La Cour suprême d’Israël a confirmé jeudi la condamnation de l’ex-président Moshé Katzav à sept ans de prison ferme pour viols et harcèlement sexuel, mettant ainsi un point final à cette affaire qui a éclaté il y a plus de cinq ans.
M. Katzav doit être écroué le 7 décembre.

L’ancien président « s’est servi de son statut pour perpétrer ses crimes, et la sentence rendue contre lui est justifiée », ont affirmé dans leurs attendus les trois juges de la plus haute instance judiciaire d’Israël, Edna Arbel, Salim Joubran et Miriam Naor.

« Il n’y a aucun doute sur ce qu’il s’est passé (…) Sans aucun doute, il y a eu viol, car les relations sexuelles n’ont pas été consenties, même s’il y a eu des liens romantiques », ont-ils insisté.

« Je n’ai jamais donné d’interview à la télévision », s’est-il écrié lorsqu’un des juges a laissé entendre qu’il s’était servi des médias à son profit.

Costume sombre et cravate, M. Katzav est arrivé au tribunal en affichant un visage souriant et optimiste et saluant ses sympathisants avant l’audience.

Né en Iran en 1945 et père de cinq enfants, l’ex-chef de l’Etat est un juif pratiquant. Tout au long de sa carrière politique au sein du parti Likoud (droite), il s’est posé en défenseur des causes sociales et des laissés-pour-compte de la prospérité.

« En Israël, tout le monde est égal devant la loi », a laconiquement affirmé aux journalistes le procureur de l’Etat Ronit Amiel. « Justice est rendue », a renchéri Shelly Yacimovich, la dirigeante du Parti travailliste, citée comme témoin au procès par le Parquet.

Un des avocats de l’ex-président, Avigdor Feldman, s’est en revanche élevé contre « ce jugement prononcé 11 ans après les faits sur la foi de témoignages douteux ».

L’ex-président avait interjeté appel contre un jugement du tribunal de district de Tel-Aviv le reconnaissant coupable de deux viols et de harcèlement sexuel contre deux de ses subordonnées à l’époque où il était ministre du Tourisme, dans les années 1990.

Le 22 mars 2011, ce même tribunal lui avait infligé sept ans de prison ferme, deux ans de prison avec sursis, et le versement d’indemnités de 100.000 shekels (20.000 euros) et 25.000 shekels (5.000 euros) respectivement en faveur de deux plaignantes.

Les avocats de l’ex-président ont plaidé sans succès devant la Cour suprême que les juges en première instance auraient dû examiner la possibilité que leur client ait eu des relations consenties avec les deux plaignantes. Ils ont aussi souligné que leur client avait déjà été très sévèrement puni en étant contraint de s’isoler à domicile depuis le début de l’affaire.

Durant son procès fleuve, M. Katzav a nié avoir eu des relations sexuelles avec les plaignantes, se disant victime d’un complot ourdi contre lui par les médias.

Il n’a jamais reconnu les faits qui lui sont reprochés. Or, selon la procédure, ce n’est qu’à cette condition qu’il pourrait bénéficier d’un assouplissement de sa peine.

JERUSALEM, 10 nov 2011 (AFP)

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