Le journaliste Philippe MICHIELS était sur la scène du crime très rapidement après la commission des faits. Il nous raconte ce qu’il a vu et entendu.Cliquez sur ce lien : Rapport sur l’antisémitisme en Belgique, 2013 Article original

Au-delà de ce que vous en ont déjà dit les médias, que pourrais-je dire de plus à propos de l’attentat contre le Musée juif de Bruxelles ? Celui-ci, vous le savez, a fait quatre victimes directes, dont un couple d’Israéliens en visite. Dans l’état actuel de l’enquête et, selon ce que veut bien révéler le Parquet, un homme serait descendu de voiture face à ce bâtiment culturel, a abattu deux personne sur le seuil et a ensuite pénétré à l’intérieur pour tirer sur deux autres. Il a fait feu à six reprises, visant froidement le visage et la gorge, puis est reparti à pied. Bien que deux d’entre elles soient de nationalité israélienne, on ignore encore l’identité des victimes, la police souhaitant d’abord prévenir les familles.

A mon arrivée, plusieurs médias nationaux et internationaux étaient présents, ainsi que des responsables d’organisations juives et de nombreux représentants des grands partis politiques… Si les élus libéraux paraissaient sincèrement effondrés – tels Alain Destexhe, dont l’amitié pour la communauté juive n’a jamais été prise en défaut, Viviane Teitelbaum, elle-même membre de cette communauté, ou Didier Reynders, présent par hasard dans le quartier, qui a été un des premiers à accourir sur les lieux et à prévenir les secours – je me suis demandé ce que faisaient sur place les représentants du cdH, du P.S. et d’Ecolo, ces partis qui – On le sait ! – espèrent tirer leur score électoral de l’hostilité envers Israël qu’ils affichent… dans l’espoir de grappiller des voix au sein des populations musulmanes de Belgique !

Car – Que l’on ne s’y trompe pas ! – dans l’esprit de l’Islam, l’Etat et le Peuple d’Israël (Entendez : « les Juifs » !) ne font qu’un. Aussi, quand la Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet (cdH), était présente en tête de cortège, lors de la manifestation anti-israélienne du 11 janvier 2009, et qu’elle y est restée alors que des cris antisémites étaient lancés, des étendards du H’ezbollah et du H’amas brandis, des drapeaux israéliens incendiés, des calicots métamorphosant l’Etoile de David en Croix gammée levés, elle faisait le lit de la haine des Juifs et la voir s’amener, la bouche en cœur, se pavaner devant les caméras pour se dire « horrifiée » par un attentat « qui pourrait être antisémite » tenait plus du cynisme que de l’inconscience !

De même, lorsque Simone Susskind (P.S.) est arrivée sur les lieux – flanquée de Jamal Ikazban (élu P.S. également !) responsable de la publication d’une dessin antisémite et ayant traité Claude Moniquet, expert (non-Juif) en lutte anti-terroriste, « d’ordure sioniste » – en déclarant urbi et orbi (afin de laver d’avance ses « amis » de leur responsabilité éventuelle) que « cet attentat est peut-être le fait de l’extrême-droite fasciste », cela relevait plus de la provocation que de l’expression d’une sympathie envers les victimes ! Quant à Ecolo, qui « bouffe du Juif » à chaque petit déjeuner tout en cachant ce mets « politiquement incorrect » sous le nappage d’une sauce « anti-sioniste », les larmes de crocodiles versées par ses représentants me faisaient penser à l’un de ces sauriens regrettant qu’un de ses congénères ait avalé d’un coup le repas qu’il s’apprêtait pour sa part à déguster morceau par morceau ! Car les déclarations, partiales et enflammées, pro-arabes de ces gens incitent des individus à l’esprit fanatique – dont le cerveau malade fond dans un même moule Juifs, sionistes et Israéliens – aux pires horreurs. Le criminel du Musée juif, même s’il a été seul à agir, n’a donc pas agit isolément !

Il en va de même pour la plupart des rédactions des médias subventionnés qui, par leurs reportages anti-israéliens biaisés, attisent le feu qui couve au sein de la société multi-culturelle belge. Faut-il rappeler que des propos antisémites (Entre autres : « Tuer le Christ ne leur a pas suffit ! ») sont restés plus de six mois sur le Forum de la Radio-Télévision Belge Francophone, et ce, avec l’accord écrit de la Ministre de l’Audio-Visuel (Fadila Laanan, P.S.), avant que la page ne soit effacée ? Que la presse « aux ordres » compare régulièrement (l’entité terroriste de) Gaza à un camp de concentration et qualifie les détenus arabes en Israël, condamnés par une Justice impartiale pour meurtres, de « prisonniers politiques » ? Que des éditoriaux comparent, aussi faussement que régulièrement, le système démocratique israélien aux pires heures de l’apartheid Sud-Africain ? Celui qui arme le bras d’un fou dangereux, tout en lui désignant une cible innocente, n’est-il pas encore plus coupable que le simple d’esprit ?

Car ces gens, qui poussent des cris d’orfraies à l’évocation des partis néo-nazis, ne pratiquent-ils pas eux-mêmes, au profit de leur idéologie électoraliste de gauche, les mêmes méthodes que le Docteur Goebbels :

flatter les bas instincts d’une populace qui ne peut réfléchir par elle-même, désigner Israël comme le bouc émissaire de tous les maux, afin de se hisser en écrasant celui-ci sous le poids de l’appareil du Parti ?!

On sait combien a coûté au Peuple juif, et aux peuples libres, cette folie menée à son terme !

Philippe Michiels

brussels-star.com Article original

Libérer la parole antisémite et les attentats surviennent….


Deux députés belges sous les drapeaux du Hezbollah par zek7722

2 députés belges sous les drapeaux du Hamas et du Hezbollah lors d’une manifestation en Belgique en 2010 – ils manifestaient contre l’intervention de l’armée israélienne contre le bateau pseudo-humanitaire Mavi marmara envoyé par l’IHH, Organisation terroriste turque qui a envoyé ces plus spécimens sanguinaires.

israel-flash.com Article original

——————

« La Belgique est une terre de violence antisémite », G.-W. Goldnadel

Notons toutefois que la résistance à l’antisémitisme est plus développée en Flandre que dans les régions francophones du pays (Bruxelles et Wallonie). La communauté juive flamande et ses dirigeants ne se livrent pas à de l’Israël-bashing comme l’UPJB et le CCLJ. Il faut souligner le travail extraordinaire de Joods Actueel et du blog Vlaamse Vrienden Van Israel (Brabosh).

Me Gilles-William Goldnadel @ Boulevard Voltaire, entretien réalisé par Irène Bertin: Attentat de Bruxelles: il y aura d’autres morts, pas seulement juifs! Article original

Quelle est votre réaction face à l’attentat de Bruxelles qui a fait quatre morts?

Un attentat qui a lieu en Belgique devant un musée juif ne donne pas matière à spéculation intellectuelle. La Belgique est une terre de violence antisémite. On compte huit attentats depuis la Seconde Guerre mondiale, de celui du 8 septembre 1969 devant les locaux de la compagnie El Al à Bruxelles jusqu’aux trois attaques visant trois synagogues au printemps 2002. Il faut aussi noter que depuis la Seconde Guerre mondiale, tous les attentats antisémites en Europe ont été le fait du camp islamo-arabe, à l’exception d’attentats commis par Action directe et Carlos, qui sont d’extrême gauche. Jamais l’extrême droite n’a commis d’acte sanglant depuis 1945. D’ailleurs, pour la première fois, les associations antiracistes autoproclamées n’ont pas privilégié la piste de l’extrême droite. Je tiens aussi à souligner l’attitude impeccable du gouvernement français d’aujourd’hui.

Y a-t-il une spécificité belge dans ces actes de violence ?

Si on compare la France et la Belgique, il y a en France une grande résistance intellectuelle.

La Belgique abrite une communauté marocaine très importante avec une minorité très radicale, qui a envoyé 60 djihadistes belges en Syrie. Il y a aussi un député rouge-brun, Laurent Louis, qui tient son discours en toute impunité, une extrême droite très active et un courant intellectuel qui cultive un antisémitisme très profond.

Pensez-vous que l’Europe devienne de plus en plus antisémite?

Je ne suis pas surpris de ce qui s’est passé en Belgique. Mais je ne crois pas qu’on ait atteint un nouveau palier. Il n’y a rien de nouveau depuis les attentats de la rue Copernic et de la rue des Rosiers. Il n’y a, en fait, aucune amélioration.

Par contre, on constate que l’antisémitisme nouveau, dont le fond est l’antisionisme, ne rencontre pas de résistance particulière, comme si, dans le for intellectuel, l’antisémite qui déteste Israël n’est pas totalement mauvais. L’antisionisme ne provoque pas une détestation antiraciste viscérale.

La communauté juive n’est qu’à l’avant-poste : il faut aussi comprendre qu’il y aura d’autres morts, pas seulement juifs. C’est pour cela que les gouvernements ont si peur des djihadistes qui rentreront de Syrie. Les pays démocratiques ont le droit et le devoir de se défendre. Les temps actuels exigent ces efforts.

bvoltaire.fr/goldnadel Article original

Communiqué

Le BNVCA condamne l’attentat terroriste antijuif commis contre le Musee Juif de Bruxelles le 25/5/2014, faisant 4 morts dont deux citoyens israéliens.

Pour le BNVCA le site visé, les cibles touchées ne laissent aucun doute sur les motivations antijuives et antisionistes des auteurs de cet attentat, commis à la veille des élections européennes.

L’atmosphère antisémite qui règne en Belgique depuis plusieurs mois laissaient prévoir une telle tragédie. Bruxelles est considéré comme le foyer de l’islamisme européen .

Pour le BNVCA , les enquêteurs devront rechercher si ces crimes horribles sont a priori imputables à des pistes de djihadistes, adeptes des mouvements terroristes palestiniens Hamas ou Hezbollah, en lien avec les groupuscules d’extrême droite européens.

Le BNVCA n’a cessé de le clamer et le prouver, la propagande palestinienne , et ceux qui la relaient, portent une grande responsabilité dans la l’incitation à la haine d’Israël, qui pousse à l’acte antijuif.

Après les 6 millions de juifs assassinés en Europe, les juifs sont, de nouveau, en danger dans plusieurs pays de l’Union européenne. Pour le BNVCA Cette situation inquiétante et persistante, est due à la stigmatisation d’Israël de son armée, de son gouvernement, autant que des divagations antijuives de prétendus humoristes, idéologues, extrémistes de droite et de gauche, tels que Dieudonne ou Soral.

Le BNVCA présente ses condoléances aux familles des victimes, aux israéliens, ainsi qu’à la communauté juive touchée en plein cœur dans la capitale européenne.

Le BNVCA est solidaire de la LBCA et son président Joel Rubinfeld, qui réclament justice et protection accrue.

Le BNVCA soutient la décision du Ministre français de l’Intérieur Mr Bernard Cazeneuve, de renforcer la surveillance des sites sensibles de la Communauté juive de France, cible privilégiée des terroristes islamistes et palestiniens.

Le BNVCA rappelle encore que la meilleure défense reste la mise hors d’état de nuire, de façon préventive, des groupes et des individus endoctrinés, ainsi que ceux qui les influencent.

BUREAU NATIONAL DE VIGILANCE CONTRE L’ANTISEMITISME

8 Boulevard Saint Simon

93700 Drancy 0663883029

Le Président
Sammy Ghozlan

Le 25/5/14

——————–

Ces faits antisémites qui ont entaché la Belgique

L’antisémitisme en Belgique n’est pas qu’affaire de mots.


Le docteur Joseph Wybran, tué en octobre 1989.

« L’antisémitisme, c’est une évidence, fait partie de ces émanations odieuses que nous n’avons pas le droit d’ignorer », déclarait en avril dernier Elio Di Rupo. « Autour des écoles et des synagogues, sur la voie publique en général, l’insouciance n’est pas toujours de mise. La prudence est encore trop souvent la règle dans votre quotidien, dans vos activités. Révéler sa qualité de Juif, c’est parfois prendre un risque. Ce qui est inadmissible ! On se pince pour y croire, plus de 70 ans après la Shoah. Mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce constat désolant ».

Ces mots prononcés par Elio Di Rupo lors du dîner annuel du Comité de coordination des organisations juives de Belgique renvoient à la haine antisémite. Une haine qui se rencontre encore parfois en rue, et plus sûrement via les réseaux sociaux où des propos antisémites et plus largement racistes s’expriment sans coup férir, tout en polluant jour après jour les esprits.

L’antisémitisme en Belgique n’est pas qu’affaire de mots. En 1989, l’assassinat du Dr Joseph Wybran a rappelé qu’il n’y a pas toujours loin de la parole aux actes.

En 1989, l’assassinat de Joseph Wybran

En 1988, Joseph Wybran accède à présidence du CCOJB. Il a 47 ans. C’est un médecin réputé, chef du service Immunologie de l’hôpital universitaire Érasme. Il dirige une cellule antisida et est membre du comité de lecture d’une dizaine de publications scientifiques. De plus, il était membre du Comité national de la société d’immunologie et de pharmacologie. A l’Université de Californie, en 1972-73, il a mis au point un test d’identification des déficiences immunologiques. Utilisant des produits nouveaux, il a expérimenté sa méthode à l’hôpital Erasme. Sa mort violente interrompra également les recherches qu’il menait sur les rapports entre la défense immunologique et le système nerveux central. Sa mort privera des sidéens de ses soins et des espoirs que portent ses recherches.

Joseph Wybran est aussi un homme particulièrement actif dans la vie communautaire juive belge. Il s’investit notamment dans le dossier du carmel d’Auschwitz.En 1984, huit carmélites se sont installées dans un bâtiment situé à l’intérieur du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Rapidement, la polémique enfle. Plusieurs personnalités juives mais aussi catholiques s’élèvent contre cette « christianisation de la mémoire » de la Shoah. Cette affaire qui durera dix ans marquera la plus grave crise des relations entre juifs et chrétiens depuis la Shoah.

De 1977 à 1987, Joseph Wybran a aussi dirigé le Comité belge d’aide médicale à Israël, un organisme qui fournit du matériel médical aux zones défavorisées de l’Etat hébreu. Il fut encore président de la section bruxelloise du B’nai B’rith, une institution qui rassemblait quelque 500.000 membres dans le monde et qui s’occupait notamment de permettre des transplantations cardiaques à des malades qui ne pouvaient être traités en Israël. A son initiative, une vingtaine de transplantations ont eu lieu, en trois ans, à l’hôpital Erasme.

Ce passé mis en évidence, « Le Soir » de 1989 tint ainsi à dire de lui qu’il n’avait rien d’un fanatique : « Chercheur, philanthrope et praticien très absorbé, le Dr Wybran, dans son militantisme pour la cause juive, n’avait rien d’un fanatique. Au moment de son accession à la présidence du Comité des organisations juives, Yasser Arafat annonçait un adoucissement des objectifs de l’organisation qu’il dirige (…) Il observait aussi avec satisfaction la vitalité des Juifs laïcs à Bruxelles (…) La capitale belge, remarquait-il encore, est la plaque tournante du combat pour la libération des Juifs d’URSS. »

Mais le 3 octobre 1989, la communauté juive se réveille hébétée : Joseph Wybran vient d’être abattu d’une balle en pleine tête au moment où il regagnait sa voiture sur le parking de l’hôpital Erasme, à Anderlecht. Il décédera ans la nuit, au service des urgences du même établissement, en dépit des soins immédiats prodigués par ses confrères. Il n’y a pas de témoin, l’agresseur est en fuite.

« Ce n’était pas un fanatique »

Le Soir de l’époque relate : « Né en mai 1940 et domicilié clos Drossart, à Uccle, Joseph Wybran était une haute personnalité dans les milieux juifs de Belgique ainsi que dans les milieux médicaux. On comprend donc que l’attentat dont il a été victime a créé un vif émoi dans ces communautés, chacun s’interrogeant sur ses circonstances et ses motivations. (…) C’est peu après 18 h, mardi, qu’un passant a découvert, sur le sol, à côté de son véhicule, le corps du médecin. On a pensé d’abord que le responsable du service d’immunologie de l’hôpital Erasme avait simplement fait une chute et s’était gravement blessé à la tête. La victime a alors immédiatement été transportée au service des urgences de l’hôpital, à quelques centaines de mètres du parking. C’est là qu’on a constaté que Joseph Wybran avait été atteint d’une balle tirée en pleine tête. La police a été prévenue aussitôt ; il était sans doute un peu plus de 19 h.

L’assassin du Dr Wybran attendait vraisemblablement sa victime sur le parking. Armé d’une arme de poing de petit calibre – comme les préfèrent les tueurs professionnels – l’assassin a probablement abattu le médecin à très courte distance. Aucun témoin direct de la scène n’a pu être retrouvé par les enquêteurs. On n’a même aucune certitude sur les moyens de fuite utilisés par le ou les agresseurs.

Une descente du juge d’instruction Françoise Cudell et du substitut Véronique Stevens, accompagnées par le médecin légiste Bonbled et l’expert en balistique Dery a immédiatement été organisée. A cet instant le Dr Joseph Wybran était entre les mains des chirurgiens de l’hôpital Erasme qui se déclaraient extrêmement inquiets sur le sort de leur patient. Dans la nuit de mardi à mercredi, après l’opération, comme le craignait ses confrères, le Dr Wybran décédait. »

Environ 5 000 personnes assistent à ses funérailles, dont Melchior Wathelet (PSC), Jean Gol (PRL), Mark Eyskens (CVP), Philippe Moureaux (PS), le cardinal Godfried Danneels… À l’époque, l ’ambassade d’Israël à Bruxelles constate, pour sa part, « un réveil de la haine et de la violence anti-juive ».

Qui a tué Wybran ? Les années passent et aucune réponse n’est donnée à cette question. Ce n’est que le 18 février 2008, à la faveur d’un coup de filet opéré au Maroc contre un réseau criminel et terroriste dirigé par le Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj, que le dossier de l’assassinat de Joseph Wybran remonte à la surface. Où elle stagne désormais. Car aujourd’hui, au grand dam de sa famille, l’affaire n’est toujours pas éclaircie et menace d’être classée.

L’hypothèse terroriste

Déjà à l’époque, les commentateurs ne se faisaient guère d’illusion : l’assassinat du Dr Wybran risquait de rester sans explication policière : le tueur que personne n’a vu ni entendu a tiré une seule fois. L’hypothèse terroriste fut la plus généralement retenue. Et pourtant, ce médecin, a-t-on souvent dit à l’époque, « ce médecin n’avait rien d’un fanatique ». En janvier 1989, il déclarait encore : « Nous devons admettre qu’un certain réalisme politique propulse l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) vers des négociations, si bien que l’on ne peut négliger ce que déclare Arafat, même si on peut estimer qu’il est isolé ».

La même modération s’était manifestée dans ses propos touchant l’affaire du carmel d’Auschwitz. « Nous n’avons pas réussi à faire comprendre que le carmel est la négation par l’Eglise du génocide juif ». Son intention était de créer un comité de psychiatres et de psychologues qui étudieraient le pourquoi du malentendu et mettraient en lumière l’extrême sensibilité du judaïsme à ce sujet. Ce n’était pas là des démarches d’un homme impulsif, propres à déchaîner la violence.

Une extrême violence pour contexte

L’homme est un sage, mais le contexte lui est à la violence. En 1989, lorsque Joseph Wybran est assassiné, le terrorisme sous ses multiples facettes a déjà plusieurs fois frappé la Belgique. Le journaliste su Soir René Haquin fait ainsi l’effrayant inventaire de cette violence aveugle : « Premier attentat, en septembre 1969, contre les bureaux bruxellois de la compagnie israélienne El Al. Suivi en septembre 1972 – l’année du massacre de « Septembre noir » au village olympique de Munich – par l’attentat contre Zadek Ophir, grièvement blessé d’une rafale de mitraillette tirée par le marocain Hassan Joudat, qui venait de sortir de prison et qui réussit à quitter le pays sans se faire arrêter. Les années qui suivirent furent marquées par de nombreuses alertes à la bombe dans les gares et les aéroports et la Belgique mit sur pied une unité de lutte contre le terrorisme, l’escadron Diane.

En 1978, des lettres piégées furent adressées à des diplomates israéliens en poste à Londres, Genève, Paris et Bruxelles, où la police intercepta un envoi avant qu’il parvienne à l’attaché militaire de l’ambassade d’Israël. Il y eut l’attentat à la grenade, perpétré par trois Palestiniens, le lundi de Pâques 1979 à l’aéroport de Zaventem : douze blessés parmi les passagers qui débarquaient du vol El Al en provenance d’Israël. On découvrit à cette occasion que des gardes israéliens en armes étaient autorisés à surveiller, dans la zone internationale de l’aéroport, les départs et les arrivées d’avions d’El Al. Malgré les menaces palestiniennes visant à faire libérer les deux terroristes arrêtés, ceux-ci furent condamnés à huit ans de prison l’été suivant.

En juillet 1980, nouvel attentat à Anvers contre un groupe d’enfants juifs qui partaient en colonie : un tué, dix-neuf bessés. La communauté juive constitua alors une garde armée, tant à Anvers qu’à Bruxelles, tandis que le dispositif policier belge se mobilisait contre le terrorisme. Le lanceur de grenade, arrêté, fut condamné à mort.

Un autre Palestinien fut intercepté à Bruxelles après une tentative ratée d’attentat sur les passagers d’un vol El Al à Zaventem et un projet d’attentat contre un bureau israélien de tourisme à Bruxelles. L’année suivante, cinq mois après l’assassinat de Naïm Khader, le représentant de l’OLP à Bruxelles, un attentat détruisit la Hovenierstraat à Anvers, en octobre 1981 : trois tués, cent blessés par l’explosion d’une camionnette piégée devant la synagogue.

Mitraillade encore en septembre 1982, à la grande synagogue de Bruxelles, rue de la Régence : cet attentat fut à l’origine de la création du GIA, le groupe interforces antiterroriste qui ne commença cependant à fonctionner concrètement que deux ans plus tard, au début de la campagne d’attentats des Cellules communistes combattantes CCC. »

Un nouvel attentat à l’explosif perpétré en novembre 1986 contre la synagogue d’Anvers et revendiqué à Beyrouth ne fit que des dégâts matériels. Un diplomate syrien fut encore l’objet d’un attentat à Bruxelles en octobre 1987, puis en 1988 ce fut au tour de l’imam de la grande mosquée. »

Après le 11 Septembre

L’antisémitisme en Belgique connaîtra encore d’autres soubresauts. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, diverses rumeurs furent lancées ainsi dans tous les sens. Dont un qui voulait que l’ensemble du personnel d’origine juive – soit 4.000 personnes – travaillant habituellement dans les deux tours détruites par les avions kamikazes aurait été prévenu qu’il ne fallait pas se rendre le 11 septembre au WTC. Résultat : aucun Juif ne figurerait parmi les victimes !

Cette information circula comme une traînée de poudre à travers le monde, de Karachi aux quartiers de grandes villes européennes (dont Bruxelles) où vivent des populations issues de l’immigration arabo-musulmane. L’objectif de cette rumeur ? Accréditer l’idée que ces attentats auraient été l’œuvre des services secrets israéliens pour accuser à tort le monde musulman. Ainsi, le réseau terroriste de Ben Laden, du même coup, devenait étranger aux massacres commis aux États-Unis. Et la guerre lancée contre lui et ses protecteurs talibans afghans, véritablement injuste.

En 2008, l’opération Plomb durci menée par l’armée israélienne contre la Bande de Gaza provoqua des réactions antisémites à Bruxelles et à Anvers. Des représentants de la communauté juive ont souvent fait valoir depuis qu’elle avait régulièrement à souffrir des tensions importées en Belgique par le conflit israélo-palestinien.

Pascal Martin
samedi 24 mai 2014, 21h38| mis à jour à 02:12

lesoir.be Article original

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires