à un accord signé par les six puissances mondiales, Barack Obama a accepté le principe, lors d’échanges de coulisse, que le programme nucléaire iranien puisse se poursuivre, y compris l’enrichissement d’uranium à un raffinage de plus de 20%.

Où les deux camps divergent, c’est sur les quantités d’uranium enrichi et le type de centrifugeuses employées pour les produire.

2. Le Président Obama voudrait accepter la déclaration du régime iranien affirmant que son programme nucléaire est uniquement consacré à des objectifs pacifiques et que le pays ne se serait jamais engagé dans une activité d’armement la balistique à très longue portée est là pour prouver le contraire »>Article original. Il veut même bien accepter de tomber dans la prétention de la propagande iranienne, d’après laquelle Khamenei aurait diffusé une Fatwa interdisant les armes nucléaires, même si les autorités chi’ites elles-mêmes lui affirment que le Guide Suprême d’Iran n’est pas compétent pour proclamer des décrets religieux.

3. Kamenei lui-même est mis au défi par des controverses au sommet du régime, entre les tenants de la “ligne dure”, qui exige plus de concessions de la part de l’Occident et des factions plus souples, disposées au compromis. Le très influent Larijani parlait probablement à la place de Khamenei, lorsqu’il a offert le premier signal émanant d’une autorité, disant que Téhéran envisagerait le transfert de certains de ses stocks d’uranium enrichi vers l’extérieur du pays, pour qu’un accord puisse être trouvé.

Il n’a pas fallu attendre longtemps, alors que son commentaire était accueilli, à Washington et dans les capitales européennes, comme la première percée majeure dans la diplomatie nucléaire avec Téhéran, pour que négociateur en chef Araghchi leur déverse une douche glacée sur la tête.

4. Les sources iraniennes de Debkafile révèlent que, jusqu’à présent, ce sont les durs qui gardent la main dans le jeu de bascule ou de chaises musicales qui agite le régime iranien. Leur faction argue que, puisque les Etats-Unis ont déjà accepté de laisser l’Iran continuer à enrichir de l’uranium au-delà des 20%, tout ce qui reste à obtenir, c’est de maintenir le cap, quant au nombre de centrifugeuses hautement avancées IR-2 que l’Iran est autorisé à utiliser. Cet atout, disent-ils, est assez puissant pour surenchérir contre n’importe quel argument concernant la quantité de matériel fissile enrichi que l’Iran a le droit de conserver dans le pays (puisqu’ils pourront en produire, a priori, autant qu’ils le voudront).

5. A ce stade, il ne reste absolument rien des quatre hypothèses de départ ou conditions minimales exigibles du Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou, pour accepter un accord avec l’Iran. Pas même un vestige ne subsistera sur l’agenda de la Conférence de Genève, après que Washington ait écarté ces conditions l’une après l’autre, qui, pour rappel, étaient : stopper l’enrichissement d’uranium, retirer les stocks d’uranium enrichi d’Iran, fermer le site souterrain d’enrichissement de Fordo et suspendre la construction du réacteur d’eau lourde d’Arak, destiné à la production de plutonium.

Le Secrétaire Kerry a jeté un os à ronger au gouvernement israélien, dans son commentaire de dimanche, diffusé de Californie, par satellite, à l’intention du Sommet de la Commission israélienne des Affaires Publiques. « Je tiens à vous faire savoir que nos yeux sont grands ouverts, aussi. Alors que nous cherchons une solution pacifique au programme nucléaire iranien, les paroles doivent être suivies d’actions. Dans tout engagement diplomatique avec l’Iran, nous sommes pleinement conscients des besoins sécuritaires d’Israël ».

Les Israéliens ont des doutes croissants qu’aucune des parties engagées dans un accord concernant le programme nucléaire iranien, puisse joindre le geste conformément à la parole.

DEBKAfile Reportage Spécial 14 octobre 2013, 11:48 AM (IDT)

debka.com Article original
Adaptation : Marc Brzustowski.

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yacotito

On peut faire entièrement confiance aux occidentaux américains compris, pour faire connerie sur connerie.

Chacun connaît mais s’empresse d’oublier la célèbre phrase prononcée en 1938 par Winston Churchill à l’adresse du Premier ministre britannique de l’époque, Neville Chamberlain, après les accords de Munich, par lesquels la Grande-Bretagne et la France avaient abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler :

{{« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. »}}

Les erreurs du passé devraient éclairer nos actions à venir, mais il n’en est rien. Les hommes recommencent toujours les mêmes erreurs qui se traduisent hélas par des millions de morts.
Espérons que la présidence d’Obama se termine avant que se gâte, et que l’Amérique retrouve un président qui ait quelque chose dans le pantalon et dans la cervelle.