BEYROUTH, 19 août 2010

L’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ont salué mercredi l’octroi par le Parlement libanais à des milliers de réfugiés palestiniens du droit d’exercer tous les métiers autorisés aux étrangers.

« L’approbation par les législateurs libanais du droit au travail, qui est un droit universel, est un exploit important. Elle réaffirme l’engagement du Liban envers la justice sociale et le travail décent pour tous », affirme dans un communiqué Nada al-Nashif, directrice régionale de l’OIT.

« Ces amendements sont un pas important dans la bonne direction », affirme dans le même communiqué Salvatore Lombardo, directeur de l’Unrwa au Liban. Le Parlement libanais a levé mardi les restrictions imposées en matière d’emploi aux réfugiés palestiniens, qui peuvent désormais travailler dans n’importe quel secteur ouvert aux étrangers. Jusqu’alors, seuls quelques secteurs leur étaient accessibles, comme l’agriculture ou le bâtiment. Toutefois, les professions libérales (avocat, ingénieur, médecin, etc.) ainsi que la fonction publique restent réservées aux Libanais. Par ailleurs, les réfugiés pourront bénéficier des indemnités de fin de service de la sécurité sociale, sans toutefois en toucher les prestations médicales.

Bien que l’ONU chiffre à 400.000 le nombre de réfugiés palestiniens, certains avancent un chiffre plus proche de 250.000 à 270.000, car l’ONU n’a pas effacé de ses listes les réfugiés partis dans d’autres pays. Le Liban compte quatre millions d’habitants. Une autre proposition de loi visant à leur accorder le droit à la propriété avait été rejetée en juillet, après avoir suscité un vif débat entre législateurs musulmans et chrétiens, répartis en nombre égal au parlement.

Les chrétiens, minoritaires dans le pays, craignent que les Palestiniens ne soient « implantés » au Liban dans le cadre d’un règlement global du conflit israélo-palestinien, affectant ainsi l’équilibre démographique et confessionnel fragile dans le pays. La présence de Palestiniens, réfugiés après la création de l’Etat d’Israël en 1948, a été l’un des facteurs de la guerre civile (1975-90).

Mercredi, le Conseil des ministres a décidé de lancer une campagne diplomatique en faveur du droit au retour des réfugiés ainsi que pour encourager les pays donateurs à augmenter leurs dons pour l’Unrwa, notamment en vue d’améliorer les infrastructures et les services médicaux dans les 12 camps de réfugiés au Liban. Ces camps misère, considérés comme des « îlots de sécurité » en raison de la présence de groupuscules armés, reste l’un des dossiers les plus sensibles du débat politique, beaucoup les considérant comme une poudrière.

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Forumeurcom

Curieuse cette intégration à la libanaise:

« les professions libérales (avocat, ingénieur, médecin, etc.) ainsi que la fonction publique restent réservées aux Libanais. » Quel tollé si de telles restrictions étaient faites au droit du travail en France n’est-ce pas ? Et d’autre part, quid du droit à la propriété immobilière des réfugiés palestiniens ? Que je sache, jusqu’à aujourd’hui, les réfugiés n’ont pas le droit d’acquérir de bien immobilier au Liban. C’est ça le modèle multiculturel du Liban !!!

Je trouve toutes les organisations « droit-de-l’hommistes » bien silencieuses sur le sort de ces réfugiés. Il est vrai qu’ils n’ont pas « la chance » d’être les victimes de quelques bonnes vieilles démocraties, ou mieux encore, d’Israël.