Les sanctions américano-russes portent des coups sévères au secteur des banques, y compris en Israël.

Les Présidents américain et russe se prennent sérieusement le bec, dans la controverse au sujet de l’Ukraine, par deux séries réciproques de sanctions graves. Les cercles financiers internationaux mettent en garde contre le fait que, dans leur détermination à vouloir dominer l’autre, les dirigeants américain et russe risquent de provoquer des ravages dans les centres mondiaux des échanges bancaires et commerciaux.

Les sanctions américaines et russes sont différentes en nature.

L’ordre exécutif dévoilé par le Président Barack Obama, jeudi 20 mars, recouvre 20 cibles qui frappent en profondeur au cœur du cercle rapproché du Président Vladimir Poutine et dans ses intérêts personnels. La liste du Président russe est d’abord politique, mais on la perçoit comme rien de plus que sa première estocade.

La liste d’Obama comprend des dirigeants de premier plan et les “oligarques” qui le soutiennent politiquement et financièrement, en faisant l’hypothèse que le Kremlin dépend de personnalités individuelles qui doivent leur fortune à leurs relations étroites avec Poutine et renforcent ainsi le gouvernement central de la Russie.

La liste d’Obama a posé, par conséquent, l’interdiction à la Banque Rossiya de St-Petersbourg d’effectuer des transactions en dollar, alors qu’elle dispose de quelques 10 milliards de $ d’avoirs et où on pense que Poutine détient son compte personnel. La liste comprend aussi des noms tels qu’Aleksey Gromov, premier adjoint au Chef de l’Administration Présidentielle ; Sergey Ivanov, Chef d’Etat-Major du Bureau exécutif présidentiel et Sergeï Naryshkin, porte-parole de la Douma, qui correspond à la chambre basse du Parlement russe.

Il a aussi blacklisté des hommes d’affaires prédominants, proches du Président russe, dont les frères Arkady, Boris Rotenberg et l’homme d’affaire Timchenko, dirigeant du groupe géant Volga (gaz, pétrole, commerce international, transport, assurance, etc., qui emploie environ 90.000 travailleurs).

Tikmchenko, 61 ans, est réputé être un des portefeuilles privés de Poutine. Vladimir Yakunin, président des transports ferroviaires russes, l’un des principaux moyens de transport pour déplacer du personnel et des équipements militaires, à travers le pays et de Russie en Crimée, a été une des autres cibles.

Par ces sanctions, Obama a rétabli son score personnel vis-à-vis de Poutine, qui l’a pris de vitesse en annexant la Crimée. Les sources de Debkafile à Moscou perçoivent la liste d’Américains sanctionnés qu’on doit à Poutine, comme le coup d’envoi de ses répliques à Obama. Les personnalités interdites de se rendre en visite en Russie –dont la liste n’est pas encore confirmée- pourraient être des figures politiques bien connues, comme le responsable du Congrès John Boehner et les Sénateurs John McCain, ainsi que les meneurs de l’application des sanctions contre la Russie, dont les Sénateurs Robert Menendez et Bob Corker, ainsi que Victoria Nuland, l’assistante au Sécretariat d’Etat pour l’Europe, qui a travaillé avec l’opposition ukrainienne ayant renversé le gouvernement Yanukovitch.

On s’attend fortement à ce que Moscou s’en prenne aux Etats-Unis et à l’Europe, par des moyens aussi bien politiques que militaires, en relation avec l’Iran et la Syrie.

Les répercussions économiques des mesures prises jusqu’à présent sont substantielles, étant donnée l’asymétrie patente dans les volumes d’investissement entre les Etats-Unis et la Russie. Les experts financiers évaluent que les investissements américains en Russie se montent à 14 milliards de $, à comparer à l’estimation de 500 milliards de $ d’investissement russe en Occident.

Le Président américain n’a pas encore touché aux avoirs russes colossaux placés en Occident, par crainte de provoquer l’effondrement des marchés financiers et des banques à l’Ouest. La City de Londres, qui détient des avoirs russes massifs, serait alors la première et principale victime d’une telle action. Même les premières mesures, pourtant limitées, que les directives d’Obama ont initiées, jeudi, ont déjà envoyé des ondes de choc à travers les places boursières, alors que les institutions financières ont commencé à déplacer leur argent sur « des valeurs refuge ». Les avoirs russes détenus par les banques israéliennes seront aussi affectés.

DEBKAfile Reportage Spécial 20 mars 2014, 7:47 PM (IST)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski

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