La mort du chef d’état-major des forces armées du CNT met en lumière le manque de discipline au sein des troupes rebelles.
Il y avait déjà l’enlisement militaire. Se profile désormais le spectre de la discorde chez les rebelles libyens. Par sa portée symbolique, la mort violente du chef d’état-major des forces armées du CNT (Conseil national de transition siégeant dans la ville rebelle de Benghazi) est une mauvaise nouvelle pour les grandes puissances occidentales.

Ne s’est-on pas un peu précipité en reconnaissant le CNT comme seule institution représentant le peuple libyen ? Était-ce bien raisonnable, pour la France, de livrer des armes à des rebelles qu’elle connaissait mal, combattants indisciplinés aux loyautés changeantes ? Savait-on vraiment où l’on mettait les pieds ? Les leçons des désastres afghan et irakien n’auraient-elles pas dû être tirées ? Autant de questions que les parlementaires, les experts en géopolitique et les opinions publiques d’Amérique, de France et d’Angleterre ne manqueront pas désormais de poser à leurs exécutifs respectifs.

À longueur de conférences de presse à Benghazi, le CNT s’est en effet présenté depuis cinq mois comme une institution capable d’apporter la démocratie, la concorde et la prospérité à la totalité du territoire libyen. Or voilà que la capitale de la «Libye libre» a donné jeudi le spectacle de lamentables chicaneries tribales. Elles feront immanquablement le jeu du dictateur Kadhafi, lequel a toujours répété à qui voulait l’entendre que seule une poigne comme la sienne pouvait maintenir ensemble les tribus libyennes et éviter le chaos au pays.

Pourquoi le CNT a-t-il, mercredi soir, rappelé Abdel Fatah Younès du front de Brega ? Pourquoi l’a-t-il fait comparaître, dans la journée de jeudi, devant une commission politique, comme aux plus belles heures du Comité de salut public de 1793 ? Pourquoi le général mis en accusation est-il ensuite sorti libre de son interrogatoire ? Pourquoi et par qui a-t-il été assassiné trois heures plus tard ­devant son domicile, avec deux officiers de son état-major ? Moustapha Abdel­jalil, le président du CNT, n’a pas été en mesure de répondre à ces questions lors de la conférence de presse qu’il donna pour annoncer la mort du général Younès, dont l’heure de gloire avait été sa réception à l’Élysée le 16 avril dernier.

Fantasia à Benghazi

Selon une source française très proche du CNT, Abdeljalil a personnellement téléphoné, durant l’interrogatoire du général, pour convaincre ses accusateurs de laisser tomber cette affaire, visiblement provoquée par des rumeurs affirmant que Younès aurait secrètement repris langue avec Kadhafi. Voir leur chef vilipendé puis assassiné quelques heures plus tard mit en furie, jeudi soir, la puissante tribu des Obeidi, à laquelle appartenait Younès. Des hommes armés de la tribu procédèrent à une dangereuse fantasia devant l’Hôtel Tibesti, où venait de se tenir la conférence de presse du maître supposé de Benghazi. Rafalant à la kalachnikov la façade de l’hôtel, ils en brisèrent les fenêtres. Le service de sécurité de l’établissement se rua sur les journalistes internationaux, pour les mettre à l’abri de ces tirs fous. Mauvais moment pour les relations publiques du CNT…

L’incapacité du CNT à faire régner l’ordre dans les rues de Benghazi ne constitue pas son seul handicap. Militairement, il ne s’est pas montré capable de tirer, sur le terrain, un avantage décisif des deux atouts considérables qui sont les siens : le soutien aérien des chasseurs-bombardiers de l’Otan depuis la mi-mars ; la livraison d’armes modernes par la France et le Qatar à partir du début du mois de juin. Aucune coordination réelle n’existe entre les trois fronts rebelles que sont Brega, Misrata et le Djebel Nefousa. Lorsque les insurgés de Misrata furent reçus à l’Élysée il y a une semaine, ils demandèrent à la France un soutien qui ne passe pas par les «autorités» de Benghazi.

Politiquement, les analyses du CNT apparaissent, à l’expérience, sujettes à caution. Combien de fois les hiérarques du CNT, relayés par les chancelleries occidentales, n’ont-ils assuré que la chute de Kadhafi n’était pas «une question de mois, mais de semaines» ! À la fin du mois de juin, l’on nous avait exposé un plan imparable, digne des meilleurs scénarios de la CIA. Les armes françaises livrées aux Berbères du Djebel Nefousa devaient faire de ces derniers un fer de lance, capable de prendre en tenaille Tripoli, avec l’aide des combattants de Misrata, qui, eux, attaqueraient la capitale par l’est. Dans ce schéma idyllique, la population de Tripoli se soulevait alors à l’approche des forces rebelles, et c’était la fin de Kadhafi. Un film aussi beau que celui du mois d’août 1944 à Paris… Il semble que le général Younès n’ait pas été le seul Libyen à avoir une tribu derrière lui et que Kadhafi dispose, lui aussi, de tels soutiens.

Sur le plan des principes, le CNT dispose d’une feuille de route impeccable : ces hommes promettent la construction d’un État démocratique, respectueux de l’ordre international et où le religieux serait séparé du politique. Fort bien. Mais le problème est qu’on ne fait pas la guerre sans un minimum de discipline. Tant que le CNT n’aura pas réussi à imposer à lui-même et à ses troupes un minimum de discipline, le tyran Kadhafi continuera à couler des jours heureux à Tripoli…

Le Figaro.fr

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Libye – Le CNT et ses lubies macabres

Il ne fallait pas suivre un chihuahua qui joue au rottweiller après un altruisme béat !

Le CNT et ses lubies macabres agacent de plus en plus les autorités occidentales. Trop de mensonges rage David Cameron, des incapables peste Nicolas Sarkozy. Les deux têtes de pont de la guerre en Libye ont sombré dans l’illusion des boniments de fantasques bravaches fantassins autoproclamé du CNT. Quant à Barack Obama, il exhorte les membres du CNT à rester unis, alors qu’on nous annonce que c’est l’une des branches islamistes du CNT qui est à l’origine de l’assassinat du général Younès. En réalité, le CNT n’arrive plus à contenir ses crimes, mais en plus, malgré le fait qu’il ait compris qu’il voguait à vau-l’eau, il persiste et signe.

A propos d’islamistes, s’est-on posé la question de savoir la réelle orthodoxie de cette guerre de prédation ? Ce sont les Libyens les vrais dindons de la farce.

Surtout ceux qui se sont alignés derrière les occidentaux et qui comprendront bientôt que ce n’est pas pour leurs beaux yeux que la horde barbare vient chez eux, mais pour leur pétrole et leur gaz. De plus en plus faible, l’Otan se retrouve dans une impasse. N’ayant plus d’argument à faire valoir pour bombarder Tripoli, les soldats de l’apocalypse s’en prennent maintenant à la télévision libyenne. Selon eux, c’est pour empêcher la propagande de Mouammar Kadhafi pour mobiliser ses partisans. Quelle faiblesse ! La télévision, après la destruction de 3 émetteurs, reste debout. Après les bombardements de l’Otan, voici le flash info de la chaîne:

Flash TV libyenne : « Vous essayez de nous faire taire. Vous ne nous faites pas peur. Nous allons continuer à informer les gens à travers le monde entier pour leur dire la vérité. Nous allons continuer à montrer les marches de millions de Libyens et redire la vérité »

Combien de fois avons-nous entendu dire avec jactance: « Les heures de Kadhafi sont comptées » ? Fichtre. Tiens, nous sommes au début du… 6e mois, la moitié d’une année entière, bientôt…186 jours, alors qu’on nous disait que ce « petit » conflit allait durer à peine 3 jours voire…une semaine ou deux. Une petite armée au sol, contre des bombardements par milliers, la fureur et la propagande qui va avec, une coalition de nombreux états dont les plus puissants, c’est à croire que, l’amateurisme de l’Otan est de plus en plus criard.
La question est aujourd’hui de savoir qui va payer la note salée de ce conflit.

Le CNT ? Pour ça, il faut conquérir toute la Libye et faire main basse sur les ressources. Hélas, malgré leurs lubies, il n’a pas les moyens de sa politique. La Norvège quitte la coalition dès ce samedi. Le flacon aura plus d’importance que l’ivresse ? L’heure est grave. Sarkozy and co se sont-ils déjà brûlé les ailes à 24h du début du Ramadan ? Hier, malgré toute la propagande ambiante, Tripoli la belle continue de vivre (vidéo en dessous) et à protéger son guide Mouammar Kadhafi tandis que Benghazi, est à feu et à sang.

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