L’Agence internationale de l’énergie atomique doit publier demain, à Genève, un rapport assez accablant pour l’Iran : selon l’agence Reuters, qui a pu consulter ce document de treize feuillets, les gendarmes du nucléaire écrivent, sur la foi de « sources crédibles », que le régime des mollahs « a mené des activités relatives à la mise au point d’un engin explosif nucléaire ».
On comprend mieux le tintamarre médiatique mené, toute la semaine dernière, par Israël: les journaux israéliens avaient décrit en long et en large une réunion du cabinet de sécurité, où Benyamin Netayahou et ses principaux ministres ont examiné la possibilité de frappes sur l’Iran. L’armée avait aussi annoncé le test (réussi) d’un nouveau missile de longue portée, et l’aviation testé des opérations lointaines, notamment au dessus de la Sardaigne.

Cette campagne de communication a culminé, dimanche, avec une interview de Shimon Peres au journal Israël Hayom, où le Premier ministre israélien affirmait: « La possibilité d’une attaque militaire contre l’Iran est plus proche que l’option diplomatique ».

Israël, qui manifestement avait connaissance du contenu du rapport de l’AIEA, va-t-il bombarder l’Iran tout de suite? Non, a rassuré, hier, Ehoud Barak, le ministre de la Défense.

Les menaces visaient d’abord à mettre sous pression la communauté internationale, pour qu’elle adopte à l’Onu un cinquième train de sanctions  contre l’Iran.

La Russie et la Chine, qui disposent d’un droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu, y consentiront-elles? A l’heure actuelle, c’est peu probable; la résolution 1973, un tour de force occidental en Libye, est trop frais… Et Pékin ne veut pas d’une instabilité qui remettrait en cause ses achats de pétrole dans la région.

Mais l’attitude de Pékin mérite un chapeau bas :

D’une main, la Chine a voté les précédentes sanctions, qui isolent Téhéran sur la scène internationale, affaiblissent son économie et interdisent aux Occidentaux de commercer avec l’Iran.

Et de l’autre, la Chine commerce de plus en plus avec cet Iran suffisamment affaibli pour s’estimer heureux d’accueillir les investisseurs chinois (4 milliards de dollars en juillet dernier lors de la visite à Téhéran d’un hiérarque du PCC) et d’écouler, aux conditions fixées par son partenaire. La Chine n’est pas un investisseur-client désintéressé.

Si l’on en croit  le Tehran Times d’hier, la Chine n’a jamais autant importé d’hydrocarbures iraniens. 650 000 barils/jour de brut au premier semestre de 2011, soit 50% de plus que pour la même période de 2010.

Pour le GPL, c’est +72%. Et +280% pour le naphte. L’Iran est devenu le troisième fournisseur de pétrole de Pékin, après l’Arabie saoudite et l’Angola.

Le génial régime communiste de Pékin a inventé la dernière merveille du capitalisme international: le fournisseur captif!

Bruno Ripoche

Globservateur

Ouest-France.fr

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yacotito

Une fable très célèbre annonçait déjà la couleur :

– Grippeminaud le bon apôtre
– Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
– Mit les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre.

Ce qui les Arabes font aux autres, la chine le leur fera ! ce n’est qu’une question de temps …
Il se trouve toujours un prédateur plus rusé et cruel que vous. L’histoire devrait nous rendre plus sages, et nous faire comprendre qu’il vaut mieux coopérer pour survivre. Mais l’homme est sourd à toute sagesse.