Preuves à l’appui, l’AIEA va dénoncer sans ambiguïté le caractère militaire du programme nucléaire de Téhéran.Ce devrait être le rapport le plus dur et le plus complet jamais écrit par l’Agence internationale de l’énergie atomique sur l’état d’avancement du programme nucléaire iranien. Restée pendant des années ambiguë, puis prudente, l’AIEA, à l’occasion de son prochain conseil des gouverneurs, le 17 novembre à Vienne, s’apprête, selon les informations obtenues par Le Figaro, à dénoncer, preuves à l’appui, le caractère militaire de ce programme qui vise à doter l’Iran de la bombe. «Ce rapport sera l’un des plus importants sur le sujet», affirme un spécialiste proche du dossier.

Le réacteur nucléaire de Bouchehr en 2010, sur les rives du golfe Persique, à quelque 1000 kilomètres au sud de Téhéran.

À Paris et dans les chancelleries qui s’inquiètent du développement de la prolifération nucléaire, le caractère militaire du programme iranien est depuis longtemps un secret de Polichinelle, alimenté par des photos satellites, des rapports d’experts ou des confessions de dissidents. Mais l’agence de l’ONU, tout en s’inquiétant publiquement des activités d’enrichissement de l’Iran, ne l’a jamais affirmé aussi clairement qu’elle s’apprête à le faire le mois prochain. Pourquoi maintenant ?

D’abord parce que, malgré la contestation politique qui a placé le régime sur la défensive depuis 2009, l’Iran persévère dans sa marche rapide vers la bombe. Installations de nouveaux fourneaux, création de centrifugeuses supplémentaires, poursuite des activités d’enrichissement…

Rien de neuf sous le soleil, diront les spécialistes du dossier, dont certains estiment que l’AIEA aurait pu et dû frapper du poing sur la table beaucoup plus tôt. Mais le départ de Mohamed ElBaradei, qui a quitté la tête de l’agence fin 2009, aurait selon eux libéré la parole des spécialistes de l’agence et permis l’arrivée d’équipes nouvelles, plus professionnelles. Le patron égyptien de l’AIEA a en effet longtemps été soupçonné de minimiser le programme nucléaire iranien, voire d’en dissimuler certains éléments.

Course contre la montre

Mais le contexte diplomatique et géopolitique explique également le changement de ton de l’AIEA. Dans les capitales occidentales, on est persuadé qu’il faut agir sur le dossier avant 2012, année d’élections très importantes.

À Moscou d’abord, où le retour annoncé de Vladimir Poutine à la présidence pourrait se traduire par un durcissement de la position russe vis-à-vis de l’Occident. Alors que des tensions se profilent en amont du sommet de l’Otan à Chicago sur la défense antimissile, le pouvoir russe devrait être tenté, pensent les diplomates, de jouer la carte iranienne pour faire valoir ses positions.

À Washington, où les difficultés rencontrées par Barack Obama pourraient contraindre le président américain à se détourner momentanément de certains dossiers internationaux au profit de la scène intérieure.

À Paris, où l’éventualité d’une défaite de Nicolas Sarkozy, qui a fait du dossier iranien l’une de ses priorités internationales, risquerait d’affaiblir la détermination de la France vis-à-vis de Téhéran.

À Pékin enfin, où l’arrivée au pouvoir de la cinquième génération du Parti communiste chinois, couplée aux élections législatives et présidentielle de Taïwan, pourrait faire disparaître le dossier iranien de l’agenda.

À cela, s’ajoute la conviction de certains observateurs que les sanctions internationales prises à l’encontre de Téhéran commencent à avoir des effets, même si les conséquences économiques sont encore camouflées par le pouvoir.

Il s’agit donc d’une course contre la montre, engagée depuis plusieurs mois déjà par l’ensemble des capitales occidentales afin d’atteindre le pouvoir iranien avant qu’il ne soit trop tard et tant que le contexte géopolitique le permet.

Pour arriver à leurs fins, les nations ont fourni de nombreux documents relatifs au programme nucléaire iranien à l’AIEA. Elles planchent également sur de nouvelles sanctions, destinées à faciliter un éventuel effondrement du régime. Car si certains experts estiment qu’il est peut-être trop tard pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe, ils redoutent par-dessus tout que la nucléarisation de l’Iran ait lieu sous le régime actuel.

Ils aimeraient également éviter qu’Israël ne décide de lancer des frappes préventives contre les centrales iraniennes, avec les lourdes conséquences qu’aurait une telle action sur la région.

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michel

et que faisait Mohamed El Baradei pendant qu’il était président de l’AIEA ??
il protégeait l’Iran comme seul Mahomet pouvait le faire! Mais j’ai comme l’impression que tous se trompent sur ce dossier. L’Iran prendra surtout sa revanche contre ses frères sunnites, allaouites,… à la première occasion, et Israël n’est que l’arbre qui cache la forêt !!

Armand Maruani

Ils en mettent du temps . A moins que quelques cerveaux manquent à l’appel , ou que stuxnet soit passé par là .

méfaresh01

Eh, bien oui !!!!!! L’Iran prépare en toute hâte une bombe atomique pour détruire en priorité Israël, au prix de millions de morts, bien sur !!!!!!
Comme tout le monde s’en est rendu compte, y compris l’auteur de l’ article, les dirigeants des  » grandes nations » s’en fichent éperdument !!!! Les uns se servent de la carte iranienne pour pousser leurs pions en avant, les autres sont bien trop acoquinés avec les islamo-fascistes de tout poil pour attaquer leurs « parrains », enfin d’autres sont, croient-ils très malins et veulent jongler avec le temps qui passe, la réaction israëlienne et leurs amitiés suspectes…….

Aucun de ces « beaux Messieurs » si diplômés, intelligents et expérimentés ne semble prendre en compte l’ élément suivant : Les dirigeants islamo-fascistes iraniens ne raisonnent pas comme nous. Pas du tout !!! Ils ont, il n’y a pas si longtemps, sacrifié des dizaines de milliers de jeunes dans une guerre avec le fou de Baghdad, aujourd’hui ils pendent les homos trop voyants..Alors demain, 6 millions de Juifs …BOF!!!

Mais rien ne doit nous effrayer. Israël saura frapper au moment voulu…….Puisque les hypocrites des nations n’en feront rien. Préparons-nous à un tout autre combat. Quand les fumées de la riposte foudroyante montreront au monde les restes d’un Iran victime de sa haine et de sa folie, alors une clameur immense se lèvera contre Israël : « Mais comment ont-ils osé??? Ne pouvaient-ils pas simplement se laisser rayer de la carte ??? Après tout, ILS sont là pour ça !!!!

Gardons notre énergie pour gifler la face des nombreux  » indignés » qui nous tiendront ce discours.