L’apparent rapprochement du Hamas avec Téhéran pave la voie pour que l’Iran soit amené à jouer un rôle de premier plan dans l’arène palestinienne. Des experts militaires iraniens pourraient, très bientôt, arriver dans la Bande de Gaza, pour entraîner les membres du Hamas et d’autres groupes terroristes. Ce n’est, évidemment, pas de bonne augure pour l’Autorité Palestinienne et son chef, Mahmoud Abbas.

Le Hamas est tellement désespéré, à la suite de l’expulsion du pouvoir en Egypte du Président Mohammed Morsi, qu’il est, aujourd’hui, contraint de chercher à rétablir de bonnes relations avec l’Iran.

La lune de miel entre le Hamas et l’Iran est, en effet, sur le point de reprendre – ce qui constitue de bien mauvaises nouvelles pour le processus de paix et la stabilité dans la région.

Ces relations s’étaient envenimées, puisque le mouvement islamiste palestinien avait décidé -Sunnisme oblige- de soutenir le combat des rebelles contre Bachar el Assad en Syrie.

Le Hezbollah a, il y a quelques mois, arrêté des Palestiniens du Hamas en train de miner des quartiers entiers de Qusayr pour empêcher sa progression dans la ville stratégique au carrefour des routes entre le Liban et la Syrie.

Depuis quelques temps, le Hamas semblait ne pas trop s’en faire de la perte de ses deux principaux allés historiques, Téhéran et Damas, puisqu’il avait regagné la « Maison-Mère » des Frères Musulmans au Caire et qu’il pouvait se pavaner aux couleurs du « Printemps Arabe », avec, à la clé, l’ambition de certains démagogues occidentaux d’en faire, ultérieurement, un « partenaire acceptable ».

Autant la Syrie que l’Iran ont, dès lors, boycotté le Hamas, qui, jusque-là, bénéficiait d’une aide politique, financière et militaire de la part des deux pays.


Le Hamas a reçu environ 25 millions de $/mois, de la part del’Iran.

Les dirigeants ont voulu croire que le soutien du Qatar, des Frères Musulmans en Egypte et de l’AKP en Turquie serait suffisant pour se maintenir au pouvoir dans la Bande de Gaza.

Mais, maintenant que le Hamas a perdu son principal soutien au Caire, ils comprennent qu’ils ne peuvent uniquement dépendre de l’appui du Qatar.

Les chefs terroristes de Gaza perçoivent la décision de l’armée égyptienne d’accuser Morsi de “collaboration” avec leur mouvement comme une « déclaration de guerre » contre le régime qu’ils imposent à Gaza.

Le dirigeant du Hamas Ahmed Bahr a tourné ces accusations contre Morsi en ridicule. Il a aussi mis en garde les nouveaux dirigeants égyptiens contre leur tentative d’imposer un blocus à la Bande de Gaza, qui ferait du Hamas une entité considérée comme « hostile ».

Les responsables du Hamas, en état de siège, ont révélé cette semaine avoir contacté les Iraniens, dans l’espoir d’atténuer leurs différences.


Le Président Iranien de l’époque, Mahmoud Ahmadinejad, accueille chaleureusement le chef du Bureau politique du Hamas Khaled Meshaal, lors d’une invitation, le 13 septembre 2009. (Source: Fars News Agency)

D’après Ahmed Yousef, un responsable important du mouvement islamiste, deux rencontres ont eu lieu, en vue de la réconciliation en marche.

L’Iran et le Hamas ont un intérêt commun et nous sommes attentifs à ne perdre aucun d’entre nous en route », a déclaré Yousef, lors d’une interview avec Asia News. « La Cause palestinienne est la cause de la nation islamique toute entière et nous voulons que tous se rassemblent sous cette même bannière ».

Cela n’augurait donc rien de bon pour Abbas, à la veille de la relance des discussions de paix avec Israël, qui mise sur l’affaiblissement Article original (provisoire?) de son rival palestinien.

Le Qatar et Morsi n’avaient « rien de bien méchant », comparés à l’Iran.

Cela signifie que le Hamas va, à nouveau bénéficier de l’aide financière et militaire des Mollahs. Des experts militaires iraniens vont bientôt arriver dans la Bande de Gaza et reprendre l’entraînement des hommes armés et cadres du mouvement terroriste.

Avec le soutien de l’Iran, le Hamas va renforcer ses efforts pour déjouer toute tentative de l’Autorité Palestinienne de regagner la moindre influence à Gaza. Et, avec les autres groupes terroristes palestiniens, leur rôle va être de faire tout leur possible pour faire dérailler le processus de négociations.

Certains responsables de l’Autorité Palestinienne expriment leurs craintes que le Hamas, sur ordre de Téhéran, tente à nouveau de déclencher une confrontation armée avec Israël, pour essayer d’embarrasser Abbas et déjouer les efforts du Secrétaire d’Etat américain John Kerry, visant à la relance des pourparlers.

Si personne ne règle ce problème de la nouvelle menace de main basse de l’Iran sur la Bande de Gaza (et donc, le Sinaï, contre l’armée égyptienne ; du Golan, grâce à Assad et le Hezbollah), l‘Autorité Palestinienne sera contrainte, comme à son habitude –puisqu’elle n’a aucune légitimité populaire, autre que celle que lui confère la diplomatie occidentale- de mettre un frein à toute discussion avec Israël. La seule présence des Iraniens à Gaza effraie déjà Abbas et ses aides de camp et les oblige à réfléchir à deux fois avant de faire le moindre pas positif en direction d’un accord. Même sur le papier.

Par Khaled Abu Toameh/ gatestoneinstitute.org Article original

29 juillet 2013 à 5:00 am

Adaptation : Marc Brzustowski.

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