Les « brigades Abdullah Azzam », un groupe qui se prétend lié au réseau islamiste el-Qaëda, ont revendiqué, via le compte Twitter du guide spirituel de l’organisation, le double attentat commis mardi contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth.

« Les brigades Abdullah Azzam mentor palestinien d’Osama Ben Laden »>Article original (…) sont à l’origine de l’attaque contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth. Il s’agit d’une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs », a dit le cheikh Sirajeddine Zuraiqat sur le réseau social Article original. « Les opérations vont se poursuivre jusqu’à ce que le parti d’Iran (Hezbollah, ndlr) retire ses combattants de Syrie », écrit-il encore. Il exige aussi la libération de « nos partisans des prisons de l’injustice au Liban ».

Or, un responsable politique connaisseur des organisations jihadistes fait état de l’existence de deux groupes distincts œuvrant sous la même appellation des Brigades Abdallah Azzam (du nom d’un Palestinien jihadiste ayant combattu les troupes américaines en Afghanistan et au Pakistan, où il a été tué). Le premier groupe serait un groupe clandestin, fondamentalement jihadiste, et le second serait affilié au Front populaire de libération de la Palestine-commandement général d’Ahmad Jibril, qui travaille pour le compte des services de renseignements syriens donc de l’Iran et du Hezbollah« >Article original. Cette organisation est basée au Liban dans trois camps de réfugiés palestiniens, Naamé, Koussaya et Bourj al-Barajné.

On se souvient que les Brigades Abdullah Azzam Article original avaient revendiqué leur responsabilité dans les tirs de roquettes contre Israël, en avril 2011 et août 2013. Or, en représailles, l’air force israélienne était allée bombarder une cible dans un camp de réfugiés palestiniens, appartenant bien au FPLP-CG d’Ahmad Jibril, agent des syriens, avec la certitude de frapper à la bonne adresse.

Ce qui fait dire à d’autres experts, notamment sur Debkafile Article original, qu’il s’agirait d’un attentat auto-infligé, mais qui a eu des conséquences imprévues, initialement prévu pour remobiliser les forces du Hezbollah, réticentes à s’engager dans la bataille de Qalamoun, en Syrie, où Assad a besoin de 3000 combattants supplémentaires de la milice chi’ite. Il aurait pu s’agir de faire passer cette guerre aux frontières du Liban comme une nécessité vitale pour le groupe confessionnel chi’ite, face aux rebelles, puisque se déroulant « aux portes » mêmes de Beyrouth.

Dans une alerte précoce, remontant au 14 novembre, envoyé aux agences de renseignements occidentales et parvenue en Israël, le Chef des renseignements saoudiens le Prince Bandar Ben Sultan expliquait que Téhéran et le Hezbollah avaient besoin d’une manoeuvre de diversion puissante pour détourner l’attention du réquisitionnement contre leur gré de plus 3000 miliciens du Hezbollah, qui ont été contraints de retourner sur les champs de bataille en Syrie, au cours de ces dix derniers jours.

Il est, à l’inverse, tout-à-fait possible que le groupe radical sunnite ait reçu des informations de la part des Saoudiens, comme ce fut, sans doute le cas, lors de la mort du Général iranien Shateri Article original, en février dernier, tué par les rebelles et aux funérailles duquel assistait tout le gratin des Gardiens de la révolution, dont le Général Qassem Souleimani. Chargé de la reconstruction du Liban, il apparaît qu’il était aussi l’un des principaux architectes de la mobilisation de forces iraniennes et du Hezbollah en Syrie.

Au-delà de la déflagration qui a emporté de nombreux civils non-impliqués, on trouve une ou des cibles iraniennes de premier rang.

L’expert israélien en renseignements Ronen Solomon, suggère que l’attaché culturel iranien à l’ambassade de Beyrouth, le Sheikh Ibrahim Sayyed Ali Ansari, qui a été tué dans l’explosion de ce mardi, pourrait bien, une fois de plus, avoir été une cible de grande valeur.

D’une part, dit-il, il travaillait dans la même partie de l’Ambassade que Shateri, et comme c’était le cas en Argentine, au cours de l’attentat contre l’AMIA et de l’implication de Mohsen Rabbani, dans ce pays, l’attaché culturel est, fréquemment, un membre de la Force al Qods, le bras armé des Pasdaran. En outre, seulement au cours du mois dernier, Ansari a rencontré le Sheikh Hashem Safi-al-Din, le chef du Conseil exécutif du Hezbollah et le dauphin présumé de Nasrallah, à moins qu’il ne meurt prématurément ; il a aussi rencontré Sheikh Naïm Qassem, l’adjoint en second du Secrétaire Général du Hezbollah et Muhammad Raad, le membre de premier rang de la délégation parlementaire du Hezbollah.

Bien qu’il s’agisse là de quelques rencontres d’un haut-rang bien élevé, pour un simple « attaché culturel » rien ne prouve à ce stade, qu’Ansari était bien au-delà qu’un simple amoureux de l’art iranien. Ses funérailles en Iran, cela dit, pourraient offrir de nouveaux indices, quant au rôle qu’il jouait vraiment.

L’Iran s’est empressé d’accuser Israël d’être responsable du double attentat meurtrier perpétré mardi contre l’ambassade iranienne à Beyrouth qui a fait au moins 25 morts, dont l’attaché culturel iranien, selon les médias.

« L’acte terroriste » perpétré devant l’ambassade iranienne est un « crime inhumain et haineux des sionistes et de leurs mercenaires », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, dans un communiqué publié par l’agence officielle Irna. Elle a confirmé que le conseiller culturel de l’ambassade, Ibrahim al-Ansari, un religieux, avait été tué dans l’attentat.

Selon des sources gouvernementales libanaises, le diplomate a succombé à ses blessures après avoir été grièvement blessé. Un autre ressortissant iranien, membre du service de sécurité de l’ambassade, a également été tué dans la double explosion, ont indiqué les médias à Téhéran.

Deux explosions ont fait 25 morts, mardi dans le sud de Beyrouth, près de l’ambassade d’Iran, ont annoncé des sources des forces de sécurité libanaises.

L’une des sources a attribué les explosions à une voiture piégée, et une autre a rapporté que deux roquettes avaient été tirées vers l’ambassade, où six immeubles ont été endommagés.

L’Agence Nationale d’Information (ANI, officielle) a, pour sa part, évoqué deux kamikazes. Le premier était à pied, le second en voiture, précise l’agence. « Les informations préliminaires montrent qu’une moto a explosé puis, quelques instants plus tard, une voiture se trouvant à une trentaine de mètres a explosé aussi, faisant au moins 15 morts », a, de son côté, indiqué à l’AFP un haut responsable de sécurité sans être en mesure de dire s’il s’agissait d’attentats suicide ou d’explosions actionnées à distance.

Le conseiller culturel de l’ambassade d’Iran à Beyrouth a été tué dans le double attentat perpétré devant le bâtiment mardi matin, a affirmé à l’AFP une source gouvernementale libanaise. Ali Hassan Khalil, ministre de la Santé, a aussi fait état de 146 blessés.

« Cheikh Ibrahim Ansari entrait dans les bâtiments de l’ambassade quand l’explosion s’est produite. Il a été grièvement blessé puis est décédé à l’hôpital », a indiqué la source sous le couvert de l’anonymat.

Les médias libanais diffusent des images des lieux, montrant des corps et des blessés, des flammes et des colonnes de fumée noire s’élevant dans un secteur considéré comme le fief du puissant parti chiite libanais Hezbollah.

Les pompiers sur les lieux tentaient d’éteindre les incendies alors que les alentours étaient totalement dévastés.

La guerre civile en Syrie, voisine du Liban, a accentué les tensions entre les sunnites et les chiites, en particulier le Hezbollah, allié de l’Iran, qui s’est engagé à combattre aux côtés de Damas aussi longtemps que nécessaire.

Le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a condamné l’attentat perpétré ce matin dans la banlieue sud de Beyrouth, le qualifiant d' »acte terroriste », selon le quotidien libanais « L’Orient le jour ». « L’objectif de cet attentat est de déstabiliser le Liban« , a-t-il estimé. Le député Ali Bazzi a, lui aussi, estimé que cet attentat vise la paix civile au Liban.

Le ministre sortant de l’Information Walid Daouk a, pour sa part, appelé les médias à couvrir l’attentat de manière objective et neutre.

Le ministre sortant de la Santé Ali Hassan Khalil a, de son côté, demandé à tous les hôpitaux proches de la région d’ouvrir leurs portes à toutes les personnes blessés dans l’attentat.

Jeudi 15 novembre, à l’occasion des commémorations de l’Achoura, le chef du Hezbollah Article original, allié indéfectible de l’Iran, a ainsi affirmé que son puissant parti armé poursuivrait son combat contre les rebelles et takfiristes aux côtés de l’armée de Bachar el-Assad. « Notre présence en Syrie vise à défendre le Liban, la Palestine et la Syrie qui est la colonne vertébrale de la résistance. Tant que les raisons de notre présence en Syrie existeront, nous y resterons », a martelé le dirigeant chiite.

Ali Ammar, député du Hezbollah, a accusé « un monstre terroriste » soutenu par certains pays arabes et Israël d’être responsable de cet acte. « Ils ne réussiront pas à vaincre notre peuple. Rien n’arrêtera la résistance (Hezbollah, ndlr) », a-t-il martelé.

Multiplication des attentats

La banlieue-sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, a déjà été secouée par deux attentats l’été dernier, le premier à Bir el-Abed, le 9 juillet a fait 50 blessés et le second à Roueiss le 15 août a fait 27 morts.

Un groupuscule syrien inconnu a revendiqué ces attentats, disant riposter à l’implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime syrien.

Le 26 mai dernier, deux roquettes Grad de 122 mm avaient, en outre, explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth. L’un des engins avait atteint un parc de voitures situé près de l’église Mar Mikhaël, l’autre dans le quartier Maroun Misk, blessant quatre personnes – des ressortissants syriens – et provoquant des dégâts matériels.

Le 23 septembre dernier, un plan sécuritaire a été mis en place dans la banlieue-sud de Beyrouth et l’armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont déployées dans cette région pour remplacer les miliciens du Hezbollah.

A la mi-octobre, les forces de sécurité avaient annoncé, à la veille de la fête de l’Adha, avoir découvert une voiture bourrée d’explosifs dans un quartier très fréquenté de la banlieue sud, garée sur le bas-côté de la route et prête à exploser.

i24news.tv Article original

lorientlejour.com Article original

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