Le gouvernement américain enquête sur les probables livraisons par l’Iran à la Libye du colonel Mouammar Kadhafi de plusieurs centaines d’obus conçus pour contenir des gazs toxiques il y a maintenant quelques années. Les obus remplis de gaz moutarde que les autorités libyennes ont cachés pendant tout ce temps ont été découverts dans le centre du pays au début du mois de novembre par les révolutionnaires libyens, selon le Washington Post.
Les services secrets américains se sont immédiatement préoccupés de savoir d’où venaient ces armes chimiques. Et «nous sommes quasiment sûrs» que ces obus ont été conçus en Iran, explique au journal un haut responsable états-unien qui n’a pas voulu dévoiler son identité en raison de la gravité des accusations.

Cette affaire survient sur fond de tensions entre Washington et Téhéran quant à la nature du programme nucléaire iranien, alors que des experts des Nations unies ont révélé au début du mois de novembre que l’Iran a la capacité de développer des bombes nucléaires, ce que les responsables iraniens rejettent depuis longtemps, rappelle le Washington Post. S’il est prouvé que la Libye a bien reçu des armes chimiques de ce pays, il se peut que les tensions entre les puissances occidentales et l’Iran s’aggravent.

Mohammed Javad Larijani, conseiller de Mahmoud Ahmadinejad dément dans un mail les accusations sur les livraisons d’obus et de produits entrant dans la composition d’armes chimiques:

«Je pense que de telles allégations sont fabriquées par les Etats-Unis, afin de compléter leur projet d’Iranophobie dans cette région et partout dans le monde. C’est certainement une autre histoire sans fondement dans le but de diaboliser la République islamique d’Iran.»

En 2004, le régime du colonel Mouammar Kadhafi avait rejoint l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) basée à La Haye, mais devait encore éliminer 11,5 tonnes de gaz moutarde déjà connu par l’OIAC lorsque la rébellion s’est déclenchée, en février. 

Fox News précise à cet égard que les stocks d’obus retrouvés début novembre n’étaient pas connus de l’OIAC, ni des puissances étrangères. Selon un autre haut-responsable américain, le régime de Kadhafi était donc «assis sur des choses qui n’étaient pas sécurisées, et le monde n’en savait rien».

Lorsque la guerre civile s’est déclenchée, de nombreux Etats, comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont craint que Tripoli se serve d’armes de destructions massives, comme les tonnes de gaz moutarde restantes, pour mettre fin à la rébellion.

Pour le Washington Post, cette découverte d’une autre réserve d’obus chimiques peut encore se révéler très dangereuse dans un pays sans stabilité politique, où il existe encore de nombreuses tensions. Gérer ces stocks va être problématique puisqu’ils ne peuvent pas être déplacés facilement et puisque, selon certains experts, leur destruction sur place prendrait plus d’un an.

Slate.fr

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