Douze jours avant l’élection présidentielle en Iran, des rumeurs persistantes entourent les deux « accidents » qui se sont déroulés dimanche 2 juin, affirmant qu’il s’agissait, en fait, d’atteintes à la vie du Président iranien sortant, Mahmoud Ahmadinedjad et d’un des candidats présidentiels très en vue, le principal négociateur sur le nucléaire, Saeed Jalili. Tous deux en ont réchappé sans égratignure. Ces rumeurs pointent un doigt accusateur en direction du Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, ou de ses sous-fifres agissant, éventuellement, en leur propre nom.

On dit du cercle des initiés autour de l’Ayatollah qu’il craint qu’Ahmadinedjad complote de provoquer une situation d’urgence, pour précipiter les masses dans les rues, dans le but de contraindre au report des élections du 14 juin.

Il resterait alors au poste de Président jusqu’à ce que l’agitation retombe.

Dans l’atmosphère préélectorale surchauffée de Téhéran, les cercles gouvernementaux trouvent des raisons supplémentaires d’être nerveux, au sujet de la vague, apparemment, irrépressible, de dissidence populaire, en Turquie, contre le gouvernement islamiste de Tayyip Erdogan.

Ils sont tourmentés par la crainte que les troubles débordent en Iran et prennent pour cible l’autorité de l’Ayatollah.

Ahmadinedjad et un important cortège d’officiels étaient en route, dimanche, pour l’inauguration de plus grand tunnel d’Iran, sous les montagnes d’Alborz, dans la province de Mazandaran, au Nord-Est, lorsque leur hélicoptère a commencé à tourner en vrille.

Le pilote est parvenu à poser d’urgence l’appareil, en le sécurisant.

La thèse de l’accident pourrait être tout-à-fait plausible : la flotte aérienne d’Iran est en mauvais état de maintenance générale, parce que Téhéran est dans l’incapacité de mettre la main sur des pieces de rechange, du fait des sanctions et d’une pénurie de devises étrangères.

Les pièces de rechange sont, soit le produit grossier de l’improvisation-maison, soit rachetées à des sources plus ou moins fiables, en Chine et en Ukraine.


L’atterrissage d’urgence de l’hélicoptère d’ Ahmadinejad

Mais les capitales du Golfe et Washington ont trouvé suggestive, la terminologie employée dans le communiqué diffusé par le bureau d’Ahmadinedjad, à la suite de l’évènement : il était décrit comme « un accident non-spécifié », plutôt que comme résultant d’une faille purement technique.

Les suspicions des conseillers du Président, quant à une tentative d’assassinat, se sont encore renforcées, lorsqu’ils ont entendu parler d’un nouvel incident.

Celui-là n’a pas été rendu public.

Saeed Jalili, chef du Conseil de Sécurité Nationale, négociateur de la question nucléaire et candidat présidentiel-vedette, était sur le chemin du retour, en revenant d’une campagne d’apparition dans la ville de Qazvin, quand un camion a, soudain, fait une embardée sur le convoi le transportant, lui et sa délégation, forçant l’un des véhicules à s’écraser contre une barrière de sécurité.

Quatre des aides de Jalili ont été blessés, dont deux gravement.

La propre voiture de Jalili se trouvait à moins de 20 m de la collusion.

L’impression générale dominant à Téhéran est que cet “accident », était tout aussi délibéré.

Elle est liée aux rumeurs qui s’épaississent autour de la capitale iranienne, affirmant que Jalili et Ahmadinedjad ont conclu un pacte secret, qui est remonté jusqu’aux oreilles de l’Ayatollah.

On prétend que les deux personnalités se sont mises d’accord, lors de rencontres discrètes, sur le fait que le président sortant appuierait la candidature de Jalili à la Présidence.

S’il l’emporte, il confierait le poste de vice-président, doté de pouvoirs spéciaux à Ahmadinedjad, ou, alternativement, au candidat d’Ahmadinedjad, son beau-frère, Esfandyar Rahim Mashae, dont le Guide Suprême s’est arrangé pour disqualifier la candidature.

On pense, par conséquent, que l’ordre de provoquer les deux accidents provient du bureau de Khamenei.

Cette fois-ci, ils étaient destinés à signifier un ultime avertissement.

Le 26 mai, les sources iraniennes de Debkafile ont révélé les soupçons qui pèsent à Téhran, qu’Ahmadinedjad manigançait de congédier le Ministre de l’Intérieur Mostafa Mohammad Najjar, de façon à torpiller les élections.

Ces sources ajoutaient que Khamenei avait averti le Président que s’il ne mettait pas un terme à ses intrigues, il pourrait bien ne pas survivre à « un accident de la route ».

Le 29 avril, le Président a été détenu plusieurs heures et mis en garde de stopper ses manœuvres pour faire dérailler les élections présidentielles.

Il y a deux semaines, il a confié à ses amis qu’il disposait de preuves d’une conspiration visant à l’assassiner.

Depuis lors, il s’est abstenu de faire des déclarations publiques sur des sujets controversés.

DEBKAfile Article original Reportage Exclusif 3 juin 2013, 8:53 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski/ Lessakele Blog Article original

TAGS : Iran Elections Khamenei Ahmadinejad Pasdaran Jalili

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