sourc JDD
Les autorités togolaises ont eu le dernier mot: alors que les joueurs souhaitaient finalement participer à la Coupe d’Afrique des Nations, et ce en dépit de l’attentat de vendredi, Lomé a décidé de rapatrier la délégation.

Jouera, jouera pas. Après 48 heures de tergiversations, le Togo ne participera finalement pas à la Coupe d’Afrique des Nations, qui s’est ouverte dimanche soir à Luanda. Après l’attentat qui a visé le car des Eperviers vendredi et dans lequel deux personnes ont été tuées, les autorités togolaises ont en effet décidé de rapatrier la délégation. Celle-ci a quitté l’Angola dimanche dans la soirée. Un énième rebondissement n’est toutefois pas à exclure.

Les joueurs, qui souhaitaient finalement participer à la compétition, n’ont vraisemblablement eu d’autre choix que de se plier à la volonté de Lomé. « Si une équipe ou des personnes se présentent sous les couleurs togolaises, il s’agira d’une fausse représentation », avait prévenu dimanche midi le Premier ministre togolais, Gilbert Houngbo. Les joueurs souhaitaient au contraire jouer par solidarité avec les victimes et les blessés, dont le jeune gardien remplaçant Kodjovi Obilale, hospitalisé en Afrique du Sud. « Si on reste ici, c’est pour eux. Mais aussi pour ne pas donner satisfaction aux rebelles », avait ainsi confié Alaixys Romao, le milieu de terrain de Grenoble, au quotidien L’Equipe dimanche matin.

« Le gouvernement veut qu’on rentre à la maison »
Mais le gouvernement togolais estime lui que les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Les matches du groupe B prévus à Cabinda, enclave angolaise située en territoire congolais et soumise à de fortes tensions indépendantistes, ont en effet été maintenus dans cette ville par la Confédération africaine de football (CAF). « On rentre, on est obligé, le gouvernement veut qu’on rentre à la maison », a déclaré à l’agence de presse Reuters le milieu de terrain togolais du FC Nantes, Thomas Dossevi. « S’ils jouent les matchs à Cabinda, il risque d’y avoir encore des problèmes sur ce site. On a peur pour les autres équipes », a-t-il ajouté.

Le capitaine de l’équipe, Emmanuel Adebayor, a livré le même récit, faisant part de son regret de ne pas participer à la compétition. « On a tous décidé de faire quelque chose de beau pour le pays et de jouer pour rendre hommage à ceux qui sont morts. Malheureusement, le chef de l’Etat et les autorités du pays en ont décidé autrement. On va donc plier bagages et rentrer chez nous », a-t-il déclaré sur RMC, précisant avoir évoqué la situation avec le président togolais Faure Gnassingbé. Regrettant que la compétition n’ait pas été annulée, le capitaine des Eperviers a souhaité « bon courage à ceux qui vont rester ». « Ils peuvent être attaqués à Cabinda à tout moment », a-t-il par ailleurs estimé.

Le Front de libération de l’enclave de Cabinda (Flec), qui a revendiqué l’attaque au nom de sa lutte pour l’indépendance du petit territoire, a proféré de nouvelles menaces dimanche. Dans ce contexte tendu, le Ghana, qui fait partie du groupe B, a réclamé « une sécurité renforcée » autour des joueurs participant à la compétition. L’attaque a soulevé de nombreuses questions, notamment sur le choix de la délégation togolaise de se rendre sur place en bus. Le Comité d’organisation de la CAN assure ne pas avoir été au courant d’un tel déplacement. D’autres s’interrogent sur l’organisation de matches dans cette région en proie à de fortes tensions. L’Angola, qui espérait montrer ainsi qu’il en avait fini avec les années noires de la guerre civile, se trouve aujourd’hui affaibli

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