Comme le disait le célèbre diplomate israélien Abba Eban, les Palestiniens ne ratent jamais une occasion de rater une occasion. En 1990, et beaucoup d’occidentaux l’ont peut-être oublié, Yasser Arafat s’était mis à dos l’Arabie Saoudite, le Koweit les Emirats Arabes Unis et les Etats-Unis pour avoir apporté publiquement son soutien à Saddam Hussein, lors de la premiere guerre du Golfe. Cette décision avait alors couté très cher à l’OLP qui s’était retrouvée au bord de la faillite après avoir été privée du soutien financier des pays arabes membres de la coalition internationale de l’époque. Historiquement, il est admis que c’est cette quasi faillite, ainsi que l’éclatement de l’Union Soviétique, qui avait conduit Arafat à la table des négociations d’Oslo. Mais aujourd’hui, c’est au tour du Hamas d’avoir fait, apparemment, le mauvais choix. En effet , le mouvement terroriste palestinien se retrouve presque sans ressources économiques pour avoir misé, d’emblée en Syrie, sur la chute rapide de Bashar El Assad et la conquête du pouvoir par les rebelles. En effet, dès 2011, le leader du Hamas à l’Etranger Khaled Mashaal dont le QG était pourtant à Damas s’est très vite démarqué d’Assad, apportant publiquement son soutien au Frères Musulmans syriens. Assad , qui était à l’époque en position périlleuse n’a pas apprécié ce coup de poignard dans le dos de la part d’un mouvement à qui il avait offert, de longue date, l’hospitalité. Le dictateur syrien a alors fait comprendre à Mashaal que sa place n’était plus garantie à Damas et qu’il ferait bien de vite se trouver un autre point de chute. Ce dernier ne s’est pas fait prié et est parti se refugier au Quatar. Mais cette « trahison » du Hamas a eu un effet économique désastreux pour le mouvement intégriste.

L’Iran qui on le sait soutient massivement le regime alaouite et qui a même mobilisé le Hizbollah au coté de l’armée regulière syrienne, a décidé de sanctionner le Hamas en le privant des subventions économiques qu’elle versait à l’organisation palestinienne. Lorsque l’on sait que Téhéran virait chaque mois dans les comptes du Hamas à Gaza, la bagatelle de 20 millions de dollars( !), on comprend la gravité de la crise. Une crise que la direction du Hamas a reconnu mercredi pour la première fois. « C’est vrai, a dit Razi Hamed le vice-ministre des Affaires Etrangères du Hamas , nos relations avec l’Iran ont été affectés par notre soutien aux rebelles syriens. Ces relations, a-t-i l précisé, n’ont pas atteint le niveau d’un boycott de la part de Téhéran, et nous essayons de résoudre le problème ». Comment ?

En organisant une grande collecte de fonds auprès des pays arabo-musulmans. En début de semaine, les deux leaders du Hamas , Haleed Mashaal et Ismaïl Hanyieh, actuel Premier ministre du gouvernement de Gaza ont entamé une tournée de collectes qui a débuté en Egypte, s’est poursuivie en Turquie et qui devrait les conduire en Jordanie, au Bahrein et au Koweit.

Il semble que pour l’instant, cette tournée se solde par un échec. Au Caire les deux leaders terroristes ont rencontré Mohamed Morsi qui a, on s’en doute, ses propres difficultés internes. L’accueil de la population aurait était, parait-il, glacial. A l’extérieur de l’hôtel où séjournaient Mashaal et Hanyeh, des manifestants égyptiens ont protesté contre le soutien que Morsi pourrait accorder au Hamas, et ce pour une simple et bonne raison : le mouvement collabore avec les cellules terroristes d’Al Quaïda qui sont déployées dans le Sinaï et menacent l’armée égyptienne.

Hier la chaine arabe de télévision Al Djezira a débattu de l’impact que peut avoir cette crise économique sur le Hamas. L’un des experts politique a estimé que le mouvement terroriste acceptera de se serrer la ceinture au maximum mais restera fidèle a ses « convictions ». Un ancien responsable du Hamas, Ismaïl Radouan a déclaré pour sa part que « le Hamas a décidé d’abandonner Damas et il est prêt à en payer prix lourd ». Mais ce n’est pas tout : à ces difficultés se rajoute un sérieux problème d’hébergement pour Haleed Mashaal. En effet, selon certaines sources non officielles, le leader intégriste ne pourra plus rentrer au Quatar où il réside. Il aurait été désigné comme persona non grata sur décision du futur homme fort du , le cheikh Tamim ben Hamed qui aurait ainsi cédé à des pressions intenses venant de Washington.

Nissim Liel

TAGS : Hamas Morsi Iran Qatar Syrie Egypte frères Musulmans

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